Les manèges pour enfants

Les nouvelles installations sont toujours issues de projets soumis à l'agrément de la Questure. Celle-ci dispose de tout pouvoir pour accorder une autorisation ou s'opposer à la mise en place d'un manège. Les demandes émanent généralement de personnes aux faibles ressources et les autorisations initiales sont le plus souvent délivrées à des veuves démunies. La transmission est souvent familiale, mais toujours soumise à accord préalable.C'est ainsi que la Questure rejette, en 1908 et 1912, les demandes d'exploitation d'un commerce de deux ânes de selle pour promener les enfants, motivant sa décision par l'existence d'une attraction identique « accordée moyennant le paiement d'une redevance qui exclut la concurrence ». En dépit de l'avis favorable émis par l'architecte et des demandes répétées de l'entrepreneur, l'installation d'un manège de voiturettes attelées à un cheval de bois, tournant autour d'un point central, est aussi refusée.

En 1926, l'essai de location de petites voitures automobiles à pédales, dites citronnettes, ne sera autorisé que pour une durée d'un mois. Dans tous les cas, les contrats de location précisent que les concessions ont un caractère révocable au profit de l'Etat.

Ils prévoient en outre le paiement d'une redevance qui varie en fonction de la rentabilité supposée du manège. A titre indicatif, le loyer de la voiture aux chèvres était de 40 francs en 1872, celui du manège vélocipédique de 100 francs en 1904, celui du manège de chevaux de bois de 450 francs en 1898 et celui des chevaux hygiéniques de 750 francs en 1938.De même, le prix du tour est fixé dans le contrat, par la Questure. Dans les années 30, il en coûte 50 centimes pour une séance de cheval à bascule ou un tour de voiture aux chèvres et 75 pour une promenade à dos d'âne.