Le groupe d’amitié France-Israël, présidé par M. Jean-Pierre Plancade, a reçu, au cours d’un déjeuner, M. Ofer Shelah, président du groupe d’amitié Israël-France de la Knesset, accompagné de S.E. M. Yossi Gal, ambassadeur d’Israël en France, et de M. Zvi Tal, ministre plénipotentiaire.

Ont participé aux échanges MM. Michel Delebarre, Jean-Claude Frécon, Jean-Yves Leconte, Jeanny Lorgeoux, Roland Ries et Simon Sutour.

M. Ofer Shelah a fait part de l’intérêt ancien et constant qu’il porte à la France. C’est cet attachement qui l’a conduit à faire le choix de présider le groupe d’amitié Israël-France lorsque, après une carrière de journaliste, il est entré à la Knesset. S’il a reconnu que beaucoup reste à faire pour expliquer les enjeux auxquels est confrontée Israël et sa politique lors des événements récents, M. Ofer Shelah a affirmé avoir rencontré, au cours de son déplacement en France, une véritable compréhension de la part de ses interlocuteurs. Il a insisté sur le fait que la France et, plus largement, les pays de l’Union européenne, constituaient des partenaires de premier plan pour Israël. Il a également souligné qu’au-delà des questions relatives à la sécurité et au conflit israélo-palestinien, les liens entre Israël et ses partenaires devaient être renforcés par une accélération des échanges économiques et culturels.

Interrogé sur les relations entre Israël et l’Egypte, M. Ofer Shelah a indiqué que cette dernière serait un acteur clé pour parvenir à trouver, dans le futur, un accord entre Israéliens et Palestiniens, ainsi que pour travailler avec les autres forces de la région autour d’intérêts communs. Sur la question de l’évolution de la Coalition organisée pour l’intervention en Irak contre Daech, M. Ofer Shelah a souhaité qu’elle ne conduise pas à faire évoluer la position de la France et des Etats-Unis sur le dossier nucléaire iranien.

S’agissant du conflit israélo-palestinien, M. Ofer Shelah a souligné que les relations bilatérales entre les deux parties ne fonctionnaient plus en raison d’une méfiance mutuelle devenue trop grande. Il a appelé à un élargissement de cette relation aux autres acteurs de la région destiné, non pas à imposer une solution aux deux parties, mais à créer les conditions d’une solution positive pour elles deux.

M. Ofer Shelah a par ailleurs indiqué que si, à l’avenir, Israël se trouvait dans la situation de pouvoir parvenir à un accord de paix, il serait, à l’instar de son parti, favorable à l’engagement d’un retrait des territoires occupés. Il a également regretté l’emploi récurrent du terme « colonies » qui renvoie, dans l’imaginaire des pays européens, à un passé qui n’a rien à voir avec ce que vit actuellement Israël.

Concernant la barrière de sécurité et la façon dont celle-ci est perçue par la communauté internationale, M. Ofer Shelah a insisté sur la différence qui existe entre ce qui est de l’ordre du symbole – le fait d’avoir érigé un mur – et la vie réelle. Or la construction de la barrière a selon lui permis de remédier efficacement à une situation particulièrement tendue en matière de sécurité. L’exemple de la barrière de sécurité est révélateur des jugements parfois sévères que porte la communauté internationale sur l’attitude d’Israël : plutôt que de regretter ces opinions, le président du groupe d’amitié Israël-France a préféré y voir la traduction des hautes attentes morales que suscite Israël vis-à-vis de ses partenaires.

En réponse à une question qu’on lui posait sur sa vision de l’état de l’opinion publique israélienne, M. Ofer Shelah a fait état des résultats d’un sondage : deux-tiers des Israéliens et des Palestiniens se disent prêts à soutenir un accord de paix qui se ferait sur la base des « paramètres Clinton » ; mais ils sont 70 % à estimer qu’ils ne verront pas cet accord aboutir de leur vivant. Tout l’enjeu, aujourd’hui, pour les leaders politiques israéliens, est donc de parvenir à convaincre de la possibilité de mettre en œuvre les accords de paix.

A l’issue du déjeuner, S.E. M. Yossi Gal a remercié M. Jean-Pierre Plancade, Président du groupe d’amitié France-Israël, de l’action menée pour l’amitié entre la France et Israël, lui adressant, au lendemain des fêtes de de Rosh Hashanah, ses meilleurs vœux pour l’année à venir.

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