Mme Catherine Procaccia, présidente du groupe d’amitié [1] France-Indonésie et Timor-Est a accueilli au Sénat M. Noor Huda Ismail, dans le cadre du programme d’invitation des personnalités d’avenir organisé par le Quai d’Orsay.

La fondation que dirige M. Noor Huda Ismail a pour objectif la promotion de la paix et la résolution des conflits. Elle œuvre notamment à la réinsertion des victimes de violences intercommunautaires, des jeunes exclus de la société et des auteurs d’actes terroristes ayant purgé leur peine, en leur proposant des formations à caractère professionnel. Elle coopère avec l’administration pénitentiaire pour la mise en place d’un suivi des prisonniers et pour la formation du personnel.

Les échanges ont d’abord porté sur la question du terrorisme et de l’extrémisme religieux en Indonésie. M. Noor Huda Ismail a estimé que la capacité d’action des groupes radicaux avait été réduite depuis 2002, les autorités indonésiennes ayant procédé à quelques 900 arrestations. Il existe cependant une diaspora indonésienne au Moyen-Orient, dont certains éléments ont pu rejoindre Daesh ou le Front Al-Nosra. Les Indonésiens étant de grands utilisateurs des réseaux sociaux et les groupes extrémistes pouvant être tentés de s’en servir pour diffuser leur idéologie, une surveillance accrue de certains sites a été mise en place.

M. Noor Huda Ismail a précisé que, si le nouveau Président indonésien, Joko Widodo, n’avait pas fait de la lutte contre le terrorisme une priorité au cours de sa campagne électorale, il avait, en revanche, insisté sur le respect du pluralisme religieux. A cet égard, il est notable que son successeur au poste de gouverneur de Jakarta appartienne à la minorité chinoise et soit de confession chrétienne. M. Noor Huda Ismail a espéré que des progrès seront accomplis concernant la garantie de la liberté de culte (il demeure encore difficile, par exemple, d’obtenir un permis pour la construction d’une église).

M. Noor Huda Ismail et Mme Catherine Procaccia ont enfin évoqué la relation bilatérale entre la France et l’Indonésie. Les échanges entre les deux pays demeurent limités, alors que l’Indonésie est un grand pays émergent. Encore méconnue en France, l’Indonésie gagnerait à communiquer davantage auprès du grand public pour faire connaître ses atouts et ses réalisations. La culture, l’enseignement supérieur, la recherche sont des domaines où la coopération pourrait être renforcée. Enfin, les deux pays partagent des objectifs communs en matière de lutte contre le changement climatique et pourraient donc jouer un rôle important lors de la Conférence internationale sur le climat qui va se tenir à Paris en décembre 2015.

[1] Par intérim, les groupes d’amitié étant en reconstitution.

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