La Constitution de 1848 interdisait au Président de la République de se représenter à un second mandat. Louis Napoléon Bonaparte, élu Président de la République en décembre1848, décide de se maintenir au pouvoir : c’est le coup d’Etat du 2 décembre 1851, suivi, un an plus tard, de la suppression du régime républicain. Louis Napoléon Bonaparte devient Napoléon III, Empereur des Français.

Victor Hugo est à la tête du comité de résistance au coup d’Etat du 2 décembre : " Un homme vient de briser la constitution, il déchire le serment qu’il avait prêté au peuple, supprime la loi, étouffe le droit, ensanglante Paris, garrotte la France, trahit la République. " (3 décembre 1851). Il quitte néanmoins Paris le 11 décembre, muni d’un passeport au nom de Lanvin. Il se réfugie d’abord à Bruxelles, puis dans les îles anglo-normandes de Jersey et, à partir de 1855, de Guernesey.

Départ quai d'AnversBeaucoup d’opposants sont comme lui exilés. Un décret de proscription, sur lequel il figure ainsi que Victor Schoelcher, est signé par Louis Napoléon Bonaparte le 9 janvier 1852.

Victor Hugo ne reviendra en France que 18 ans plus tard, à la chute de l’Empire en 1870 : " Quand la liberté rentrera, je rentrerai" (déclaration du 18 août 1859 par laquelle Hugo refuse l’amnistie de Napoléon III).

Le chien " Sénat "

La constitution impériale instituait un Sénat " aux ordres " de l’Empereur, que Victor Hugo n’a jamais manqué de tourner en dérision. Aussi, pendant l’exil, avait-il trouvé amusant d’appeler son chien " Sénat ". Ce Sénat impérial n’avait évidemment rien à voir avec le Sénat de la IIIème République où Victor Hugo se fit élire dès sa mise en place en 1876.