Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026

Direction de la Séance

N°I-2556

25 novembre 2025

(1ère lecture)

PREMIÈRE PARTIE

(n° 138 , 139 , 143, 144)


AMENDEMENT

C
G  
En attente de recevabilité financière

présenté par

Mmes Mélanie VOGEL et OLLIVIER


ARTICLE 36

I. – Alinéa 2, tableau, après la troisième ligne

Insérer une ligne ainsi rédigée :

 »

2 bis

Art. L. 422-13 et L. 422-20 du code des impositions sur les biens et les services

Taxe sur le transport aérien de passagers, tarif de solidarité (TAP, TS)

État

Caisse des Français de l’étranger

1 447 000 000

25 000 000

 »

II. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

.... – L’article L. 422-20 du code des impositions sur les biens et les services est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Une partie du produit de la taxe sur le transport aérien de passager est affecté à la Caisse des Français de l’Etranger dans la limite d’un plafond annuel. »

III. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

... – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

Objet

La Caisse des Français de l’Étranger (CFE) assure la protection sociale des Français·es établi·es hors de France. Il convient de rappeler que dans sa mission de service public, cette caisse est dans l’obligation d’accepter tous·tes les Français·es, quel que soit leur âge ou niveau de santé, faisant donc de la CFE une caisse universelle. Cela a pour conséquence des équilibres financiers intenables et un déficit structurel. Par sa mission de service public – les cotisations payées à la CFE ne permettent pas de couvrir les dépenses qu’elle engage au titre de seule caisse de sécurité sociale des non-résident·es.

Au regard de ces éléments, et dans un objectif de justice fiscale, il apparaît cohérent que la Caisse des Français de l’Étranger, seule caisse de sécurité sociale pour nos compatriotes à l’étranger, puisse bénéficier d’un réengagement fort de l’État dans la mission de service public qui est la sienne.

Le 24 novembre dernier, de nouveau, la CFE interpellait elle-même le Gouvernement pour redire cette urgence, ce besoin vital pour la pérennité de la Caisse. Comme elle le rappelle, “pour bien des compatriotes expatriés, la CFE est le seul moyen d’accéder aux soins sans subir de questionnaire médical ou de refus d’assurance ; le seul moyen de cotiser pour sa retraite française ; le seul lien continu avec notre système de sécurité sociale nationale auquel chacun de nous est attaché. C’est aussi un atout pour nos entreprises à l’international, en permettant l’accès des salariés à une protection sociale de haut niveau.”

Comme la CFE elle-même, nous appelons à des subventions publiques à la hauteur, et même à l’attribution d’une recette fiscale stable, durable, dédiée.

Par cet amendement, il est proposé d’affecter une part de la taxe sur les billets d’avion (TSBA) à la CFE, à hauteur de 25 millions d’euros. Cette mesure repose sur une logique claire de justice sociale et environnementale, adossant la solidarité à un comportement qui concerne beaucoup d’expatrié·es et, de surcroît, a un impact climatique fort : l’avion. En effet, le transport aérien international est particulièrement utilisé par les Français·es de l’étranger et reste l’un des moyens de transport les plus polluants. Taxer ce secteur pour financer la protection sociale des Français·es résidant hors de France établit un lien direct entre l’impact environnemental et leurs implications sanitaires de long terme. Les voyageur·euses contribuent ainsi à leur propre couverture sociale, tout en renforçant la mission sociale de la CFE sans peser sur ses adhérent·es les plus modestes.

Face au désengagement de l’État, les sénatrices écologistes représentant les Français·es établi·es hors de France, redoublent de propositions alternatives pour sécuriser le financement de la CFE, tout en améliorant l’équité et la justice sociale entre nos concitoyen·nes. A défaut d’avoir pu contribuer via le transfert d’une partie de la CSG CRDS, cet amendement constitue une autre alternative.