« Qu'est-ce qu'un Code civil ? C'est un corps de lois destinées à diriger et à fixer les relations de sociabilité, de famille et d'intérêt qu'ont entre eux des hommes qui appartiennent à la même cité »
(extrait du discours de présentation du Code civil prononcé le 3 frimaire an X)

Jean Etienne Marie Portalis naît au Beausset (Var) le 1er  avril 1745.  Après avoir suivi les cours de l'école de droit d'Aix, il est reçu avocat en 1765 et se fait rapidement remarquer par une facilité et une simplicité d'élocution dans ses plaidoiries. Dans le même temps, il publie plusieurs essais. Député aux Etats de Provence, il retrouve, une fois sa mission expirée, son métier d'avocat et recueille de brillants succès au barreau d'Aix. Après la Révolution, il se retire avec les siens à la campagne, mais, inscrit sur la liste des émigrés en 1792, il doit fuir, est arrêté et ne recouvre la liberté qu'à la faveur du 9 thermidor. Il se fixe alors à Paris et reprend sa profession d'avocat. Le 28 vendémiaire an IV (1795), il est élu député de la Seine au Conseil des Anciens qu'il préside sous le Directoire. 

Classé comme monarchiste modéré, il fuit en Suisse puis en Allemagne après le coup d'Etat du 18 fructidor an V (4 septembre 1797). Quand il rejoint la France après le 18 brumaire (1799), Bonaparte le nomme commissaire du  gouvernement près le Conseil des Prises. Directeur des cultes en 1801, il participe à la négociation du Concordat.  

Choisi pour son esprit de modération et d'équilibre, il est chargé de la rédaction du Code civil avec Tronchet, Bigot de Préameneu et Maleville. Il fait figure de « philosophe » de la commission. Il est non seulement l'auteur du discours préliminaire destiné à présenter le projet de Code civil devant le Conseil d'Etat mais aussi le principal rédacteur de l'exposé des motifs. Membre de la Légion d'honneur, Grand officier de l'ordre et Grand aigle, Portalis entre en 1803 à l'Institut. Il est nommé ministre des Cultes l'année suivante puis ministre de l'Intérieur.

Atteint d'une cécité presque complète, il décède le 25 août 1807. Après des obsèques nationales, il entre au Panthéon. En novembre 1808, Napoléon fait ériger sa statue aux Tuileries.