L’orchidée « Entente cordiale »

Edition originale de l’ouvrage
"Essai sur la vie de Th. Wentworth, comte de Strafford"
de Trophime-Gérard de LALLY-TOLLENDAL


Photo : orchidée "Entente Cordiale"« Entente Cordiale » est le nom officiellement déposé pour un Paphiopedilum (genre d'orchidée voisine des sabots de Vénus ou Lady's slipper en anglais).
Il s'agit d'un hybride obtenu, au Sénat dans les serres du jardin du Luxembourg, par le croisement de deux espèces:

Paphiopedilum gratrixianum et Paphiopedilum mastersianum.
L'hybridation a été réalisée en février 1995 et la première floraison est apparue en janvier 2003.
Cette obtention a été enregistrée le 8 mars 2004 par l'organisme officiel d'enregistrement des hybrides d'orchidées, « The International Orchis Registrar », à Nottingham en Grande- Bretagne.
La plante offerte présente plusieurs pousses et compte six fleurs.

Depuis le 17ème siècle et sa création par Marie de Médicis, le Jardin du Luxembourg a toujours possédé des collections de plantes comme les plantes d’orangerie ou la collection fruitière que le public peut découvrir tout au long de l’année. Depuis le 19ème siècle, il possède aussi de remarquables collections de plantes tropicales, notamment des orchidées.

Les collections de plantes de serres ont toujours eu une certaine réputation dans les milieux horticoles et ont même participé à la reconstitution des collections du Muséum d’Histoire Naturelle et de l’École nationale d’horticulture de Versailles. C’est aussi à partir de plants de serres du Luxembourg et du Muséum que put être relancée en Égypte la culture du papyrus dont l’espèce d’origine était atteinte de maladie et menaçait de disparaître. Actuellement la plus digne d’intérêt est certainement la collection d’orchidées et plus particulièrement de Paphiopedilum ou " sabot de Vénus".

Dépendant directement du Sénat, le jardin du Luxembourg, est tout autant un lieu apprécié de promenade et de détente que d’histoire. “ Le diable Vauvert ”, tel était le nom donné à ce lieu désolé et occupé par des brigands avant que les Chartreux, appelés par Saint Louis ne s’y installent. Jusqu’à la Révolution française, qui voit leurs biens confisqués comme bien national, ils s’opposent à l’annexion de leur domaine au jardin créé par Marie de Médicis. Ce dernier s’étend alors le long des façades du palais et comporte grottes et fontaines. La fontaine de Médicis témoigne du goût italianisant d’alors. La Convention, en annexant le Clôt des Chartreux permet au public parisien, admis librement dans les jardins depuis la moitié du XVIIe siècle, de profiter d’un jardin redessiné autour de la perspective ouverte sur l’Observatoire de Paris. Les architectes du palais, Chalgrin et Alphonse de Gisors, redessinent parterres à la française et allées ombragées. Les grands travaux du Baron Haussmann donnent leur physionomie définitive au jardin, amputé de sa partie sud par la percée de la rue Auguste Comte. Le Jardin du Luxembourg, d’une superficie de 23 hectares, est affecté depuis 1879 au Sénat qui en assure la gestion, la surveillance et la conservation.

Photo : manuscrit "Essai sur la vie de Th. Wentworth, comte de Strafford
L'édition originale, offerte par le Sénat en hommage à sa Majesté la Reine, porte sur la vie du comte de Strafford, principal ministre du Roi Charles Ier (1625-1649), et sur l'histoire générale d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande à cette époque. Il est l'œuvre de Trophime-Gérard de LALLY-TOLLENDAL. Né à Paris, le 5 mars 1751, LALLY-TOLLENDAL publia des Mémoires et des plaidoyers pour obtenir la réhabilitation de son père, le comte de Lally, général français d'origine irlandaise qui servit le Royaume de France mais qui fut contraint à la reddition à Pondichéry en 1761. Faussement accusé de trahison, le général fut condamné à mort. Dans sa courageuse et filiale campagne, LALLY-TOLLENDAL fut soutenu par Voltaire et obtint la réhabilitation de son père en 1778. Député de la noblesse aux États généraux, il fut le seul sujet de Sa Gracieuse Majesté membre de l'Assemblée Constituante française en 1789. Il rentra en France après le coup d'Etat de brumaire (1799) ; il fut pair de France sous la Restauration et se révéla être un ardent défenseur du bicamérisme.