Table des matières
JEUDI 30 NOVEMBRE 2000
- Présidence de M. Henri Emmanuelli, président.
La commission a d'abord procédé à la nomination de son bureau qui a été ainsi constitué :
- M. Henri Emmanuelli, président,
- M. Roland du Luart, vice-président.
La commission a ensuite désigné MM. Jean-Pierre Balligand, d'une part, Joseph Ostermann, d'autre part, rapporteurs, respectivement pour l'Assemblée nationale et pour le Sénat.
La commission a ensuite procédé à l'examen des dispositions restant en discussion.
M. Joseph Ostermann, rapporteur pour le Sénat, a indiqué que le Sénat avait abordé le projet de loi dans un esprit constructif d'amélioration du dispositif proposé. Le nombre important d'amendements adoptés avec l'accord ou la sagesse bienveillante du Gouvernement témoigne du sérieux de son travail. Dès lors, il a émis le voeu qu'un grand nombre de ces améliorations sera retenu par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture.
Il a néanmoins reconnu que la commission mixte paritaire était vouée à l'échec en raison des divergences existant sur l'épargne retraite et sur le plan partenarial d'épargne salariale volontaire (PPESV). Pour le Sénat, l'épargne retraite est, en effet, l'une des formes de l'épargne salariale et il y a urgence à mettre en place un régime de retraite par capitalisation. De plus, dans la rédaction adoptée par l'Assemblée nationale, l'article sur le PPESV apparaît difficilement applicable.
M. Jean Chérioux, rapporteur pour avis au nom de la commission des affaires sociales du Sénat, a souligné que le Sénat avait tenu à renforcer substantiellement le volet consacré à l'actionnariat salarié, privilégiant une logique sociale et véritablement associative par rapport à l'approche trop exclusivement financière du projet de loi. En outre, le Sénat s'est attaché à améliorer la représentation collective des salariés actionnaires, afin d'en faire un réel pôle d'actionnariat dans l'entreprise.
M. Jean-Pierre Balligand, rapporteur pour l'Assemblée nationale, a reconnu que certains des amendements adoptés par le Sénat apportaient effectivement des améliorations au projet de loi et pourront être retenus par l'Assemblée nationale. Cependant, il existe des points de désaccord essentiels, d'autant plus que le Président du Sénat a, récemment et publiquement, vivement critiqué l'ensemble du projet de loi.
Il a rappelé la position de l'Assemblée nationale, selon laquelle l'épargne salariale et l'épargne retraite sont totalement distinctes. C'est pourquoi elle a, d'ailleurs, évité toute source de confusion entre ces systèmes, en supprimant la possibilité de sortie en rente du PPESV et en assujettissant les abondements de l'entreprise à une contribution alimentant le fonds de réserves des retraites. Dès lors, elle ne peut accepter le rétablissement de la " loi Thomas " au moment même où elle vient de voter son abrogation.
Il a, par ailleurs, indiqué ne pouvoir souscrire à l'approche sénatoriale, laquelle privilégie l'actionnariat salarié au détriment de la représentation des salariés dans l'entreprise. En témoigne le refus du Sénat de retenir la proposition de l'Assemblée nationale de faire débattre, simultanément, les assemblées générales des sociétés sur la représentation des salariés actionnaires et sur celle du personnel dans les organes dirigeants.
Après que M. Roland du Luart, vice-président, s'est félicité que le rapporteur pour l'Assemblée nationale ait annoncé que certaines modifications apportées par le Sénat seraient maintenues, le président Henri Emmanuelli a constaté que les points de désaccord entre les deux assemblées restaient néanmoins substantiels.
N'ayant pas réussi à convenir d'une rédaction commune, la commission a constaté qu'elle ne pouvait parvenir à un accord sur l'ensemble des dispositions restant en discussion et a conclu à l'échec de ses travaux.