SYNTHÈSE DES MESSAGES REÇUS PAR LA MISSION D'INFORMATION ENTRE LE 20 MAI ET LE 4 JUIN 1996

Au cours de cette dernière période, la mission d'information a reçu cinq nouveaux messages, en réponse à son questionnaire du 6 mai dernier et à la synthèse des messages.

La présente synthèse sera la septième et dernière de la consultation et devrait constituer le point final d'un dialogue engagé depuis le 22 février 1996 entre la mission d'information et ses correspondants.

Au total, 152 messages auront été envoyés à la mission et 262 demandes de synthèse auront été déposées sur le serveur du Sénat.

La mission d'information ne peut donc que se féliciter de la réussite d'une consultation d'un type inédit qui lui a permis de recueillir les observations et les propositions directes des acteurs et des usagers du système universitaire, et de compléter ses informations recueillies parallèlement au cours d'auditions traditionnelles.

Elle tient à remercier l'ensemble de ses correspondants pour la qualité, le suivi et l'intérêt de leurs interventions et remarque que de nombreuses interventions ont souligné le caractère novateur de cette initiative du Sénat.

Les réponses complémentaires apportées au questionnaire du 6 mai 1996

Quelle devrait être la part respective des différents types d'enseignants dans les premiers cycles et notamment la ventilation entre les enseignants-chercheurs et les professeurs agrégés du secondaire ?
Seriez-vous favorable à la généralisation d'un tutorat en premier cycle ?

- certains estiment que le recours aux PRAG est inévitable du fait des " carences en enseignants " et que ceux-ci devraient surtout participer à l'encadrement des TD, alors que les cours devraient rester l'apanage des enseignants­chercheurs : si la présence des chercheurs apparaît indispensable dans certaines disciplines évolutives, comme l'informatique, ceux-ci sont jugés moins nécessaires en mathématiques, par exemple ;

- on considère que les chercheurs devraient s'investir davantage dans leur fonction d'enseignement afin de remédier à l'absentéisme des étudiants ;

- on souligne le caractère mesquin des " querelles de privilèges " développées par certains correspondants entre les enseignants­chercheurs et les PRAG, et aussi l'intérêt de généraliser le tutorat, comme le fait l'université britannique ;

- d'autres remarquent que certains enseignants-chercheurs s'investissent au contraire dans des tâches pédagogiques en premier cycle mais constatent que ces activités ne sont pas prises en compte et même les pénalisent dans le déroulement de leur carrière, en les empêchant d'être " productifs " au titre de la recherche qui reste le seul critère d'attribution des promotions internes : la substitution des PRAG aux enseignants-chercheurs risque de " secondariser " les premiers cycles, sans améliorer la prise en compte de la dimension " humaine " et l'orientation des étudiants ;

- on estime que le tutorat pourrait être développé dans tous les premiers cycles, ce qui ne signifie pas que cette formule devrait bénéficier systématiquement à tous les étudiants : certains n'ont nul besoin d'aide et il paraît indispensable de laisser s'épanouir ceux qui font preuve d'initiative et d'innovation et qui seront les chercheurs de demain ;

- certains soulignent également la lourdeur de l'investissement des enseignants-chercheurs dans des tâches pédagogiques qui exigent une disponibilité totale, un " déploiement d'énergie intense " au détriment du temps consacré à la recherche et donc de la carrière de ceux qui effectuent ce choix ;

- d'autres rappellent que la vocation des PRAG est d'enseigner dans le secondaire mais admettent que ceux-ci pourraient être utilisés en première année de premier cycle pour faciliter le passage du lycée à l'université, du " bachotage " à la " réflexion " ;

- on estime également qu'un tutorat en première année, assuré par des PRAG, permettrait d'y réduire l'échec en apportant une aide méthodologique à des étudiants souvent démoralisés.

Quels seraient les moyens de renforcer la motivation des étudiants dans les premiers cycles ?

- certains préconisent un encadrement inspiré des méthodes de certaines universités privées, sans toutefois rétablir un environnement scolaire : le lycée devrait développer l'autonomie de ses élèves et la motivation des étudiants devrait se concrétiser lors de leur inscription dans une filière ;

- la participation des étudiants au financement des études n'est pas considérée d'une manière générale comme de nature à renforcer leur motivation, et on remarque que les problèmes d'éloignement constituent des handicaps qui doivent être compensés par des aides ;

- d'autres proposent une orientation plus directive pour les seuls étudiants en situation d'échec et un encadrement renforcé pour ceux qui ont échoué à un examen : tous les étudiants n'ont pas besoin d'être " maternés ", notamment les esprits originaux et brillants ;

- une plus grande participation financière des étudiants à leurs études tendrait à privilégier les choix des familles plutôt que ceux des étudiants : une autonomie financière permettrait d'aider ceux qui optent pour des formations correspondant à leur vocation lorsqu'elles sont dispensées dans des établissements géographiquement éloignés de leur domicile ;

- certains considèrent que l'absence de sélection entraîne une démotivation des étudiants qui s'orientent par défaut vers des disciplines " neuves " : l'institution d'un numerus clausus permettrait d'adapter les capacités des universités à celles du marché du travail, et les études menant à un emploi sont jugées particulièrement motivantes ;

- on estime que la formule des prêts d'honneur est envisageable dans des filières débouchant directement sur un emploi (écoles d'ingénieurs ...) mais son danger est souligné dans le cas contraire ;

- certains considèrent que l'absence de sélection tend à faire de l'université une " bande d'arrêt d'urgence " pour tous les étudiants ayant été refusés dans les filières sélectives et que leur motivation dans ce cas ne peut qu'être une motivation par défaut : on note qu'un projet d'études couplé à la possibilité de réintégrer le cursus des " grandes écoles " constituerait une motivation supplémentaire pour les étudiants ;

- on suggère des possibilités de réorientation en cours ou en fin de première année de premier cycle afin de réduire l'échec par " manque d'intérêt ", ainsi qu'un couplage projet d'étude­tutorat qui permettrait de réduire la rupture lycée­université ;

Quelles devraient être, selon vous, les vocations principales des antennes universitaires délocalisées ?

- Certains soulignent l'intérêt de ces enseignements de proximité mais estiment que la qualité des formations des antennes universitaires devrait être identique à celle des universités­mères et préconisent une certaine spécialisation dans des domaines de pointe ;

- d'autres proposent que les antennes dispensent une formation généraliste et professionnelle orientée vers des emplois locaux et régionaux, assortie de stages ouvrant sur les activités d'excellence pour les étudiants les plus motivés, les seconds cycles étant réservés aux universités de rattachement ;

- en sens inverse, on estime que ces formations ne devraient pas être uniquement orientées vers les emplois locaux qui sont par nature fragiles et on propose plutôt un tronc commun de formation, identique à celui proposé dans les universités-mères et accompagné d'enseignements spécifiques ;

- les filières d'excellence décentralisées suscitent par ailleurs un certain scepticisme et on rappelle que les grands pôles universitaires sont préférés à des centres délocalisés situés dans des régions peu prisées ;

- d'autres considèrent que la vocation des antennes est de permettre une délocalisation d'une partie des enseignements de l'université de rattachement et de faciliter le passage entre un enseignement secondaire de proximité et un enseignement universitaire plus éloigné du domicile, étant rappelé que les deuxièmes et troisièmes cycles relèvent plutôt de la vocation des universités­mères ;

