Sénatoriales: la droite prend plusieurs sièges à la gauche dès le 1er tour
Par Thierry MASURE et Vincent DROUIN
 Paris: Les tout premiers résultats des élections sénatoriales,
            dimanche à la mi-journée, montrent que la gauche est en perte de
            vitesse, perdant des sièges au profit de la droite, y compris en
            Corrèze, alors qu'elle n'a que six voix de majorité dans la Haute
            assemblée.
            
            La moitié du Sénat est renouvelée au cours de ce scrutin dont la
            droite devrait en toute logique sortir vainqueur, de par l'effet
            mécanique de sa domination lors des élections municipales de mars
            dernier. La droite retrouverait ainsi au Sénat la majorité qu'elle a
            perdue en 2011 au profit de la gauche.
            
            Au vu des premières tendances, "c'est une Bérézina", commente un
            ténor socialiste à la Haute assemblée. Les résultats à la mi-journée
            portent sur le premier tour dans les départements qui n'élisent que
            un ou deux sénateurs et où le vote se déroule au scrutin
            majoritaire.
            
            En Corrèze, fief du président François Hollande, le PS perd un au
            moins des deux sièges qu'il détenait, selon deux sources
            concordantes.
            
            Dans le Territoire de Belfort dont le sortant, l'ancien ministre de
            François Mitterrand Jean-Pierre Chevénement, ne se représentait pas,
            c'est l'UMP Cédric Perrin qui a été élu.
            
            Le PS a aussi perdu ses deux sièges en Haute-Saône, dont l'un était
            détenu par le vice-président de la commission des lois qui se
            représentait, Jean-Pierre Michel. Les deux sièges ont été remportés
            par les UMP Michel Raison et Alain Joyandet.
            
            En Corse du Sud, jusqu'à présent détenue par le radical de gauche
            Nicolas Alfonsi qui ne se représentait pas non plus, c'est l'UMP
            Jean-Jacques Panunzi, président du Conseil général, qui a été élu
            sur le score écrasant de 86,4% des voix.
            
            Dans la Mayenne, sans surprise, c'est Elisabeth Doineau (UDI) qui a
            été élue au premier tour avec 65% des voix, succédant au centriste
            Jean Arthuis, démissionnaire.
            
            Quelque 87.000 grands électeurs, pour l'essentiel des conseillers
            municipaux, sont appelés aux urnes.
            
            Le Sénat étant renouvelé par moitié tous les trois ans, 179 de ses
            348 sièges sont en jeu.
            
            Sont concernés 58 départements métropolitains (par ordre
            alphabétique, de l'Ain à l'Indre, et du Bas-Rhin à l'Yonne, sauf
            ceux de l'Ile-de-France), ainsi que ceux de Guyane, de Polynésie
            française, de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin, et des Iles Wallis
            et Futuna. Dans ce derniers archipel, il n'y avait que 22 inscrits,
            et le candidat UMP Robert Laufoaulu a été élu avec 15 voix.
            
            S'y ajoutent six sièges pour les Français de l'étranger.
            
            Dans les 23 départements les plus peuplés, comprenant au moins trois
            sénateurs, le scrutin, qui se déroule à la représentation
            proportionnelle, a commencé à 09h00 et sera clos à 15h00.
            
            Dans les autres, où le scrutin est majoritaire à deux tours, les
            grands électeurs ont voté une première fois de 08H30 à 11h00 et
            devaient revoter de 15h30 à 17h30 là où c'est nécessaire.
            
            Pour la première fois, le Front national pourrait faire son entrée
            au Sénat, fondant ses espoirs sur le maire de Fréjus (Var), David
            Rachline et celui du 7e secteur de Marseille, Stéphane Ravier.
            
            A l'UMP, la perspective de la victoire aiguise les appétits pour la
            présidence du Sénat, "le plateau", à laquelle, pour la première fois
            un socialiste, Jean-Pierre Bel, avait accédé il y a trois ans.
            
            Son prédécesseur, l'ancien ministre UMP Gérard Larcher, espère
            retrouver son fauteuil en cas de victoire de la droite, mais trouve
            de nouveau sur son chemin l'ancien Premier ministre Jean-Pierre
            Raffarin, lui aussi candidat, comme en 2008.
            
            Les pouvoirs des sénateurs sont limités. Ils ne peuvent pas
            renverser le gouvernement, contrairement aux députés. Pour voter les
            lois, l'Assemblée nationale a toujours le dernier mot en cas de
            désaccord, l'accord du Sénat n'étant exigé que pour réviser la
            Constitution ou pour des lois, dites organiques, touchant à son
            propre fonctionnement.
            
            De ce fait, la victoire probable de la droite, si elle constituera
            un nouveau revers pour François Hollande et le gouvernement après
            une rentrée calamiteuse, entraînera peu de conséquences pratiques.
2014/09/28 13:31:59 GMT+02:00
MSE02820 #577203 DVBP 0840 IRM74 (4) AFP (656)
MSE02820 #577136 DVBP 0773 IRL60 (4) AFP (214)
