Cyber-débat avec Danièle Pourtaud, Sénateur de Paris

Luc : Avez-vous vécu vous-même des situations difficiles en tant que femme ?

C'est beaucoup dire, mais ce qui est clair c'est que je ne suis pas née féministe. Je le suis devenue.

Dany : Êtes-vous en faveur de la parité ? Pourquoi ?

Lorsque j'ai, après le bac, souhaité faire une grande école, j'ai choisi la seule mixte : Science po, et ensuite en entreprise. Je suis en faveur de la parité. Aujourd'hui ce terme est appliqué à la politique, mais il doit s'appliquer à l'ensemble de la société.

Claude : Depuis ce matin il n’y a que des femmes. Les hommes politiques doivent moins bien comprendre que les femmes ?

En politique, il y a en France 53% de femmes et seulement 11% à l'Assemblée et 6% au Sénat. On voit bien que pour des assemblées qui sont dites représentatives, il y a un problème.

Lanny : la politique, qu'est ce qui vous a poussé à en faire ? Est-ce quelque chose qui vous a toujours attirée ou est-ce dû à certaines circonstances ?

La politique m'a toujours attirée parce que la société me semblait en particulier pleine d'injustices. Je voulais donc changer le monde. J'ai donc été militante du Parti Socialiste depuis 1976. Il m'a semblé plus tard qu'il fallait que je m'engage encore plus et, pour pouvoir agir, que je sois élue.

Luc : Dans quels pays le droit des femmes est-il le plus bafoué ?

Malheureusement la liste de ces pays pourrait être longue. Je pense que le but n'est pas de citer des noms mais il est clair que dans un certain nombre de pays auxquels pense notre internaute -pays dans lesquels les femmes n'ont aucun droit, ni celui de travailler, ni celui de faire de la politique, des pays dans lesquels elles peuvent être répudiées sans jugement- elles sont encore dans une situation de tutelle totale.

Hélène : Je suis d'accord, et si vous lisez mon livre (qui n'est pas édité) j'explique la vie d'une femme qui, avec des débuts plus que difficiles, a fait sa place au soleil rien que par l'effort de son travail.

Je pense qu’aujourd'hui en France les femmes n'ont plus besoin de prouver leurs compétences, mais simplement besoin qu'on les laisse les exercer.

C'est pourquoi je pense qu'il est nécessaire par la Loi de supprimer des barrières qui sont plus culturelles.

Claude : La sécurité est-elle vraiment un problème ou juste une phobie récupérée par les partis depuis 50 ans, de façon à exacerber la haine pour se faire élire. Est ce un faux problème ou lui donne-t-on trop d'importance?

La sécurité est indispensable pour que les citoyens puissent exercer leurs libertés.

Virginie : Il est question d'une réforme des congés maternité, quel en est le contenu ?

Je ne suis pas au courant d'une telle réforme. Peut-être Virginie a-t-elle confondu avec une réflexion en cours sur l'IVG.

Karen : Dans quel domaine faut-il faire avancer les droits de la femme le plus rapidement ?

Je pense qu'aujourd'hui, le problème qui touche le plus l'ensemble des Françaises est l'égalité professionnelle qui existe en droit, mais qui est loin d'être réalisée dans les faits puisque, par exemple, l'écart de salaire moyen est encore de 25%. Des femmes sont souvent cantonnées dans les postes les moins élevés

Vince : De quels sujets discutez-vous au Sénat sur les droits de la femme ?

Nous venons de voter la semaine dernière la loi sur la parité en politique qui va obliger les partis à présenter 50% de candidates et de candidats à toutes les élections. Évidemment, au Sénat, ce n'est pas très facile à faire accepter car la majorité de la droite sénatoriale n'est pas favorable à une parité réelle.

claude-albert : En trois mots quelles seront les idées fortes de la campagne socialiste pour la Mairie de Paris, quelles novations seront proposées aux parisiens ?

Sur la Mairie de Paris, le programme des socialistes n'est pas encore arrêté puisque c'est une élaboration collective. Mais les idées fortes sur lesquelles nous travaillons sont :

- rapprocher les décisions des citoyens en donnant plus de pouvoirs aux mairies d'arrondissement ;

- améliorer la qualité de la vie des Parisiens. Je citerai, lutter contre la pollution par un changement radical en matière de circulation automobile et renforcement de tous les équipements collectifs de proximité, en particulier pour les enfants en bas âges et les jeunes plus généralement.

Luc : En tant que sénatrice de Paris, que vous inspire l'éviction de M. Tibéri de son parti ?

Je pense que Jack Lang serait le meilleur candidat. Sur M. Tiberi, je pense qu'il n'est pas exclu de son parti, mais privé de ses responsabilités à la tête de la fédération parisienne parce que des irrégularités importantes, en particulier des faux militants ont été mises en évidence.

Merci beaucoup Danièle Pourtaud, le mot de la fin ?

J'espère que les électeurs, s'il persistent dans sa volonté de se présenter, lui appliqueront la même sanction. C'est mon premier "chat". Je trouve ces échanges un peu frustrants, j'aurais préféré pouvoir dialoguer de manière plus directe. Rendez-vous sur d.pourtaud@senat.fr