Parmi les Italiens qui vinrent s’installer en France à la fin du XVIe siècle, rares sont ceux qui, comme les Francine, peuvent se prévaloir d’avoir détenu pendant un siècle et demi, de 1623 à 1784, la même charge, celle d’intendant des eaux et fontaines royales. Thomas et Alexandre Francine, les fondateurs de la dynastie, puis François Francine, signèrent les plus grandes réalisations techniques et artistiques en matière d’utilisation des eaux dans les jardins au XVIIe siècle.

Le premier d’entre eux, Thomas Francini (1571-1651), est demandé par Henri IV au grand duc de Toscane, Ferdinand Ier de Médicis, à l’occasion des travaux des jardins du château neuf de Saint-Germain-en-Laye. Son travail consiste à agrémenter les terrasses qui descendent vers la Seine de fontaines et de grottes. Dès 1600, il reçoit ses lettres de naturalisation. En 1623, il obtient la charge "d’intendant général des eaux et fontaines".

Thomas Francine devient le grand artificier des eaux royales. Il poursuit son activité à Fontainebleau et à Paris, au jardin du Luxembourg, où il procède aux travaux d’adduction d’eau et à l’aménagement des terrasses, bassins et fontaines. Ses fonctions ne se limitent pas à l’embellissement des jardins royaux, elles concernent aussi la distribution des eaux et il figure aux côtés des architectes et ingénieurs qui entreprennent, sur les ordres de Marie de Médicis, la construction de l’aqueduc d’Arcueil.

Thomas Francine a travaillé toute sa vie avec son frère Alexandre, venu avec lui de Florence. Celui-ci occupe la charge "d’ingénieur des eaux et fontaines du château de Fontainebleau", et s’est, semble-t-il, consacré de préférence à l’édification et à l’ornementation des grottes. Ainsi en témoigne son ouvrage Livre d’architecture contenant plusieurs portiques de différentes inventions paru en 1631 et orné par le célèbre graveur Abraham Bosse.

Les Francine, à la fois techniciens et artistes, sont passés maîtres dans l’art de la maîtrise des eaux. Leur collaboration avec les grands architectes et jardiniers de l’époque a permis la création des plus beaux jardins royaux.


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