« Le citoyen Tronchet, le premier jurisconsulte de France » (extrait du décret le nommant président du Sénat)

Fils d'un procureur au Parlement de Paris, il est reçu avocat en 1745 et acquiert une certaine renommée comme jurisconsulte. Bâtonnier de l'ordre des avocats au retour d'exil des anciens parlements, il est élu député du tiers de Paris aux Etats-généraux, dont il est un des membres les plus modérés (1789). Il prête le serment du Jeu de paume et approuve la nuit du 4 août. Il entre successivement au comité de constitution, au comité féodal et au comité judiciaire. Président de l'Assemblée (1791), il prend la défense de Louis XVI qui le désigne pour lui servir de défenseur devant la Convention. Devenu suspect, il quitte Paris pour n'y revenir qu'après la chute de Robespierre. Elu député du Conseil des Anciens le 26 vendémiaire an IV puis président de ce conseil, il participe activement à l'élaboration des lois.

Il ne prend aucune part au coup d'Etat du 18 brumaire qu'il se contente d'approuver. En nivôse an VIII, entré à la commission chargée de rédiger le code civil, il fait prédominer l'esprit du droit coutumier.

Il est « l'âme des discussions » (Bonaparte).

Dans le même temps, il est nommé président du Tribunal de cassation, et le 8 ventôse an IX, membre du Sénat conservateur dont il devient président par décret du premier Consul. Commandeur de la Légion d'honneur (25 prairial an XII), il est inhumé au Panthéon le 17 mars 1806.

Il a donné plus de 3000 consultations déposées à la bibliothèque de la Cour de cassation, écrit des ouvrages historiques et traduit quelques auteurs étrangers.