Les réactions à la synthèse des messages et les remarques générales sur les travaux de la mission d'information

- on rappelle que les diplômés d'IUT ont la possibilité d'intégrer l'université mais que ceux-ci sont souvent tenus responsables par les universitaires des taux élevés d'échec en fac : les équivalences accordées aux étudiants titulaires d'un DUT le sont avec parcimonie, notamment dans les formations tertiaires, à l'exception de la filière des IUP ;

- certains proposent de transformer les heures complémentaires en postes, au bénéfice des jeunes chercheurs, s'interrogent sur le bien-fondé et la nécessité de ces heures complémentaires et préconisent des mesures radicales pour sanctionner l'absentéisme de certains enseignants qui oublient les exigences de leur fonction ;

- on signale que les enseignants ont la possibilité de valoriser leurs " tâches administratives " ;

- d'autres considèrent que la modulation des bourses en fonction des résultats universitaires serait de nature à renforcer la motivation des étudiants de premier cycle ;

- certains s'interrogent sur le sort des étudiants qui seraient écartés de l'université du fait d'un système d'orientation trop " radical " ;

- on souligne l'intérêt d'un cursus " décalé ", d'une amélioration de l'enseignement de l'anglais et de l'apprentissage de la " mobilité géographique et professionnelle " par les étudiants ;

- d'autres suggèrent de poursuivre cette consultation sur les problèmes du premier cycle, qui permet d'interroger les étudiants non syndiqués et de l'élargir aux problèmes des deuxièmes cycles et de la maîtrise qui offrent peu de débouchés sur le marché de l'emploi.


Pour envoyer vos commentaires sur cette synthèse, veuillez adresser un message à afcult@senat.fr.

SYNTHÈSE DES MESSAGES REÇUS, VIA LE RÉSEAU INTERNET, PAR LA MISSION D'INFORMATION ENTRE LE 4 ET LE 20 MAI 1996

Au cours de cette dernière période, dix-sept messages ont été adressés à la mission d'information dont certains émanent de correspondants qui répondent avec régularité depuis plusieurs semaines aux questionnaires lancés sur le réseau.

Les membres de la mission tiennent à remercier encore une fois l'ensemble de ses correspondants pour le sérieux et la qualité de leurs observations qui viendront opportunément compléter les informations recueillies au cours de ses auditions et à l'occasion de déplacements en province et en Allemagne.

Si aucun questionnaire nouveau n'accompagne la présente synthèse, la consultation lancée depuis le 22 février 1996 reste ouverte et la mission continuera évidemment à prendre connaissance des messages qui pourront lui être envoyés.


Les réponses complémentaires apportées au questionnaire du 18 avril 1996

La création éventuelle de collèges de premier cycle à vocation professionnelle

- certains s'interrogent sur l'opportunité de créer des nouvelles structures qui seraient de nature à concurrencer les formations technologiques existantes (BTS, DUT, DEUST, ...), soulignent le risque de marginalisation de nouvelles filières si celles-ci étaient créées en dehors du système universitaire, et préconisent plutôt le développement d'une filière technologique au sein des universités, à partir des structures existantes ;

La création d'une année post-DEUG professionnalisante

- il est rappelé que les IUT ont mis en place depuis une dizaine d'années des années spéciales qui sont destinées aux étudiants engagés initialement dans un cursus long et qui souhaitent se réorienter vers une filière courte ;

- on estime que la création d'une année post-DEUG à finalité professionnelle est une " solution à creuser ", étant rappelé que cette solution est déjà expérimentée avec les DNTS qui complètent les DUT : la généralisation du DNTS est souhaitée, cette proposition ayant par ailleurs été reprise par l'UNI lors des états généraux de l'université.


Les réponses apportées AUX questionnaire du 6 mai 1996

Quelle devrait être la part respective des différents types d'enseignants dans les premiers cycles et notamment la ventilation entre les enseignants-chercheurs et les professeurs agrégés du secondaire ?

Seriez-vous favorable à la généralisation d'un tutorat en premier cycle ?

- certains rappellent que les seuls enseignants-chercheurs ont en principe vocation à enseigner à l'université, mais compte tenu des problèmes de la recherche en France, admettent la présence de PRAG " uniquement " dans les premiers cycles : on propose également une première année de DEUG " généraliste " et permettant d'offrir des possibilités d'orientation en seconde année, la licence et la maîtrise devant par ailleurs conserver leur rôle traditionnel ;

- par ailleurs, on note que le développement du tutorat n'est pas nécessaire si l'encadrement de la première année de DEUG est renforcé et " qu'apprendre à fouiller dans les livres fait partie de la formation universitaire " ;

- on s'interroge sur la présence des PRAG en premier cycle, voire dans les cycles ultérieurs, ainsi que sur l'affectation éventuelle d'enseignants du supérieur, ayant stoppé leur activité de recherche, dans l'enseignement secondaire, en soulignant que la motivation des enseignants devrait d'abord être prise en compte ;

- certains remarquent que de nombreux bacheliers arrivent en première année sans avoir acquis les bases et les méthodes de travail propres à l'université, du fait des modalités spécifiques de formation dans l'enseignement secondaire : ils se demandent comment des enseignants qui n'ont pu dispenser cette formation à des classes de lycée à effectifs restreints pourraient le faire, dans des amphis ou des travaux pratiques surchargés pendant une période limitée et certains s'interrogent également sur les critères de sélection des enseignants dans le secondaire ;

- d'autres suggèrent de laisser à chaque université le soin de recourir aux enseignants de leur choix et aux étudiants d'évaluer leurs professeurs : on remarque cependant que les jeunes docteurs ont principalement été formés pour devenir enseignants-chercheurs -en fait plus chercheurs qu'enseignants- alors que les agrégés sont destinés aux lycées ; si les PRAG avaient une vocation à enseigner à l'université, il conviendrait à l'inverse de réserver aux docteurs une place dans les lycées ;

- on souligne également que les docteurs n'ont " pas vraiment la chance d'exercer leurs talents ", à l'exception de quelques " élus " qui peuvent devenir moniteurs, ou vacataires s'ils ont moins de 27 ans, et qu'un souci d'économies conduit le ministère à privilégier l'utilisation des PRAG par rapport aux maîtres de conférences ;

- constatant que les enseignants-chercheurs -et aussi les étudiants- " s'ennuient " dans les premiers cycles universitaires, certains considèrent au contraire que les PRAG sont beaucoup plus aptes " à faire passer le message " : les TD et les TP assurés par les assistants et les thésards ont pour vocation d'expliciter les cours magistraux alors que cette fonction est assurée aux Etats­Unis par les professeurs eux-mêmes ;

- on préconise également une plus grande utilisation des ouvrages fondamentaux par les étudiants, et un recours complémentaire aux professeurs agrégés du secondaire qui sont proches des nouveaux étudiants et dont les qualités pédagogiques sont reconnues ;

- à l'instar de l'exemple américain, le professeur d'université devrait être un guide pour les étudiants et le tutorat apparaît efficace à condition que les tuteurs n'aient pas en charge plus de vingt étudiants ;

