Projet de loi Projet de loi de finances pour 2026

Direction de la Séance

N°II-1170

2 décembre 2025

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION RECHERCHE ET ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

(n° 138 , 139 , 140, 143, 144)


AMENDEMENT

C
G  
En attente de recevabilité financière

présenté par

MM. ROS et CHANTREL, Mme MONIER, M. KANNER, Mmes BROSSEL et DANIEL, M. LOZACH, Mmes MATRAY et Sylvie ROBERT, M. ZIANE

et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain


Article 49 (crédits de la mission)

(État B)

Consulter le texte de l'article ^

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Formations supérieures et recherche universitaire
dont titre 2

65 000 000

 

65 000 000

 

Vie étudiante

 

 

 

 

Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires

 

 

 

 

Recherche spatiale

 

65 000 000

 

65 000 000

Recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de la mobilité durables

 

 

 

 

Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle

 

 

 

 

Recherche duale (civile et militaire)

 

 

 

 

Enseignement supérieur et recherche agricoles

dont titre 2

 

 

 

 

TOTAL

65 000 000

65 000 000

65 000 000

65 000 000

SOLDE

0

0

 

Objet

Les enseignants du secondaire affectés dans le supérieur (ESAS) subissent, depuis la mise en place de la Loi de programmation de la recherche (LPR), une discrimination manifeste. Tenus à l’écart de la revalorisation accordée aux enseignants-chercheurs (EC) via le régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs (RIPEC), ils n’ont bénéficié que d’une revalorisation marginale de la prime d’enseignement supérieur (PES), très inférieure à la composante C1 du RIPEC. Cette différence de traitement apparaît d’autant plus injustifiée que les ESAS assurent un volume horaire conséquent dans les universités, remplissent des missions administratives et pédagogiques essentielles et contribuent, au même titre que leurs collègues EC, au rayonnement scientifique et académique des établissements.

Cette rupture d’égalité est d’autant plus flagrante que les ES assurent près de 50 % des heures d’enseignement dans l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR). Leur charge pédagogique et administrative est particulièrement lourde : ils réalisent statutairement deux fois plus d’heures d’enseignement que les enseignants-chercheurs, auxquelles s’ajoutent en moyenne 160 heures complémentaires. Tous les représentants du ministère reconnaissent que sans les ES, le fonctionnement même de l’enseignement supérieur serait compromis.

Pourtant, malgré leur rôle indispensable et leur affectation pleine et entière dans l’enseignement supérieur, les ES restent exclus du régime indemnitaire du RIPEC. Ils ne peuvent pas davantage percevoir les primes relevant de l’Éducation nationale, puisqu’ils n’y exercent plus. Une étude actuellement menée par deux professeurs d’université qualifie cette situation de « limbe » institutionnelle entre deux ministères. Une telle situation est considérée comme une exception mondiale, car nulle part ailleurs des fonctionnaires d’État ne se trouvent ainsi dépourvus de rattachement indemnitaire cohérent.

Par ailleurs, le coût estimé de l’intégration des ES titulaires au RIPEC - environ 65 millions d’euros, hors contractuels - demeure limité au regard du volume des missions accomplies et de l’importance de l’enjeu pour la continuité du service public d’enseignement supérieur. Cette mesure représenterait un investissement raisonnable pour rétablir une équité de traitement et sécuriser la présence d’un corps professionnel indispensable au fonctionnement des formations.

Enfin, cette revendication bénéficie d’un soutien institutionnel et citoyen massif. Plus de 130 motions ont été votées dans les établissements, France Universités, l’ADIUT, les doyens de STAPS et de nombreux élus nationaux - députés comme sénateurs - ont interpellé les ministres successifs de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, sans obtenir de réponse favorable. À cela s’ajoute une pétition ayant recueilli plus de 11 000 signatures, témoignant d’un large consensus en faveur d’une mesure de justice, de cohérence et de reconnaissance professionnelle.

Afin d’être recevable, cet amendement est ainsi gagé :

-          Il renforce 65 millions d’euros, en AE et en CP, le programme 150 « Formations supérieures et recherche universitaire », à l’action 15 – pilotage et support du programme

-          Il prélève 65 millions, en AE et en CP, le programme 193 « Recherche spatiale », à l’action 01 « Développement de la technologie spatiale au service de la science »