Sénatoriales : la droite favorite à des élections pas comme les autres
Par Vincent DROUIN
ATTENTION - Ajoute ouverture des bureaux de vote et élection à Wallis et Futuna ///
 Paris : Des élections pas comme les autres: le Sénat est renouvelé
            de moitié ce dimanche et devrait revenir dans le giron de la droite,
            mais seuls quelque 87.000 grands électeurs, pour l'essentiel des
            élus locaux, sont appelés aux urnes.
            
            La deuxième chambre du Parlement n'est en effet pas désignée au
            suffrage universel direct comme l'Assemblée nationale, mais par un
            collège composé principalement des délégués des conseils municipaux.
            
            Le Sénat étant renouvelé par moitié tous les trois ans, 179 de ses
            348 sièges sont en jeu dimanche.
            
            Sont concernés 58 départements métropolitains (par ordre
            alphabétique, de l'Ain à l'Indre, et du Bas-Rhin à l'Yonne, sauf
            ceux de l'Ile-de-France), ainsi que ceux de Guyane, de Polynésie
            française, de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin, et des Iles Wallis
            et Futuna, où, en raison du décalage horaire, le scrutin a déjà eu
            lieu, avec la réélection du sénateur sortant UMP Robert Laufoaulu.
            
            S'ajoutent six sièges pour les Français de l'étranger et celui du
            centriste Jean Arthuis, dans la Mayenne, qui a démissionné pour
            devenir député européen.
            
            Dans les 23 départements les plus peuplés, comprenant au moins trois
            sénateurs, le scrutin, qui se déroule à la représentation
            proportionnelle, a commencé à 09h00 et sera clos à 15h00.
            
            Dans les autres, où le scrutin est majoritaire à deux tours, les
            grands électeurs votent depuis 08H30, et jusqu'à 11h00. Là où ce
            sera nécessaire, un second tour se déroulera de 15h30 à 17h30.
            
            Après sa large victoire aux élections municipales de mars, la droite
            devrait logiquement sortir vainqueur du scrutin et récupérer la
            majorité qu'elle avait perdue en 2011, lors des précédentes
            élections sénatoriales.
            
            Pour la première fois, le Front national pourrait faire son entrée
            au Sénat, fondant ses espoirs sur le maire de Fréjus (Var), David
            Rachline et celui du 7e secteur de Marseille, Stéphane Ravier.
            
            A l'UMP, la perspective de la victoire aiguise les appétits pour la
            présidence du Sénat, "le plateau", à laquelle, pour la première fois
            un socialiste, Jean-Pierre Bel, avait accédé il y a trois ans.
            
            Son prédécesseur, l'ancien ministre UMP Gérard Larcher, espère
            retrouver son fauteuil en cas de victoire de la droite, mais trouve
            de nouveau sur son chemin l'ancien Premier ministre Jean-Pierre
            Raffarin, lui aussi candidat, comme en 2008. Les sénateurs UMP
            trancheront entre les deux hommes - et un outsider, Philippe Marini
            - mardi, avant l'élection du président mercredi.
            
            Le poste est convoité, car son titulaire, en cas de démission ou
            décès du président de la République, assure l'intérim durant les
            quelques semaines avant une nouvelle élection présidentielle. Par
            deux fois, sous la Ve République, le cas s'est produit, Alain Poher
            remplaçant le général de Gaulle en 1969 et Georges Pompidou en 1974.
            
            Pour le reste, les pouvoirs des sénateurs sont limités. Ils ne
            peuvent pas renverser le gouvernement, contrairement aux députés.
            Pour voter les lois, l'Assemblée nationale a toujours le dernier mot
            en cas de désaccord, l'accord du Sénat n'étant exigé que pour
            réviser la Constitution ou pour des lois, dites organiques, touchant
            à son propre fonctionnement.
            
            De ce fait, la victoire probable de la droite, si elle constituera
            un nouveau revers pour François Hollande et le gouvernement après
            une rentrée calamiteuse, entraînera peu de conséquences pratiques.
            
            Depuis le début du quinquennat Hollande, si la gauche est
            majoritaire au Sénat, ce n'est pas le cas du seul Parti socialiste,
            et celui-ci s'est souvent retrouvé en minorité sur des textes-clefs.
            Les communistes ou les radicaux de gauche ont parfois mêlé leurs
            voix à la droite, les premiers contre les budgets, et les seconds
            contre la limitation du cumul des mandats. Et les uns comme les
            autres sont opposés à la réforme territoriale.
            
            "Le Sénat, même quand on l'a, ça ne sert à rien. Donc, à partir de
            là, on s'en fout...", tentait cette semaine de minimiser un
            responsable gouvernemental.
            
            Le Sénat, qualifié "d'anomalie parmi les démocraties" en 1998 par
            Lionel Jospin, est régulièrement montré du doigt pour le train de
            vie de ses élus et de ses fonctionnaires, sous les ors du Palais du
            Luxembourg.
            
            Les réticences en début d'année du bureau du Sénat à lever
            l'immunité parlementaire de Serge Dassault, mis en examen dans une
            affaire d'achat de votes, ont aussi mis à mal son image.
            L'industriel, à 89 ans, se représente d'ailleurs, et n'est devancé
            comme doyen d'âge que par le communiste Paul Vergès, d'un mois son
            aîné.
2014/09/28 09:45:46 GMT+02:00
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