- d'autres rappellent que les agrégés ont été formés pour l'enseignement secondaire et pas pour l'université où les savoirs changent rapidement ; les enseignants-chercheurs, même " peu motivés ", dispensent un cours préfigurant ce qui attend les étudiants en deuxième cycle : certains chercheurs participent activement à l'orientation des étudiants et ces derniers ne devraient pas attendre la fin de leurs études pour les rencontrer ;

- la présence des PRAG serait admise pour certains enseignements mais l'université a vocation à rester en contact étroit avec la recherche, qui inspire la méthodologie et garantit l'actualité des cours : ceci implique une forte présence des enseignants-chercheurs dans les laboratoires et dans les structures de l'université ;

- si le tutorat est jugé utile en début de première année pour réduire les disparités entre les divers bacheliers, on estime aussi que sa généralisation n'est pas souhaitable dans la mesure où l'université doit " pouvoir favoriser l'autonomie des apprenants ";

- certains considèrent que les premiers cycles ont besoin des PRAG comme des chercheurs, afin que la transition soit assurée entre le lycée et la fac, et qu'un tutorat systématique est de nature à faciliter l'intégration rapide des étudiants dans la vie universitaire ;

- d'autres pensent au contraire que les professeurs des premiers cycles doivent être des enseignants-chercheurs : on rappelle encore une fois que de nombreux docteurs ne trouvent pas d'emploi, à l'université, au CNRS et dans les entreprises et que la mission des PRAG est d'enseigner dans le secondaire ;

Quels seraient les moyens de renforcer la motivation des étudiants dans les premiers cycles ?

- il est rappelé que les étudiants qui n'entrent pas en classe préparatoire ou en IUT sont contraints de s'orienter par défaut vers l'université, " que cela leur plaise ou non ", avec des chances de réussite qui sont liées à leur motivation : si le libre accès à l'université est à l'origine d'un échec universitaire important, ce principe démocratique doit cependant être conservé ;

- on estime qu'une revalorisation de l'image de l'université est indispensable : celle­ci passe par une information des étudiants sur la difficulté des études supérieures, mais aussi sur la réussite de ses diplômés, sur les relations désormais établies entre les établissements et les entreprises et sur les possibilités offertes aux étudiants d'accéder aux écoles d'ingénieurs ;

- les bourses d'études ont déjà pour objet, selon certains, de prendre en compte l'éloignement des universités du domicile des étudiants ;

- une orientation plus directive ne saurait remplacer l'absence de projet d'études qui est très souvent constatée chez les étudiants : une meilleure information des bacheliers est préconisée ainsi qu'un encadrement renforcé en première année de DEUG pour assurer une transition plus facile entre le lycée et l'université ;

- afin de renforcer leur motivation, certains préconisent de salarier tous les étudiants, à la condition que ceux­ci ne soient plus rattachés au foyer fiscal de leurs parents, et envisagent une sorte de " salaire minimum de formation pour la jeunesse ", sur lequel seraient assises des cotisations sociales, et qui ne saurait être inférieur au salaire minimum : en contrepartie, l'étudiant aurait une obligation de présence, sauf motifs de santé, qui ferait l'objet d'un contrôle et une obligation de réussite à ses examens ; une absence non justifiée entraînerait une interruption immédiate du versement de ce salaire et l'obligation de rembourser la totalité des rémunérations perçues ; en cas d'échec aux examens, le même remboursement est proposé sous réserve d'une année sur quatre consacrée à une réorientation éventuelle ;

- un tel statut de l'étudiant permettrait de revaloriser l'image du système universitaire auprès des jeunes, qui passeraient d'un statut d'assisté à celui de responsable, en leur permettant de prendre " leur place dans la société " : ce statut salarié permettrait également de réduire l'importance du travail au noir effectué actuellement par les étudiants en situation précaire ;

- on propose également une augmentation des droits d'inscription qui devraient obligatoirement contribuer au financement des formations : le contrôle de l'affectation de ces droits serait assuré par une commission constituée d'au moins un tiers des étudiants, leur statut de salarié devant renforcer leur participation au fonctionnement de l'institution universitaire ;

- ceci suppose également la mise en place de commissions d'orientation chargées d'analyser le dossier du futur étudiant­salarié, et qui serait constituée d'enseignants du secondaire et de conseillers d'orientation ;

- la mise en place du statut d'étudiant salarié devrait être précédée d'une " modélisation " destinée à en chiffrer le coût mais on estime que celui­ci serait en tout état de cause inférieur au " monstrueux gaspillage " engendré par la situation actuelle ;

- pour d'autres, l'université n'a pas à " organiser la pause café, le match de volley, comme au club " : son rôle doit être de proposer aux étudiants des cours intéressants, des diplômes de qualité recherchés par les employeurs, d'offrir de bonnes conditions d'études et l'étudiant pourra choisir son université en fonction des prestations offertes ;

- on rappelle que l'université est un lieu d'études et que le lycée n'apprend pas les méthodes de l'enseignement supérieur mais privilégie toujours un enseignement magistral et l'apprentissage " par coeur " des disciplines (travers qui se retrouve d'ailleurs jusqu'en DEA) : on dénonce également la pauvreté des bibliothèques françaises par rapport à celles des universités allemandes ;

- certains préconisent un développement des filières alternatives, notamment avec les entreprises, une plus grande participation des étudiants au fonctionnement des structures universitaires, à l'exemple de l'Allemagne, ainsi que la possibilité pour les responsables universitaires de recruter (et éventuellement " de changer ") leur personnel enseignant ;

- on souligne qu'une orientation trop directive serait mal perçue par les étudiants et pourrait empêcher des réorientations éventuelles ;

-une plus grande participation des étudiants au financement de leurs études est assimilée par d'autres intervenants à une sélection par l'argent et l'augmentation du nombre des bourses n'apparaît pas de nature à compenser les inégalités entre étudiants : certains souhaiteraient cependant une modulation des droits d'inscription en fonction des revenus des parents, afin notamment d'augmenter les ressources des universités, mais notent que les bourses sont parfois détournées de leur objet alors qu'elles devraient en priorité être réservées aux étudiants en situation difficile ;

- l'absence de motivation des étudiants résulterait également de leur interrogation quant à l'utilité de leurs études pour la recherche d'un premier emploi et du sentiment que l'université n'est pas à la hauteur de la réputation des grandes écoles : l'université n'est pas valorisée auprès des entreprises alors que la qualité de son enseignement permet souvent à ses étudiants de rivaliser avec les diplômés des grandes écoles d'ingénieurs ou de commerce ;

- ce défaut de motivation concerne également les étudiants qui, en nombre croissant, " vont s'enfermer dans les concours du CAPES " ;

- au lieu de s'isoler du monde extérieur, l'université devrait être " le vivier dans lequel les entreprises viendront chercher ce qui leur fait défaut " ;

- la motivation des étudiants ne pourrait résulter que de la définition d'une véritable politique de l'emploi leur permettant de s'orienter d'une manière réaliste ;

- l'attribution de bourses sur critères sociaux apparaît pour certains de nature à assurer une égalité devant l'enseignement supérieur alors que la formule des prêts bancaires est jugée inégalitaire pour les étudiants les moins aisés ;

- certains expriment en revanche leur scepticisme quant aux effets redistributeurs des bourses même si les critères actuels d'attribution apparaissent trop restrictifs : on estime que l'extension du système des bourses ne renforcerait pas la motivation des étudiants qui entrent à la fac " sans réel intérêt ", laquelle est considérée comme une " voie de garage ", faute d'une orientation satisfaisante ; les étudiants perdent par ailleurs souvent leur motivation au cours du premier semestre, du fait d'un manque d'encadrement, de l'anonymat des grands amphis et du " peu d'intérêt que leur portent les profs " ;

- d'autres soulignent au contraire l'efficacité du système actuel d'orientation, pour peu que les étudiants effectuent les démarches nécessaires : on suggère cependant que les conseillers d'orientation soient plus présents dans les lycées et de manière permanente, et ainsi d'augmenter leur nombre, car les professeurs ne sont pas formés à cette tâche et doivent par priorité se consacrer à leurs fonctions d'enseignement.

