Les douze signes du Zodiaque  furent installés dans l’ordre du calendrier révolutionnaire  encore en vigueur, soit de la Balance (septembre), du côté de l’entrée d’alors située au Nord, jusqu’à la Vierge (août), au Sud.

Ils ont fait l’objet d’une description par M. Philippe de Chennevières, qui fut conservateur du Musée du Luxembourg de 1861 à 1868 :

 
   

 PREMIER TABLEAU EN ENTRANT : le signe de la Balance (Septembre).  – Une femme, couronnée de fruits, tient d’une main une corne d’abondance remplie de raisins et indique le mois des   vendanges ; de l’autre, elle tient une balance, qui désigne qu’à cette époque l’équinoxe d’automne ramène l’égalité des jours et des nuits.

 
DEUXIÈME TABLEAU : le Scorpion (Octobre). – Bacchanale ou fête de Bacchus. Un jeune satyre porte sur ses épaules le vieux Silène pris de vin et tenant une grappe de raisin ; ils sont tous deux couronnés de pampres. Une bacchante les suit en jouant du tambour de basque. La bacchanale désigne que dans ce mois les vignerons se réjouissent et se délassent de leurs travaux en goûtant les nouveaux fruits de la vendange. Le scorpion, que l’on voit dans la bordure, fait allusion à la malignité des maladies causées par les vents humides, chargés de vapeurs dangereuses, qui se font sentir alors.

 
TROISIÈME TABLEAU : le Sagittaire (Novembre). – Le centaure Nessus enlève Déjanire, femme d’Hercule, et traverse le fleuve Évène. Le centaure, armé de flèches, indique que ce mois, où la terre est couverte de frimas, est favorable à la chasse.

 

QUATRIÈME TABLEAU : le Capricorne (Décembre). – La nymphe Adrastéa trait la chèvre Amaltée, pour donner du lait à Jupiter enfant. On le voit près d’elle ; il tient une coupe. La chèvre semble faire allusion au soleil qui, dans ce mois, paraît toujours monter, ainsi que la chèvre sauvage qui se plaît à gravir les rochers escarpés.

 
                                       

CINQUIÈME TABLEAU : le Verseau (Janvier). – Un jeune homme, du milieu des nuages, verse sur la terre des torrents d’eau ; il désigne la saison des pluies.

 

SIXIÈME TABLEAU : les Poissons (Février). – Vénus Anadyomène et l’Amour armé de son arc, portés par des dauphins se promènent sur les eaux que les vents agitent avec violence. Vénus et son fils sont occupés à retenir les légères draperies qui les couvrent. L’agitation de la mer et les poissons indiquent que ce mois est celui des grands vents et de la pêche.

 
SEPTIÈME TABLEAU : le Bélier (Mars). – Mois où les arbres bourgeonnent. – Mars, armé de pied en cap, tenant d’une main son épée, de l’autre secouant le flambeau de la guerre, descend du haut des rochers ; un berger est près de lui qui joue de la cithare ; un bélier le suit. Mars indique que ce mois est celui où les armées se mettent en campagne ; le berger et le bélier, que le retour du printemps fait sortir les troupeaux des bergeries.

 
HUITIÈME TABLEAU : le Taureau (Avril). – Jupiter sous la forme d’un taureau, la tête couronnée de fleurs, enlève la nymphe Europe. Le taureau marque la force que le soleil acquiert dans ce mois, et dont la chaleur fait fleurir les arbres et les plantes ; premières espérances que donnent les travaux rustiques, dont le taureau est le symbole. 

 
                                     
NEUVIÈME TABLEAU : les Gémeaux (Mai). – Deux enfants conduisent un char ; Vénus y est debout ; son voile flotte au gré des zéphirs ; l’Amour, tenant une flèche, s’appuie sur sa mère ; un des enfants attelés au char répand sur la terre des fleurs, charmes de cette belle saison. L’Amour et Vénus indiquent que, dans cette saison, toute la nature leur est soumise ; les deux enfants représentent Castor et Pollux qui, suivant la fable, furent changés en la constellation dite les Gémeaux. Lorsque le soleil entre dans ce signe, la chaleur redouble, les jours augmentent et l’herbe des prairies prend tout son accroissement.

 

DIXIÈME TABLEAU : l’Écrevisse (Juin). – Phaéton, à qui le dieu du jour avait confié son char, s’étant trop approché de la terre, la brûlait et y causait de terribles ravages ; Jupiter, pour y mettre fin, le foudroya et le précipita dans l’Éridan. On le voit ici au moment de sa chute. Parvenu au plus haut point de sa course, le soleil entre dans le signe de l’Écrevisse, et semble comme aller à reculons. Dans ce mois, les moissons mûries commencent à se faire.

 

ONZIÈME TABLEAU : le Lion (Juillet). – Hercule, vainqueur du lion de Némée, dont il porte la dépouille, se repose sur sa massue, il tient dans sa main les pommes du jardin des Hespérides, dont il a fait la conquête ; près de lui est un jeune homme assis qui tient une gerbe de blé. Le lion et la force sont l’emblème de la chaleur. Chez les anciens, le lion, habitant les climats brûlants, était consacré à Vulcain, dieu du feu. Le jeune homme tenant une gerbe de blé indique que les moissons sont achevées.

DOUZIÈME TABLEAU : la Vierge (Août). – Cérès, la tête couronnée d’épis, tenant d’une main une faucille et de l’autre une gerbe de blé, est assise sur son char traîné par des serpents ; le jeune Triptolème, inventeur de la charrue, est à ses côtés ; il tient le flambeau dont Cérès s’éclairait pendant la nuit pour chercher Prosperine, sa fille, que Pluton lui avait enlevée. Cérès, déesse des moissons, bienfaitrice de la terre, après y avoir répandu tous ses dons et avoir ainsi rempli le cercle de l’année, remonte vers l’Olympe.