Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026

Direction de la Séance

N°I-2003

25 novembre 2025

(1ère lecture)

PREMIÈRE PARTIE

(n° 138 , 139 , 143, 144)


AMENDEMENT

C
G  
En attente de recevabilité financière

présenté par

Mme SENÉE, MM. Grégory BLANC, DOSSUS, BENARROCHE et DANTEC, Mme de MARCO, MM. FERNIQUE et GONTARD, Mme GUHL, MM. JADOT et MELLOULI, Mmes OLLIVIER et PONCET MONGE, M. SALMON et Mmes SOUYRIS et Mélanie VOGEL


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 27

Après l’article 27

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le I de l’article 1530 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé  :

«  Par une délibération motivée prise dans les conditions prévues au II de l’article 1639 A, la taxe prévue aux précédents alinéas peut être instaurée sur un ou plusieurs secteurs si l’importance des opérations d’aménagement ou de requalification en cours ou à venir dans ces secteurs rend nécessaire la réalisation de travaux substantiels de voirie ou de réseaux, de restructuration ou de renouvellement urbain ou s’ils se situent dans le périmètre des secteurs d’intervention délimité par la convention prévue au II de l’article L.  303-2 du code de la construction et de l’habitation . »

Objet

Cet amendement vise à permettre aux communes et aux EPCI à fiscalité propre d’instaurer la taxe sur les friches commerciales de manière sectorisée, sur un ou plusieurs périmètres uniquement.

Aujourd’hui, cette taxe – qui encourage la remise en usage des friches commerciales et limite l’artificialisation des sols – reste très peu utilisée. Non pas par manque d’intérêt, mais parce qu’elle ne peut être appliquée qu’à l’échelle de l’ensemble du territoire communal ou intercommunal. Or toutes les friches ne présentent pas les mêmes enjeux fonciers, selon qu’elles se situent en cœur de ville, en entrée de bourg ou dans une zone commerciale périphérique.

Dans un contexte où les collectivités doivent mener la sobriété foncière, réutiliser le bâti existant et accélérer la requalification des friches, il est essentiel de leur donner des outils fiscaux réellement opérationnels. La capacité à moduler l’impôt constitue un élément essentiel de leur autonomie fiscale, laquelle découle directement du principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales. Or cette autonomie n’a cessé de se réduire au fil des réformes, et il devient urgent de la reconquérir.

Cet amendement propose donc d’autoriser la sectorisation de la taxe sur les friches commerciales, à l’image de ce qui existe déjà pour la taxe d’aménagement. Le conseil municipal ou communautaire pourrait en définir le périmètre, en se fondant sur les opérations d’aménagement ou de requalification en cours, ou sur les zones de revitalisation définies dans une ORT.

Il s’agit de permettre aux collectivités d’agir là où l’enjeu est le plus fort : requalification des friches sinistrées, rénovation des zones commerciales vieillissantes, transformation vers de nouveaux usages (habitat, tertiaire, industrie, mixité fonctionnelle).

Cet amendement du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, élaboré avec Intercommunalités de France, entend ainsi rendre aux collectivités un outil fiscal précis et opérationnel, indispensable pour réaffirmer leur autonomie et mener la transition écologique au plus près du terrain.