Quelles devraient être, selon vous, les vocations principales des antennes universitaires délocalisées ?

- certains estiment que ces antennes doivent proposer les mêmes formations que les " universités­mères ", sans toutefois aller jusqu'à la création de troisièmes cycles, ce qui conduirait à diluer " les maigres crédits de recherche " pour des résultats aléatoires : les antennes ont l'avantage d'offrir des formations de proximité et de faciliter le passage entre le lycée et l'enseignement supérieur ;

- on estime également que le développement des antennes universitaires jusqu'à la maîtrise risquerait de pénaliser les activités de recherche des enseignants­chercheurs qui seraient affectés en deuxième cycle ;

- d'autres considèrent que l'université doit rester intégrée dans des structures solides de recherche et d'enseignement en relation avec le tissu industriel, ce qui implique l'existence de " vrais campus " comportant les trois cycles de formation et un coup d'arrêt aux délocalisations universitaires encadrées par les " rails profs " ;

- on estime que ces antennes devraient d'abord offrir des formations de premier cycle, afin " d'éviter un exil systématique, coûteux et trop long en cas de problèmes d'orientation ", et aussi des formations technologiques pas nécessairement liées aux débouchés locaux, dans une perspective d'aménagement du territoire, les formations d'excellence devant plutôt être regroupées dans les universités de rattachement ;

- pour d'autres, les antennes universitaires ont vocation à développer des formations technologiques orientées vers des débouchés locaux, si ceux-ci existent, mais servent aussi à décongestionner les universités-mères pour les premiers cycles : on souligne que les formations universitaires doivent rester liées à la recherche et que les enseignants-chercheurs doivent avoir les moyens de s'y consacrer sur place, ou sur d'autres sites ;

- on souligne enfin l'intérêt des antennes pour démocratiser l'enseignement supérieur, en offrant des formations de proximité, et on estime que ces antennes devraient fournir une formation complémentaire à celles de l'université-mère, ce qui permettrait ainsi de proposer aux étudiants un éventail plus large d'enseignements.


Les réactions à la synthèse des messages et les autres observations des correspondants

- certains considèrent que l'absence de motivation des étudiants est à l'origine de l'échec universitaire dans les premiers cycles et que l'avenir professionnel de nombreux étudiants reste flou, voire angoissant : ceci résulterait d'une mauvaise orientation, d'une connaissance limitée des métiers, d'une pré­orientation trop précoce et du passage d'un dispositif scolaire " infantilisant, quasi-militaire ", à un système universitaire prévu pour des " étudiants motivés, mûrs et autonomes " ;

- l'orientation universitaire dans les pays étrangers est jugée plus réaliste : les étudiants prennent leur temps, suivent des stages en entreprise, effectuent des séjours à l'étranger, voire des " tours du monde ", ce qui leur permet d'appréhender d'autres langues et cultures, et ne sont pas astreints au " parcours du combattant " à la française ;

- certains citent Hegel (" rien de grand ne se fait sans passion ") et estiment que les orientations par défaut devraient disparaître de l'université ;

- d'autres préconisent une modification de l'intitulé des bacs professionnels dont les titulaires estiment à tort pouvoir accéder à n'importe quel DEUG général scientifique, " ce qui est une hérésie " ;

- on rappelle que l'éducation des jeunes est le meilleur investissement pour une nation en observant que les états généraux de l'université sont nés aussi des manifestations des étudiants et des enseignants de l'automne 1995 ;

- s'agissant de la transmission du savoir et de la formation des étudiants, on souligne que ces derniers devront plusieurs fois changer d'emploi au cours de leur vie professionnelle et seront mis en concurrence pour trouver un emploi : il convient de les préparer à ces perspectives pour les adapter à une mobilité géographique et professionnelle, en développant leur curiosité, leur esprit critique et leur motivation ;

- en conséquence, il apparaît nécessaire de valoriser les projets individuels ou collectifs des étudiants, en les associant à la gestion des budgets correspondants, de compléter les bases fondamentales de chaque cursus, notamment scientifiques, par des connaissances générales, d'instituer un stage ouvrier dès la première année de premier cycle, avant des stages d'études ultérieurs, de favoriser la mobilité des étudiants par des échanges entre universités, de développer le tutorat, d'assurer un environnement informatique convenable aux étudiants et de stimuler la pratique d'une activité sportive ou culturelle dans le cadre universitaire ;

- on propose un cursus décalé tendant à dispenser en première année une formation générale et pluridisciplinaire, cette année de transition étant également destinée à responsabiliser et à permettre à l'étudiant de s'orienter ; il conviendrait ensuite de développer une formation approfondie jusqu'à bac+3, correspondant à l'enseignement de base aujourd'hui donné dans les DEUG ou les IUT, complétée par les projets personnels et les stages industriels des étudiants, afin de valoriser la sortie à bac+3 vers le monde de l'entreprise ; une spécialisation proche du programme des maîtrises devrait être réservée à bac + 5, le DEA pouvant être préparé en plus au cours de la 5e année ;

- s'agissant des personnels de l'université, il est préconisé de limiter les heures complémentaires des universitaires et de recruter massivement de jeunes maîtres de conférences à partir du vivier des doctorants (de nombreux enseignants de DEUG et d'IUT multiplient en effet les heures complémentaires pour bénéficier de la prime pédagogique) le coût de l'heure complémentaire étant par ailleurs pour l'Etat bien inférieur à celui de l'heure " statutaire " ;

- on souligne que les contrats pédagogiques sont attribués au niveau local souvent sans contrôle effectif des capacités pédagogiques des candidats, lequel pourrait d'ailleurs être exercé par les étudiants, alors que l'attribution de primes d'encadrement doctoral est subordonnée à un examen sérieux du dossier de l'enseignant­chercheur par un groupe d'experts ;

- en outre, la multiplication d'heures complémentaires se traduit souvent par une " répétition de TD et de TP " et l'enseignant, qui n'est plus chercheur, perd ses capacités d'innovation en devenant " adepte du ronronnement ambiant " : ce comportement se retrouve parfois chez certains PRAG ou certifié intervenant à l'université ;

- à l'inverse, une transformation des heures complémentaires en postes statutaires, permettant le recrutement de jeunes maîtres de conférences, entraînerait un foisonnement d'idées, une stimulation des enseignants plus âgés, et une meilleure répartition de la gestion des tâches pédagogiques et administratives de nature à moderniser les méthodes d'enseignement et à développer les laboratoires de recherche ;

