Question de Mme PLUCHET Kristina (Eure - Les Républicains) publiée le 18/04/2024

Mme Kristina Pluchet interroge M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur le cas des recensements de population des petites communes dont la population est proche d'un seuil légal, déterminant en termes de ressources et de droit électoral.
Conformément à la loi n° 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité, le recensement de la population a lieu tous les 5 ans dans les communes de moins de 10 000 habitants pour l'ensemble de leur population. Ces communes sont classées en cinq groupes (A, B, C, D, E). Les résultats de ce recensement servent à établir les chiffres de la population légale publiés chaque année par décret au 31 décembre.
Si des dispositifs de lissage du calcul des populations légales sont mis en oeuvre afin de garantir l'égalité de traitement entre les communes (par le biais de la date de référence de la population identique à toutes les communes de France) et afin de prendre en compte les évolutions de populations au cours des périodes de 5 ans (via les données fiscales notamment), de nombreux maires perçoivent et redoutent des écarts entre les résultats des actualisations annuelles effectuées par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et les chiffres qu'ils peuvent eux-mêmes produire sur la base d'informations particulièrement fiables tant ils connaissent le niveau de la population de leur commune à un habitant près.
Cette situation est cruciale pour les communes dont la population se situe autour d'un seuil légal déterminant diverses dispositions applicables, en particulier de droit électoral (seuil de population permettant de déterminer le nombre de conseillers municipaux et les indemnités du maire).
Des travaux pour réduire ce décalage avaient été annoncés dans le cadre de la commission nationale de l'évaluation du recensement de la population (CNERP) auprès de laquelle les maires pouvaient se rapprocher via leurs représentants pour faire part de leurs observations sur ces sujets.
Elle souhaite savoir si ces travaux ont abouti à des propositions concrètes et s'il est prévu un traitement particulier pour les communes présentant une population dont le dénombrement à l'unité près est déterminante pour leur situation juridique au regard des prochaines échéances électorales.

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Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique publiée le 13/06/2024

Le recensement de la population est un partenariat entre l'institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et les communes. L'Insee organise et contrôle le recensement de la population et les communes sont en charge de la collecte des informations. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, les informations issues de la collecte sont complétées entre deux enquêtes annuelles de recensement d'informations issues des sources fiscales. Les maires sont informés chaque année par l'Insee de leur nouvelle population officielle et peuvent s'adresser à la direction régionale de l'Insee dont ils dépendent s'ils souhaitent des explications complémentaires. Afin de respecter l'équité entre les communes, les méthodes adoptées sont les mêmes sur l'ensemble du territoire. Des travaux sur l'avancement d'un an du calendrier de publication des populations officielles sont effectivement en cours dans le cadre d'un groupe de travail sous l'égide de la commission nationale de l'évaluation du recensement de la population (CNERP), présidée par le Sénateur Eric Kerrouche. Ces travaux aboutiront à la remise d'un rapport à la fin de l'année 2024 pour que la CNERP puisse émettre un avis en vue d'une entrée en vigueur de ce nouveau mode de calcul en 2026.

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