Les questeurs n'autorisent jamais, en dehors des boutiques dont ils accordent la concession, la vente d'aucun objet dans l'enceinte du jardin du Luxembourg. Ils ne cessent d'opposer une fin de non recevoir aux différentes demandes qui leur sont adressées.

Il n'est fait d'exception au principe qu'en faveur de petites publications indiquant le programme des morceaux de musique exécutés dans le jardin, dont la vente ou la distribution est autorisée aux jours et heures des concerts.  

En 1883, deux publications concurrentes, « le petit Orchestre » et « Paris spectacle », sont proposées aux spectateurs. Quelques années plus tard, des autorisations de même nature sont accordées à une petite feuille donnant en prime à ses acheteurs une tablette de chocolat ou un éventail, ainsi qu'à des publications vendues ou distribuées gratuitement telles « le Vert-vert » et « Luxembourg-programme ».

En 1913, l'administration étudie la possibilité de transformer cette autorisation en concession. Le 17 juillet, la vente des programmes de concerts dans le jardin du Luxembourg est mise en adjudication. Des affiches sont imprimées et placardées dans tous les lieux et endroits accoutumés pour inviter les candidats intéressés à se manifester.  

Le bail précise que le prix de vente maximum de chaque programme ne peut être supérieur à 10 centimes. L'adjudicateur a la faculté d'incorporer dans ses programmes des annonces commerciales mais celles-ci ne peuvent contenir aucune allusion politique, ni rien qui soit contraire à la décence publique.

Quant aux programmes abandonnés par les spectateurs, ils doivent être ramassés et enlevés immédiatement après chaque concert par le personnel du concessionnaire, afin d'éviter que le vent ne les disperse sur les pelouses du jardin.