Le Mercredi 30 Juin 2021, sous la présidence de M. Pierre MEDEVIELLE (Les Indépendants-République et Territoires – Haute-Garonne), le groupe d’amitié France-Irlande a reçu Mme Patricia O’BRIEN, ambassadrice d’Irlande en France.

Étaient également présents : Jean-Pierre MOGA (Lot-et-Garonne – Union centriste), Mme Sylvie ROBERT (Socialiste, Écologiste et républicains – Ille-et-Vilaine), MM. Stéphane SAUTAREL (Les Républicains – Cantal).

Mme Patricia O’BRIEN a d’abord souligné que depuis le Brexit, la France est le voisin de l’Union européenne (UE) le plus proche de l’Irlande. Ainsi, « un des seuls effets positifs du Brexit a été le renforcement des liens entre la France et l’Irlande. »
En 2019, le gouvernement irlandais a adopté une nouvelle stratégie visant à renforcer la coopération franco-irlandaise. Dans ce cadre, les effectifs de l’ambassade d’Irlande en France ont été augmentés et de nouveaux consuls honoraires ont été nommés dans plusieurs villes françaises, notamment à Toulouse et à Roscoff. De nouvelles lignes maritimes ont également été ouvertes entre les deux pays.


En mai 2021, la visite à Dublin du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et du secrétaire d'État Clément Beaune a constitué une nouvelle étape marquant les relations bilatérales, puisqu’une déclaration conjointe a été adoptée afin de promouvoir une coopération renforcée entre les deux États. Dans ce cadre, l’Irlande s’est engagée à promouvoir la langue et la culture françaises, notamment à travers la mise en place d'un réseau linguistique dans la fonction publique.


Évoquant ensuite les conséquences économiques du Brexit, l’ambassadrice a affirmé que l’application du nouvel accord commercial entre l’UE et le Royaume-Uni constituait une priorité pour l'Irlande. Selon l’ambassadrice, ledit protocole est louable à plusieurs égards : Protégeant les acquis issus des accords du Vendredi Saint, il évite le rétablissement d’une frontière physique entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord. En outre, il préserve l’intégrité du marché unique de l’UE tout en maintenant l’Irlande du Nord dans le territoire douanier du Royaume-Uni. Ainsi, face aux résistances britanniques, il est primordial que « la France continue à soutenir l’Irlande sur ce sujet. »
Les sénateurs ont ensuite mentionné plusieurs sujets d’intérêt commun entre la France et l’Irlande.


Mme Sylvie ROBERT s’est réjouie que de nombreuses coopérations universitaires aient vu le jour entre les deux pays, notamment dans le domaine de la santé. La station biologique de Roscoff, centre de recherche et d’enseignement en biologie et écologie marines, en est une belle illustration.


M. Stéphane SAUTAREL a souligné que la France et l’Irlande sont tous deux des pays d’élevage. La France importe beaucoup de viande bovine et ovine d’Irlande. La France connaissant actuellement un déficit de production ovine, un partenariat renforcé avec l’Irlande pourrait être instauré.

M. Jean-Pierre MOGA a quant à lui mis en exergue les inquiétudes communes des pêcheurs français et irlandais concernant l’avenir de la pêche dans les eaux britanniques. En effet, avant le Brexit, les eaux de la Manche étaient officiellement européennes, c'est-à-dire partagées entre les différents navires européens. Depuis la sortie du Royaume-Uni de l’UE, une partie de ces eaux appartient désormais au Royaume-Uni. Or, les eaux britanniques sont importantes pour les pêcheurs français puisqu’elles représentent environ 30% de leurs captures totales.

En réponse à Stéphane SAUTAREL qui l’interrogeait sur le maintien de la paix en Irlande du Nord et entre les deux Irlandes, Patricia O’BRIEN a répondu qu’il était nécessaire que la France soutienne le protocole irlandais prévu dans le cadre du Brexit. Celui-ci prévoit l’exclusion de toute frontière sur l’île et est le garant de la paix.
Enfin, Mme l’ambassadrice s’est félicitée de la construction en cours du Celtic Interconnector, une ligne sous-marine devant relier les réseaux électriques français et irlandais. Le projet, porté par RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France, et son homologue irlandais EirGrid, prévoit de relier le poste électrique de Knockraha (région de Cork au sud de l’Irlande) au poste de la Martyre (Finistère). Avec une capacité de 700 MW et une longueur de 575 km, cette ligne traversera la mer Celtique via les eaux britanniques. Elle permettra à l’Irlande  d'être reliée au réseau européen sans passer par le Royaume-Uni. Le projet a également reçu une subvention de 4 millions d'euros de l’Union européenne au titre du mécanisme d’interconnexion des réseaux électriques. Les travaux devraient démarrer en 2023, pour une mise en service d’ici 2027.

L’entretien s’est conclu sur la perspective d’un déplacement prochain du groupe d’amitié en Irlande, lorsque les conditions sanitaires le permettront.

M. Jean-Pierre Médevielle, Mme Patricia O’Brien, M. Stéphane Sautarel.

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