Le 8 mai 1973, Alain Poher remit la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur à celle qu’il qualifiait de " Sainte du Palais " :

" En tant que vice-présidente du Sénat, vous avez joué un grand rôle auprès de multiples organismes où votre sens du dialogue fut d’une rare efficacité...

Soyez sûre que le Sénat vous est reconnaissant de ces 25 années d’activité et vous remercie du témoignage que vous avez apporté pendant toute votre vie. Pour nous, vous resterez " la Sainte du Palais " "

Nommée secrétaire du Conseil de la République dès son arrivée au Palais du Luxembourg, Marie-Hélène Cardot siège à la commission du ravitaillement et à celle

des pensions et intervient à plusieurs reprises pour défendre le statut des veuves et orphelins de guerre, problèmes qui lui sont bien connus puisqu’elle préside l’association ardennaise des veuves et orphelins de guerre, ainsi que l’association départementale des déportés et internés.

Réélue en 1948, elle siège à la commission de la famille et à celle des pensions qu’elle présidera à partir de 1955. Parlementaire très active, elle est chargée de nombreux rapports par la commission des pensions et intervient très souvent pour défendre la cause des familles touchées par la guerre et des anciens combattants, notamment lors des discussions budgétaires.

" La grande victime de la guerre, n’est-ce pas incontesdivment l’enfant ? Une sous-alimentation prolongée, des conditions de vie où les plus élémentaires soins d’hygiène étaient méconnus, des chocs nerveux provoqués par de douloureux et sauvages spectacles, voilà ce que de trop nombreux enfants de France ont connu pendant les longues années de guerre.

Ceux qui ont eu la tristesse de perdre leur père ont besoin plus que d’autres de soins particuliers que voudraient leur donner ceux qui ont la bonté de les accueillir, de leur rendre, avec l’affection, un foyer, Monsieur le ministre, veuillez

 

tout particulièrement y penser. " (Intervention du 2 août 1950 sur le projet de loi relatif à l’amélioration de la situation des anciens combattants et victimes de guerre)

Vice-Présidente du Sénat de 1959 à 1971 (date où elle quitte la Haute Assemblée), elle siège à la commission des affaires sociales. Elle dépose une proposition de loi sur l’ordre des géomètres-experts, intervient dans la discussion relative aux assurances sociales des exploitants agricoles, s’intéresse aux Vietnamiens rapatriés en France, à l’emploi des enfants dans le spectacle, à la garantie de l’emploi en cas de maternité, à l’usage des contraceptifs, à l’exercice du droit syndical dans les entreprises et participe activement à la discussion de chaque projet de loi de finances. Marie-Hélène Cardot s’est éteinte le 13 août 1977.

" J’étais bien peu préparée à une carrière politique... J’ai essayé d’avoir le souci constant de la défense des droits des citoyens en excluant tout sentiment de haine. "