- on préconise également de supprimer le système de primes qui tend à diviser les universitaires ou de les intégrer dans le salaire des enseignants-chercheurs : des décharges d'enseignement sont proposées pour ceux qui s'investiraient dans des tâches pédagogiques, administratives ou de recherche et l'ensemble de ces activités serait pris en compte dans les promotions des enseignants ;

- il est par ailleurs proposé d'associer les PRAG et les certifiés intervenant dans l'enseignement supérieur, aux jurys et concours, notamment pour la présidence du jury des baccalauréats qui échoit aux enseignants-chercheurs des universités ;

- on propose également d'inciter les personnels des universités à prendre au cours de leur carrière une année de congé rémunérée pour formation complémentaire (conversion thématique, recherche, mobilité vers l'industrie ou vers une université étrangère) ;

- il est également suggéré une modification du système de promotion hors-classe des maîtres de conférences, avec un passage à l'ancienneté vers le corps des professeurs de 2e classe ;

- certains sont opposés à la suppression du redoublement en première année de DEUG, afin de prévoir une année d'adaptation des bacheliers aux méthodes universitaires : les élèves qui entrent en DEUG scientifique, comme dans les classes préparatoires, ne sont pas formés pour y être performants dès la première année, en raison d'un " gouffre existant entre la terminale et l'enseignement supérieur " ;

- le contenu des cours dispensés dans les premiers cycles est jugé beaucoup trop théorique, et l'aspect formel des démonstrations peut " même dégoûter les élèves des matières concernées " : on ne souhaite pas cependant un " enseignement à l'américaine ou à l'allemande où il n'y a quasiment plus que du pratique " ;

- certains considèrent que l'accès à l'université doit rester totalement libre, la sélection s'effectuant naturellement, notamment par l'abandon d'études et " une élite se constituant inévitablement " ;

- on souligne l'insuffisance de l'enseignement de l'anglais à l'université en DEUG, en licence, en maîtrise et en DEA et on propose de recourir aux chaînes télévisées américaines ou anglaises et à un enseignement dispensé par des étudiants américains ou anglais comportant " un peu d'écrit et beaucoup d'oral " ;

- le DEUG est jugé trop diversifié et certains préconisent une " redistribution des cartes " en proposant une formation technologique ou plus professionnelle en sciences, un enseignement un peu plus théorique en IUT et la possibilité, après un DUT, de réintégrer l'université pour obtenir une licence.

SYNTHÈSE DES MESSAGES REÇUS, VIA LE RÉSEAU INTERNET, PAR LA MISSION D'INFORMATION ENTRE LE 14 AVRIL ET LE 3 MAI 1996

Au cours de cette dernière période, la mission d'information a reçu vingt-cinq nouveaux messages dont deux contributions substantielles consacrées aux modalités d'information et d'orientation des lycéens et des étudiants expérimentées dans deux universités.

Elle tient encore une fois à remercier l'ensemble de ses correspondants pour l'intérêt de leurs réflexions, dont la qualité ne se dément pas, et tient encore à rappeler que les positions ou propositions figurant dans cette synthèse ne sont pas celles de la mission d'information mais ne sont que la reprise de l'essentiel des messages de ses correspondants.


I. Les réponses complémentaires apportées au questionnaire du 21 février 1996

Les causes de l'échec universitaire dans les premiers cycles

- certains évoquent l'importance du secteur sélectif dans l'enseignement supérieur, qui conduit de nombreux étudiants à s'orienter par défaut avec une faible motivation dans certaines filières générales, et à suivre la totalité des enseignements avant de prendre ou non conscience de l'intérêt de la discipline dominante ;

- d'autres considèrent que la discontinuité des programmes et des méthodes d'enseignement entre le lycée et l'enseignement supérieur, et l'organisation administrative de l'université elle-même, est à l'origine de l'échec universitaire : le lycée prépare au baccalauréat mais pas à l'université alors que la classe de terminale et la première année de DEUG devraient faire partie d'un même cursus et que les nouveaux étudiants devraient être préparés au travail individuel et à la prise de notes ; l'université est par ailleurs qualifiée de " monstre administratif " inadapté aux particularités et aux attentes des étudiants qui n'y viennent qu'en " touristes " ;

- une participation des étudiants à l'organisation des cours, des TD et des TP est préconisée et l'université devrait mettre en place des structures de concertation à un niveau très déconcentré :

L'appréciation portée sur le système actuel d'information et d'orientation au lycée et à l'université

On estime que cette question est secondaire comme le serait celle qui porterait sur l'intérêt de formations destinées à préparer des entretiens d'embauche et la rédaction de C.V. dans le cadre d'une opération contre le chômage au niveau national.

Les suggestions proposées pour améliorer ce système d'information et d'orientation

Certains préconisent de mettre en place un numerus clausus généralisé dans l'ensemble des filières et de décloisonner celles-ci pour permettre aux étudiants de choisir une dominante après avoir " goûté " aux différentes matières enseignées.


II. Les réponses COMPLÉMENTAIRES apportées au questionnaire du 6 mars 1996

Les formations supérieures courtes, à finalité professionnelle, de type IUT ou STS, vous paraissent-elles exagérément sélectives, compte tenu notamment des besoins des entreprises ?

- la qualité de ces formations est soulignée mais certains s'interrogent sur l'adéquation des flux de diplômés aux besoins de l'économie, sur leurs possibilités d'adaptation aux évolutions technologiques des prochaines décennies et sur la vocation réelle de ces formations : filières courtes à finalité professionnelle ou succédanés de classes préparatoires ?

- on considère que ces formations devraient s'adresser en priorité aux " élèves moyens ou un peu faibles ", alors que les bons élèves devraient se diriger vers l'université ;

- d'autres estiment que le principe de la sélection en IUT est satisfaisant, est adapté aux étudiants motivés et conscients de leur avenir et soulignent le caractère concret de l'enseignement dispensé ; la France continue de privilégier la " logique du diplôme " pour trouver un emploi mais on regrette que la progression de carrière des diplômés d'IUT se trouve freinée dans l'entreprise, sauf recours à la formation interne ;

- la sous-utilisation du congé annuel de formation est soulignée alors que celui-ci permettrait aux salariés de s'adapter à l'évolution des qualifications dans les emplois proposés.

A partir de quelle classe de l'enseignement secondaire, et par qui, devrait être assurée l'information des élèves en vue de leur orientation ?

- l'école est jugée inapte par certains à cerner le profil, la capacité et les motivations des élèves en vue de leur orientation ;

- d'autres considèrent que cette information devrait être dispensée à partir de la seconde et en classe de terminale par les professeurs principaux et les services d'orientation ;

Seriez-vous favorable à une orientation progressive au cours du premier cycle universitaire ?

- certains y seraient favorables mais s'interrogent sur la possibilité de remplacer la sélection par l'échec par une véritable orientation et sur les personnels susceptibles de la mettre en oeuvre ;

- on s'interroge également sur le suivi des expériences d'accueil personnalisé des étudiants engagées dans certaines universités dont le coût est par ailleurs souligné ;

- d'autres rappellent que le premier cycle devient une " gare de triage " pour les étudiants qui y arrivent par défaut et sont contraints de se réorienter après un échec aux examens semestriels, notamment vers des formations plus professionnalisantes : il conviendrait selon eux de développer des passerelles entre les premiers cycles et les IUT.


