Boissy d'Anglas considérait le Conseil des Cinq-Cents, ancêtre de l'Assemblée Nationale, comme « l'imagination de la République » et le Conseil des Anciens, précurseur du Sénat, comme « sa raison ».

Issu d'une famille protestante attachée à la cause de la liberté politique et religieuse, il est avocat au Parlement de Paris.

Défenseur des principes de la Révolution, il est élu le 25 mars 1789 député du tiers aux États généraux.

Procureur-syndic de son département, il marque son attachement à la Constitution (27 décembre 1791). Élu à la Convention le 4 décembre 1792, il vote contre la mort du roi.
Opposé à la tyrannie de la Montagne, il se tient à l'écart jusqu'au 9 thermidor.
Il est alors nommé secrétaire de la Convention et membre du Comité de Salut public avec mission de veiller à l'approvisionnement de la capitale.
Ce poste lui vaudra le surnom de Boissy-Famine.

Le 1er prairial, lors des émeutes, il reste impassible devant les menaces armées de la population, y compris lorsqu'on lui présente la tête de Féraud au bout d'une pique. Cet épisode lui vaut d'unanimes applaudissements et un hommage public de reconnaissance.

Membre du comité de constitution, il est rapporteur du projet de constitution de l'an III.

Élu au Conseil des Cinq-Cents le 22 vendémiaire an IV, il défend la liberté de la presse, s'oppose à l'amnistie réclamée pour les faits révolutionnaires et aux mesures contre les parents d'émigrés.

Proscrit au 18 fructidor, le coup d'état du 18 brumaire lui rend sa liberté.

Il est nommé membre du Tribunat le 4 germinal an IX, puis membre du Sénat conservateur le 28 pluviôse an XII, comte de l'Empire le 26 avril 1808 et grand-officier de la Légion d'honneur le 30 juin 1811.

En 1814, Napoléon l'envoie comme commissaire extraordinaire pour le maintien de la paix intérieure.

Il vote l'acte de déchéance de l'Empereur.

Louis XVIII le fait Pair de France le 4 juin 1814.
A son retour de l'île d'Elbe, Napoléon le nomme néanmoins Pair des Cent-Jours.

A la Chambre Haute, il se montre l'ardent défenseur des libertés publiques, réclame l'application du jury aux procès de presse et contribue à faire rappeler d'exil plusieurs conventionnels.

Il a publié un grand nombre d'ouvrages politiques et littéraires.