Baron HAUSSMANN

Haussmann se défend contre les attaques dont il fait l'objet en arguant qu'il y va de l'intérêt du pays tout entier, qu'il s'agit de dépenses productives, que pour un logement démoli, deux ou trois sont construits, que les moyens de communication et la sécurité sont assurés grâce à ces aménagements. Son héritage témoigne pour lui : les chaussées larges, le doublement du nombre des arbres sur les avenues, les espaces verts, le souci de la perspective, la place-carrefour, le macadam substitué au pavé, les trottoirs généralisés, le balayage mécanique, le passage facilité d'une rive à l'autre de la Seine, le nombre de fiacres accru, l'éclairage au gaz, le double circuit d'adduction et d'évacuation des eaux.

  Collecteur d'égout


Il a la confiance de l'Empereur et est nommé sénateur en juin 1857. Mais ses ennemis sont nombreux : salons royalistes, députés républicains, libéraux, le prince Napoléon, le grand argentier Fould, l'impératrice. On lui reproche l'enchérissement et la spéculation auxquels donnent lieu les expropriations.

Bien avant la fin prévue du deuxième réseau (1868), le 

troisième réseau est mis en chantier dès 1860. Plus qu'un parachèvement, celui-ci, par l'annexion de la banlieue située à l'intérieur des fortifications, va doubler l'étendue de la capitale.

Ces travaux pharaoniques, l'éventration continuelle de Paris, les dépenses exponentielles qui en résultent, leur douteux financement, tout cela mécontente de plus en plus de gens. En 1868-1869 Haussmann fait l'objet d'attaques continuelles dans la presse. Tout y passe : sa gestion financière, ses vues politiques, ses travaux, sa vie privée. Jules Ferry publie un retentissant pamphlet intitulé « Les comptes fantastiques d'Haussmann »

A l'ouverture de la session de 1869, il est décidé que désormais le budget extraordinaire de la Ville devra être ratifié par les Chambres. Pour Haussmann, le vent a tourné : Emile Ollivier, chargé de former un nouveau cabinet, exige la démission de Haussmann. Celui-ci préfère une révocation à une soumission et c'est une décret impérial daté du 5 janvier 1870 qui met fin à ses fonctions.

En janvier 1891, atteint d'une congestion pulmonaire, s'éteint celui dont Jules Simon a dit : « Son œuvre était au moins aussi fantastique que ses comptes ».