III. Les réponses COMPLÉMENTAIRES au questionnaire du 21 mars 1996

Quelles seraient vos propositions pour réduire l'échec universitaire dans les premiers cycles généraux ?

- certains préconisent une autre approche du " transfert des savoirs " et un aménagement des obligations de service et des modalités de promotion des enseignants ; ils souhaitent une modification des relations existant entre enseignants et étudiants afin de valoriser le travail personnel de ces derniers et proposent également d'engager une réflexion sur les " savoirs réputés indispensables " ;

- on remarque que l'activité de recherche des enseignants et l'absence de reconnaissance des activités d'animation qui n'entrent pas dans l'encadrement traditionnel (cours, TD, TP), ainsi que l'incertitude quant à la rémunération de ces tâches, tendent à limiter l'engagement des enseignants.

Seriez-vous favorable à une implication plus importante des régions et des milieux économiques dans la définition des formations supérieures, notamment pour les premiers cycles ?

Si l'aide apportée par les collectivités locales aux universités est soulignée, certains s'interrogent sur la capacité des collectivités à définir des besoins de formation à moyen ou à long terme qui seraient adaptés aux évolutions futures de l'économie.

Quelles sont, selon vous, les principales finalités de l'enseignement supérieur, et notre système universitaire vous semble-t-il adapté à ces finalités ?

- certains observent que ces finalités devraient être définies par le pouvoir politique plutôt que par les universitaires mais constatent que l'université assure d'une manière convenable sa mission d'élaboration et de transmission des savoirs, en notant toutefois que l'évolution des savoirs traditionnels reste incertaine et que les filières technologiques suscitent toujours des réserves de la part des étudiants ;

- ils remarquent que l'université ne pourra se professionnaliser et concurrencer les grandes écoles que si elle bénéficie de directives claires et de moyens correspondants.


IV. Les réponses complémentaires apportées au questionnaire du 4 avril 1996

Afin de réduire l'échec universitaire et une " sélection­exclusion " de fait très importante dans les premiers cycles, seriez-vous favorable à une orientation plus sélective dans les diverses filières supérieures, voire à des quotas par spécialités, le principe du libre accès à l'université pour l'ensemble des bacheliers restant inchangé ?

- à une orientation plus sélective, certains préfèrent l'organisation de rencontres entre les enseignants et les étudiants afin de fournir à ces derniers des informations précises sur le " mode d'emploi " de l'université ;

- d'autres préconisent une sélection dès la première année de DEUG, qui ne pourrait par ailleurs pas être redoublée, et sont favorables à l'institution de quotas dans les filières à faibles débouchés ; l'intérêt des langues, de l'économie et des sciences est souligné dans la recherche d'un emploi et une sélection à l'université est préférée à un baccalauréat plus difficile qui comporte des matières non choisies par les lycéens ;

- on estime dans un autre sens que l'institution de quotas serait choquante pour l'opinion et contraire au principe du libre accès à l'université, alors que l'idée d'une sélection par concours dans les grandes écoles n'est pas contestée ; une orientation plus sélective serait par ailleurs acceptable à la condition que les élèves brillants puissent bénéficier de bourses, dès leur entrée au lycée ;

- les étudiants et les familles devraient être précisément informés des débouchés existants, notamment dans des spécialités comme celle des sciences de la vie, et de la dimension abstraite de certaines filières ;

- le principe du libre accès à l'université est souhaité par d'autres pour les seuls bacheliers généraux et les bacheliers professionnels ne devraient pas intégrer un premier cycle universitaire sans une remise à niveau spécifique ;

- pour certains, la majorité des nouveaux bacheliers sont dépourvus de véritable projet professionnel ;

- les effectifs trop importants des TD sont dénoncés et on évoque l'absence d'utilisation des nouvelles technologies ; l'insuffisance du nombre de TP est soulignée ainsi que le recours à des personnels précaires dans les premiers cycles (vacataires, moniteurs, ATER) ;

- on estime que les DEUG modulaires sont susceptibles d'alimenter l'échec universitaire et que beaucoup d'étudiants ne sont pas en mesure de s'adapter à un enseignement de type magistral qui les maintient dans l'anonymat ;

- l'absence de contrôle des présences est également soulignée, aussi bien dans les cours que dans les TD et contribuerait à favoriser les abandons d'études ;

- un système de quotas par spécialités est jugé enfin de nature à accentuer encore l'échec universitaire en dirigeant les bacheliers vers des filières correspondant encore moins à leurs capacités.

Quelles seraient vos propositions pour diversifier l'offre des filières de premier cycle offertes aux bacheliers ? Seriez­vous favorable à la création d'une filière technologique courte non sélective à finalité professionnelle directe ?

- la création d'une telle filière axée sur les connaissances pratiques risquerait, selon certains, de concurrencer celle des DUT et des BTS sur le marché de l'emploi et nécessiterait des moyens importants ;

- elle serait acceptée par d'autres, à la condition de prévoir un quota de places pour les étudiants qui échouent en premier cycle ;

- on suggère par ailleurs de proposer aux étudiants des formations courtes très professionnalisées débouchant sur un accès rapide au monde du travail, en leur permettant ultérieurement de poursuivre des études, en bénéficiant de la formation en alternance ; les nouvelles technologies devraient par ailleurs faire l'objet d'enseignements spécialisés et certains métiers manuels devraient être revalorisés ;

- la création d'une filière courte non sélective est jugée pertinente, à la condition de ne pas devenir une " voie de garage " pour les laissés pour compte de l'université : le principe de non sélection risque cependant de dévaloriser ce type de filière.

- certains considèrent que la filière des IUT et des BTS permet déjà de diversifier les formations supérieures ;

- pour d'autres, la création d'une filière technologique courte ne correspond pas à la vocation de l'université et ils en préconisent la mise ne place en dehors des structures universitaires en maintenant une sélection des étudiants ;

- le manque de motivation des étudiants en DEUG TI est souligné et on préconise un enseignement plus pratique s'appuyant sur des équipements adaptés ;

- certains considèrent que les filières de premier cycle sont déjà trop nombreuses pour être clairement décrites dans les CIO, et soulignent l'insuffisance des informations dispensées par les conseillers d'orientation.

Quelles seraient, selon vous, dans l'ordre d'importance, les principales fonctions des premiers cycles universitaires ?

- le DEUG devrait d'abord permettre d'acquérir des méthodes de travail en développant l'autonomie des étudiants, ainsi que des connaissances de base afin de diversifier leurs centres d'intérêt dans une perspective de pluridisciplinarité ;

- la fonction de " remise à niveau " est par ailleurs contestée et est jugée dévalorisante pour certains ;

- la " formation pointue à vocation d'insertion professionnelle immédiate " est jugée assimilable à celle donnée par les IUT mais ne devrait pas être exclusive d'une éventuelle poursuite d'études, tandis que la vocation de spécialisation de l'université est rappelée ;

- une formation universitaire devrait permettre l'acquisition d'une solide culture générale dans la discipline étudiée et une bonne formation disciplinaire est jugée comme un atout pour acquérir une formation plus pointue à vocation d'insertion professionnelle immédiate ;

- les premiers cycles devraient d'abord privilégier la formation générale et pluridisciplinaire tandis que le lycée devrait lui-même assurer la mise à niveau des connaissances nécessaires pour suivre des études supérieures ; il est rappelé que les IUT et les BTS ont vocation à dispenser une formation pointue à vocation d'insertion professionnelle immédiate ainsi qu'une formation " terminale " ;

- certains préconisent un allongement de la durée des DEUG à trois ans, avec une première année " généraliste " et un dispositif d'orientation qui devrait tenir compte du projet professionnel de l'étudiant, et de son expérience éventuelle de recherche dans un laboratoire ;

- la remise à niveau des nouveaux étudiants n'est pas considérée comme relevant des premiers cycles universitaires, mais plutôt d'un " établissement-sas " entre le lycée et l'université, animé principalement par des PRAG.


