« - Qu'est ce que le Tiers État? Tout.
Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique? Rien.
Que demande-t-il? A être quelque chose»

« - Qu'avez-vous fait pendant la Terreur? J'ai vécu. »

Septième enfant d'une famille bourgeoise, Sieyès, sans goût particulier pour la religion, entre dans les ordres. Devenu en 1787 vicaire général de Chartres, il médite une réforme politique qu'il exprime dans divers ouvrages dont un Essai sur les privilèges puis son célèbre pamphlet, en 1789: « Qu'est-ce que le Tiers-État? »

Député de Paris pour le Tiers-État, il propose la réunion des trois ordres en Assemblée puis rédige avec Mirabeau le serment du Jeu de paume. Il est l'initiateur du club des Jacobins. C'est également lui qui propose une organisation administrative de la France en départements.

Il devient président de l'Assemblée constituante en 1790.

Initialement partisan d'une monarchie constitutionnelle, il vote, à la Convention, pour la mort du roi. Il reste par ailleurs très réservé, ce qui lui permet de traverser la période la plus mouvementée de la révolution, malgré la défiance de Robespierre, qui le qualifie de « taupe de la Révolution ».

Après la chute de Robespierre, renonçant à la prêtrise, il entre au conseil des Cinq-Cents, dont il devient président en 1797.
Il refuse de devenir directeur en 1795 mais accepte quatre plus tard. De ce poste, il prépare avec Bonaparte le coup d'Etat du 18 brumaire.
Cependant, la constitution qu'il propose n'est pas acceptée en l'état, Bonaparte n'y trouvant pas une place à sa mesure. Néanmoins, les idées de Sieyès se retrouvent en grande partie dans le texte adopté, notamment en ce qui concerne le Sénat conservateur.

Il en est d'ailleurs le premier président, recevant par ailleurs bien d'autres honneurs (titres de comte et de Grand-croix de la Légion d'honneur, place à l'Académie française...).

Siéyès n'en vote pas moins la déchéance de l'Empereur. S'il accepte d'entrer à la Chambre des Pairs pendant les Cents jours, il n'y siège cependant pas, évitant toute compromission avec un régime fragile.

Il s'exile en Belgique pendant la Restauration et ne revient en France qu'en 1830, réintégrant l'Académie française.

Il meurt à 88 ans.