Projet de loi Financement de la sécurité sociale pour 2026

Direction de la Séance

N°1512

17 novembre 2025

(1ère lecture)

(n° 122 , 131 , 126)


AMENDEMENT

C
G  

présenté par

M. LE RUDULIER


ARTICLE 45 BIS

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Supprimer cet article.

Objet

La dernière réforme des retraites, certes incomplète à bien des égards notamment parce qu’elle fait l’impasse sur la capitalisation, reste plus que jamais indispensable.

L’éthique de responsabilité des gouvernants nous poussait, comme en 2010 et en 2003 sous les Présidents de la République N. Sarkozy et J. Chirac, à prendre des mesures indispensables pour sauvegarder l’équilibre financier du système par répartition menacé par une pyramide des âges de plus en plus défavorable.

Avec l’évolution démographique, la France passe de 6 actifs pour 1 retraité en 1945 à 1,7 aujourd’hui, ce sera 1,2 dans quinze ans. En 2030, 1 Français sur 3 aura plus de 60 ans. En 2040, la France aura atteint le pic démographique de sa population active et perdra des actifs, ce sera -30 % en 2045.

Face à l’implacable réalité démographique, le recul de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans demeure donc essentiel à défaut d’être ambitieux. Même si cette réforme replace à peine la France au niveau des réformes mises en place par nos voisins européens dans les années 2000 (Même le social-démocrate Portugal a voté la retraite à 67 ans en 2006), il ne faut pas revenir dessus.

La seule mesure d’âge ne suffira pas à régler le problème. Depuis trente ans, la France voit se succéder les réformes des retraites dans la douleur. Toujours le même scénario, les mêmes rapports de force et manifestations pour le même résultat : gagner du temps face à l’inexorable déclin de la pyramide des âges. Une spécificité française en somme.

Nous assistons à la mort du système par répartition comme il a été conçu et pensé. Sa philosophie de financement des retraites de demain par les bébés d’aujourd’hui n’est valable qu’en temps de parenthèse démographique enchantée dignes des années 1950. Nous n’y sommes plus et l’avenir s’assombrit en la matière. Sans changement profond de paradigme, c’est la baisse conséquente des pensions qui menace et nous y sommes déjà avec le gèle des pensions de retraite !

Nous ne pouvons donc nous permettre de revenir sur la mise en œuvre de la réforme des retraites. Nous devrions plutôt nous atteler à travailler sur une réforme plus ambitieuse et innovante, au lieu de perdre du précieux temps parlementaire pour satisfaire les caprices d’une gauche sourde et aveugle.

Par conséquent, le présent amendement propose de supprimer la suspension de la réforme des retraites.