V. Les réponses apportées au questionnaire du 18 avril 1996

Certains ont évoqué la possibilité de créer des collèges de premier cycle à vocation professionnelle, notamment pour les bacheliers technologiques et professionnels ; seriez-vous favorable à cette création, et dans l'affirmative, conviendrait­il de rattacher ces collèges à l'université ?

- on rappelle que les bons bacheliers technologiques ont la possibilité d'intégrer les IUT et les STS et que la sélection qui est admise pour les grandes écoles doit également s'appliquer aux autres filières pour maintenir le niveau des formations tandis que la création de filières technologiques supplémentaires n'est pas souhaitée ;

- la structure universitaire est jugée lourde, peu dynamique, " pleine de personnalités peu motivées par leur travail " et les horaires de cours des universitaires sont brocardés ;

- on estime que des collèges universitaires risqueraient de faire double emploi avec les BTS sauf à présenter une réelle spécificité, fondée notamment sur des formations en alternance : doubler des formations technologiques et professionnelles conduirait à créer un afflux de diplômés sur un marché du travail déjà saturé ; le rattachement de ces collèges à l'université aurait pour conséquence de mettre en place des IUT moins sélectifs mais présentant peu d'intérêt pour les étudiants ;

- pour certains, les premiers cycles offrent un trop grand nombre de formations et leur libre accès sans information des étudiants conduit à de nombreuses défections en première année, une faible motivation des étudiants et des choix de filières non commandés par des perspectives d'emploi ;

- on souligne les difficultés actuelles des IUT et le détournement de leur vocation professionnelle puisque 80 % de leurs étudiants poursuivent des études : leur programme pédagogique apparaît de plus en plus généraliste, notamment en informatique ;

- certains s'interrogent sur le caractère opérationnel d'éventuels collèges universitaires qui concurrenceraient selon leur niveau, les IUT ou les IUP et préconisent plutôt une mise à plat et une simplification de l'ensemble des formations universitaires ainsi qu'une prise en compte de leur dimension professionnelle au sein de l'université, en s'inspirant de l'exemple des Etats-Unis où les activités de recherche sont importantes ;

- on considère également que ces collèges risqueraient de se substituer aux IUT qui organisent déjà un premier cycle professionnalisant ;

- d'autres sont au contraire favorables à la création de collèges et constatent que les DEUG ne sont pas adaptés aux bacheliers technologiques et professionnels même si ces derniers disposent du droit d'accéder à l'université et ne peuvent que rarement accéder aux IUT et aux STS qui sont investis par les bacheliers généraux : ils préconisent la création d'une formation diplômante nationale pour ceux qui échouent en DEUG, en proposant d'y associer l'industrie pour valoriser ces formations ;

- on s'interroge sur l'opportunité de rattacher ces collèges à l'université, du fait notamment de la méfiance manifestée par les universitaires à l'égard du monde du travail, cependant un tel rattachement permettrait de mettre en commun les moyens existants, d'accroître la crédibilité de ces collèges et de leur conférer une valeur, vis-à-vis de l'extérieur ;

- d'autres préféreraient promouvoir les IUP plutôt que de créer de nouvelles formations redondantes à vocation professionnelle ;

- certains considèrent au contraire qu'il est nécessaire de créer des premiers cycles technologiques spécifiques en les réservant aux bacheliers technologiques et professionnels, et en y dispensant une formation originale ;

- la création de collèges est jugée par d'autres inutile et aboutirait à " prolonger les études de tout le monde " alors que l'enveloppe financière du système éducatif reste limitée : pourquoi ne pas créer plutôt des sections supplémentaires d'IUT pour les bacheliers professionnels ? Les IUT sont là pour éventuellement permettre aux " titulaires de " bac pro " de devenir technicien supérieur ;

- le développement des passerelles et de l'apprentissage est plutôt préconisé et si des collèges devaient être créés, ceux-ci devraient être placés sous la tutelle de l'université ;

- la création de premiers cycles plus professionnalisants pour les bacheliers technologiques suppose pour certains une concertation entre les structures enseignantes et les entreprises, la définition de formations recherche-application de pointe, un encadrement renforcé des étudiants, des moyens financiers adaptés et une véritable motivation des étudiants ; ceci suppose aussi un recours à des enseignants non universitaires et à des praticiens, et une rémunération adéquate de ces formateurs ;

- compte tenu de l'hétérogénéité des étudiants de premier cycle, une différenciation des filières est jugée indispensable pour former professionnellement une population étudiante de plus en plus importante : ceci impliquerait la création de premiers cycles à vocation directement professionnelle qui devraient être, pour des problèmes de locaux et de personnels, rattachés à l'université, ce rattachement facilitant en autre l'existence de passerelles et éviterait des fractures telles que celles qui existent déjà entre écoles d'ingénieurs et universités ;

Seriez-vous favorable à la création d'une année post-DEUG professionnalisante pour les étudiants qui ne souhaitent pas suivre de deuxième cycle ?

- certains seraient favorables à une année de stage en entreprise à la condition que les étudiants soient au moins payés au SMIC sans aide de l'Etat, ce qui permettrait de s'assurer du sérieux et du caractère productif du travail qui leur est confié : les stages sans finalité professionnelle sont dénoncés ;

- d'autres acceptaient un DEUG plus professionnalisé afin de renforcer l'intérêt de ce diplôme sur le marché du travail et aussi de réduire le taux d'échec en deuxième cycle : on s'interroge cependant sur le contenu d'une formation professionnalisante en une seule année, en préconisant notamment le recours à l'alternance ;

- on observe cependant que les IUP organisent déjà des formations professionnalisantes ;

- certains soulignent l'intérêt d'une année post-DEUG, mais s'interrogent sur son efficacité dans le domaine des sciences humaines et des lettres ;

- d'autres préféreraient un enseignement professionnalisé plus long, de l'ordre de deux années, pour préparer convenablement les titulaires de DEUG à la vie active, et préconisent un détachement de cette formation de l'université ;

- il existe déjà des DEUST à finalité professionnelle qui sont reconnus par le monde professionnel et qui devraient être développés ;

- la création d'une année post-DEUG professionnalisante est aussi contestée car il existe déjà des années spéciales d'IUT et de BTS qui permettent d'acquérir une compétence professionnelle, des formations AFPA autorisant une excellente professionnalisation pour les scientifiques dans le secteur industriel et des formations complémentaires d'initiative locale : l'importance d'un partenariat entre les universités et les diverses structures d'enseignement est soulignée ;

- une année professionnalisante post-DEUG permettrait de former des techniciens moins spécialisés et plus adaptables aux besoins des entreprises que ceux issus des STS et des IUT, et d'adapter les DEUG, dont ce n'est pas la vocation, à la vie professionnelle.

