Projet de loi Financement de la sécurité sociale pour 2026

Direction de la Séance

N°1345

17 novembre 2025

(1ère lecture)

(n° 122 , 131 , 126)


AMENDEMENT

C
G  

présenté par

Mmes PONCET MONGE et SOUYRIS, MM. BENARROCHE, Grégory BLANC et DANTEC, Mme de MARCO, MM. DOSSUS, FERNIQUE et GONTARD, Mme GUHL, MM. JADOT et MELLOULI, Mme OLLIVIER, M. SALMON et Mmes SENÉE et Mélanie VOGEL


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 42

Après l’article 42

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur l’application de l’article 51 de la loi n° 2017-1836 du 30 décembre 2017 de financement de la sécurité sociale pour 2018. Ce rapport s’attache à évaluer la démarche de contractualisation en prévention et protection de l’enfance, mise en place et définie par la stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance 2020-2022, puis prolongée en 2023, 2024 et 2025.

Objet

Cet amendement vise à demander un rapport d’évaluation de la démarche de contractualisation en prévention et protection de l’enfance, aujourd’hui expérimentée et mise en place dans plusieurs départements français.

La démarche de contractualisation en prévention et en protection de l’enfance est une modalité d’action retenue dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance 2020-2022, prolongée en 2023 et 2024.

En 2025, cette politique se poursuit dans la continuité, au moyen de l’instruction du 29 avril 2025 qui définit le cadre, le périmètre et le calendrier de mise en œuvre de la contractualisation en prévention et en protection de l’enfance pour la période 2025-2027.

Déployée progressivement depuis 2020, elle constitue un levier d’amélioration pour l’application de dispositions législatives issues des lois de 2007, 2016 et enfin de la loi Taquet du 7 février 2022 qui conforte les orientations de la Stratégie nationale de prévention et de protection.

Déclinée territorialement en contrats locaux tripartites entre préfet, département et agence régionale de santé (ARS), cette politique a pour objectifs de renforcer les dispositifs de prévention et d’améliorer la qualité des interventions en protection de l’enfance.

Sur le terrain, les professionnel·le·s de la prévention et de la protection de l’enfance témoignent pourtant d’un profond décalage entre les ambitions affichées et la réalité quotidienne : des équipes épuisées, des services saturés, des enfants et des familles qui attendent des réponses adaptées sans toujours les obtenir, et des projets financés sans que l’on sache clairement ce qu’ils ont réellement permis d’améliorer. Dans un contexte où les situations de violences intrafamiliales, de précarité extrême ou de troubles psychiques chez les enfants augmentent, il n’est plus possible de piloter une politique aussi essentielle à l’aveugle. Les contrats actuels peuvent constituer un outil pertinent, mais encore faut-il disposer d’une évaluation fiable, transparente et partagée pour mesurer leur utilité, identifier les angles morts et garantir que chaque euro investi serve réellement à protéger les enfants et soutenir les familles.

Le suivi et l’évaluation de l’exécution des contrats doivent être réalisés de façon conjointe par le département et l’État, à travers un bilan financier des actions mises en œuvre ainsi qu’un bilan global «  synthétisant l’ensemble des actions conduites par le département et ses partenaires sur le territoire  ». Cependant ces résultats ne sont pas partagés avec les acteurs de terrain sur tous les territoires.

Ainsi, aucune évaluation générale de la démarche n’a encore été réalisée. Obtenir un bilan pour chaque territoire de cette stratégie de contractualisation État/Département et en renforcer les moyens s’inscrit dans une volonté de transparence des politiques de protection de l’enfance (avoir une vision de l’opérationnalité des actions financées) mais également de valorisation des acteurs de terrain.

En ce sens, les auteurs de cet amendement estiment nécessaire d’obtenir une évaluation de cette politique afin d’avoir une meilleure visibilité en matière de pilotage national et d’évaluer l’opportunité de généraliser cette démarche à tous les territoires et permettre une cohérence nationale.

Cet amendement a été suggéré par Nexem, principale organisation professionnelle représentant les employeurs du secteur social, médico-social et sanitaire privé à but non lucratif.