Au début du XXe siècle, le lawn tennis ou tennis sur gazon est l'un des sports pratiqués dans le jardin du Luxembourg. Une allée lui est spécialement affectée et les adeptes sont nombreux.  

Outre leur raquette, ils doivent apporter et installer leur filet.
A l'instar des autres sports, le tennis connaît quelques incidents : plusieurs personnes sont blessées par des balles, de jeunes ouvriers d'une usine voisine chapardent celles qui sortent des limites du terrain, des altercations se produisent entre joueurs et se terminent par des filets coupés.

Au lendemain de la guerre de 1914-1918, le tennis compte toujours de nombreux amateurs auxquels sont venus se joindre les infirmières d'un hôpital américain. Cependant, cette pratique intensive et les conditions climatiques détériorent peu à peu le terrain. En 1927, à la suite d'une réduction de l'emplacement réservé à ce sport, les joueurs protestent et signent une pétition : « la partie de l'allée qui nous reste est considérée comme impraticable ; les ruisseaux et proéminences nombreux rendent le jeu difficile ».

En 1938/39, la situation s'améliore enfin. Jean Borotra, l'un des « quatre mousquetaires du tennis français », reçoit, en récompense de sa brillante carrière, un prix de 30.000 Frs. Il remet immédiatement cette somme à la Fédération française de lawn tennis afin qu'elle installe, dans les parcs et jardins parisiens, des courts de tennis pour les joueurs dont les ressources sont modestes. Les Questeurs du Sénat, sollicités, accordent gratuitement une concession à la fédération pour six courts sur deux sites. Les emplacements sont aménagés et les tennis populaires du Luxembourg sont inaugurés le 11 juin 1939 par Jules Jeanneney, président du Sénat.