Certains préconisent de différencier les filières générales des premiers cycles en créant d'une part un DEUG court non sélectif à contenu allégé et débouchant sur une formation terminale, et d'autre part, un DEUG renforcé et sélectif préparant à la poursuite d'études longues ; seriez-vous favorable à une telle différenciation du DEUG ?

- certains ironisent sur la perspective de mettre en place un DEUG en alternance " avec des séjours au club med ", considèrent que le DEUG actuel est suffisamment " généraliste " et n'a nul besoin d'être allégé et estiment que tout étudiant a déjà la possibilité de prendre une année sabbatique ;

- on estime que les étudiants ont une vision des études supérieures privilégiant les notes et les examens plutôt que l'acquisition des savoirs ;

- une sélection affichée est préférée à une dilution des formations : certains déplorent que l'université conserve sa conception égalitaire qui permet à des " parasites d'empêcher les autres de travailler " et suggèrent radicalement qu'elle puisse se débarrasser de ceux qui " viennent rarement aux cours ou gênent manifestement les autres " ;

- d'autres rappellent la fonction généraliste des DEUG et préconisent un système optionnel à l'entrée à l'université : une formation spécialisée à vocation terminale, qui n'existe pas pour l'instant, et un DEUG généraliste préparant à la poursuite d'études, assorti d'une formation professionnalisante complémentaire ;

- on estime que l'échec universitaire ne pourrait se réduire qu'avec une multiplication des filières et un développement de l'information des lycéens ; il conviendrait également d'augmenter le nombre des passerelles entre les filières et de créer des formations professionnalisantes courtes après le premier cycle : un décloisonnement des filières et la mise en place de formations " échappatoires " professionnalisantes sont jugés indispensable pour réduire cet échec et éviter de le déplacer vers des filières " poubelles " ou sans intérêt pour les étudiants ;

- certains suggèrent une sélection pour les études longues avec un système permettant à ceux qui auraient choisi des filières courtes non sélectives, de réintégrer le cursus long mais s'interrogent sur la finalité d'un DEUG allégé et spécialisé qui concurrencerait les IUT ;

- d'autres sont défavorables à une différenciation des DEUG qui conduirait à créer des diplômes différents et à empêcher tout changement d'orientation ou la poursuite d'études .

- on estime également qu'un DEUG différencié serait une " hérésie " et conduirait à introduire la sélection à l'université, qui risque de ne pas être acceptée par les étudiants : il est rappelé qu'un DEUG a vocation à mener à des études relativement longues, à la différence des IUT et des BTS, mais la mise en place d'une année supplémentaire serait de nature à revaloriser ces filières technologiques auprès des bacheliers généraux ;

- les filières actuelles du DEUG sont également jugées satisfaisantes et certains considèrent que des sous-diplômes n'auraient aucune valeur sur le marché de l'emploi : l'information post-bac et la valorisation des DEUST et des DUT apparaissent plus efficaces ;

- la sélection dans les STS et les IUT est considérée par certains comme trop sévère et ne permettrait pas d'optimiser le potentiel de ces filières ;

- une différenciation des DEUG apparaît peu applicable, introduirait une ségrégation entre les étudiants et s'opposerait à la poursuite d'études longues par des bacheliers moyens : certains préconisent plutôt un DEUG " à la carte " permettant aux élèves brillants de suivre des cours complémentaires sans exclure des options professionnalisantes ;

- d'autres préconisent une dissociation des étudiants à l'université selon qu'ils viennent d'une filière générale ou technique, au terme d'une orientation qui serait décidée par les professeurs et les services d'orientation des lycées, mais sont opposés à la création de deux cycles différents dans une même université ;

- les étudiants abandonnant l'université avant la licence devraient pouvoir s'intégrer à la vie active après avoir obtenu un DEUG : certaines universités ont ainsi développé des passerelles entre le DEUG et la deuxième année d'IUT ;

- il conviendrait de professionnaliser les DUT en les rendant plus accessibles et aussi de restreindre l'accès aux cursus universitaires dont les débouchés sont moindres, car le pays a davantage besoin de techniciens que de chercheurs : les étudiants mal informés se dirigent vers des études longues pour échapper au chômage alors que ces études longues en feront au contraire des chômeurs surdiplômés : on préconise ainsi une distinction entre un " DEUG professionnalisant non sélectif " et un " DEUG études longues " ;

- si les collèges universitaires étaient destinés à accueillir des étudiants mal formés ou peu motivés, dans des formations obsolètes, ils n'auraient pour résultat que de différer d'un an le chômage des jeunes ; le DEUG n'apparaît adapté que pour 30 % des étudiants et l'université essaie de " replâtrer une situation qui lui échappe " due à des dysfonctionnements qui se situent très en amont ;

- il ne saurait être question de fermer les filières longues à certains étudiants et l'idée d'un DEUG général sélectif est réfutée : la sélection et l'orientation des étudiants s'effectuent en fonction de leur motivation et il serait souhaitable d'ouvrir plus largement les portes des formations professionnalisantes et des filières courtes.


VI. Les informations communiquées à la mission d'information

- La mission d'information a reçu deux études substantielles : la première porte sur le processus d'orientation et d'information des DEUG MIAS, MASS, SM, TI de l'USTL de Lille (pré-inscription, entretiens post bac, amphis d'information, bilan de début d'année, orientation de fin d'année, information des étudiants et des enseignants ;

- la seconde est consacrée aux modalités d'information et d'orientation à l'Université Joseph Fourier de Grenoble aussi bien avant l'entrée à l'université que pendant les études, tout au long du cursus (sensibilisation des lycéens aux études post-bac, salon, journée du lycéen, pré-inscription, accueil de rentrée, actions d'information des conseillers d'orientation et des professeurs principaux de terminale, journées des premiers cycles et des maîtrises, jeudi de la CELAIO, journal d'information, suivi des étudiants et annuaire des diplômés, accueil à la CELAIO, développement du tutorat, action auprès des redoublants...).


VII. Les remarques sur la synthèse des messages reçus par la mission d'information

- la teneur de certains messages critiquant le recours aux PRAG dans les premiers cycles est à nouveau sévèrement jugée et la qualité de ces enseignants est soulignée ainsi que leur adaptation pour assurer une transition entre le lycée et l'université ;

- on rappelle également que le recrutement et la carrière des enseignants-chercheurs se font exclusivement sur critères de recherche, ce qui peut expliquer les faiblesses pédagogiques de certains ;

- certains soulignent les efforts d'information de certaines académies (journée banalisée dans les universités, salon de l'étudiant, forum des formations techniques, journée d'information des professeurs principaux des terminales) mais aussi le désintérêt de beaucoup de lycéens pour ces formules et détaillent les modalités d'information et d'orientation des nouveaux bacheliers à l'université, via des amphis d'information coordonnés par les directeurs d'études ;

- on rappelle également que la formation des " bac pro " est totalement inadaptée à la poursuite de DEUG généralistes ;

d'autres remarquent que les PRAG ne sont pas destinés à enseigner dans le supérieur, en particulier dans les disciplines scientifiques qui évoluent rapidement et notent que ces agrégés ont été formés pour être des " enseignants d'élite " du secondaire, mais pas du supérieur.