A l’initiative de son Président, M. Jean-Marie Vanlerenberghe, le groupe d’amitié France-Nouvelle‑Zélande a organisé un petit déjeuner  de travail, au restaurant du Sénat, avec d’une part, Son Excellence M. James Kember, Ambassadeur de la Nouvelle-Zélande à Paris accompagné de Mme  Emma Nichols, Deuxième Secrétaire en charge des questions de défense, et d’autre part, trois des députés du groupe d’amitié France-Nouvelle-Zélande de l’Assemblée nationale qui se sont rendus dans ce pays au printemps 2016.

Parmi les membres du groupe d’amitié du Sénat, outre le Président Jean-Marie Vanlerenberghe, ont participé à cette rencontre : Mme Catherine Génisson, Vice-Présidente,  MM. Jacques Gautier, Robert Laufoaulu, Jean-Claude Lenoir et Eric Jeansannetas. Mme Diane Roeser, rédactrice en charge de la Nouvelle-Zélande du Ministère des Affaires étrangères et du développement international, était également présente.

M. Jean-Marie Vanlerenberghe s’est félicité de cette rencontre permettant de dresser le bilan des activités du groupe au cours du premier semestre 2016, d’entendre le compte rendu de la mission effectuée  par les députés  et de faire le point sur l’état des relations bilatérales après les commémorations du centenaire de l’Anzac Day auxquelles une délégation du groupe d’amitié avait pu se rendre.

M. Philippe Vitel a rappelé qu’à l'invitation du Speaker du Parlement, M. David Carter, une délégation qu’il présidait a effectué une mission, à Auckland, Wellington et Christchurch entre le 27 avril au 8 mai 2016, dont le rapport détaillé sera bientôt publié. La délégation était aussi composée de Mme Jeanine Dubié, députée des Hautes-Pyrénées, M. Jean-Paul Bacquet, député du Puy-de-Dôme, vice-présidents, et de M. Pascal Deguilhem, député de la Dordogne et secrétaire du groupe d'amitié.

Il a annoncé l’approbation ce jour même, à l’unanimité, de l’Accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Nouvelle-Zélande concernant le statut des forces en visite et la coopération en matière de défense, dont il est le rapporteur. Il a également appelé l’attention sur l’importance des perspectives ouvertes par le Livre blanc de la défense néo-zélandaise,  publié le 8 juin, traduisant un engagement exceptionnel de 20 milliards de dollars, soit 12 milliards d’euros, au regard de la taille de la population.

M. James Kember a confirmé l’excellence des relations bilatérales marquée au cours des derniers mois par la visite sans précédent du Premier ministre français Manuel Valls, en provenance de  Nouvelle Calédonie depuis Lifou, saluant l’implication nouvelle de la politique  française dans le Pacifique. Il a annoncé la présence du Premier ministre M. John Key au défilé du 14 juillet auquel sont conviées les forces australiennes et néo-zélandaises et l’importance du Livre blanc pour les orientations stratégiques du pays.

M. Philippe Vitel a évoqué ensuite l’évolution des enjeux de la défense dans la zone Asie-Pacifique, l’accord industriel avec l’Australie et l’importance d’une bonne coordination dans le  Pacifique Sud entre les trois pays majeurs de la zone.

À la suite de M. Kember évoquant  la mise en place d’un « parapluie » stratégique, Mme Emma Nichols a présenté les nouveaux défis actuels : la « cybermenace » avec notamment des attaques informatiques lancées contre les PME ; l’accroissement des tensions en mer de Chine ; l’augmentation des dépenses militaires en Asie du Sud-Est, les conflits au Moyen-Orient et en Afrique, ou encore les difficultés avec la Russie… Du côté des points positifs, elle a souligné la relative stabilité politique du Pacifique Sud avec la consolidation des institutions démocratiques et diplomatiques, et l’accroissement de l’intégration régionale à travers les instances réunissant les pays de la zone. Elle a aussi rappelé que son Gouvernement a annoncé la prolongation de la participation des troupes néo-zélandaises en Irak.

A l’attention de M. Jacques Gautier qui l’a interrogée sur les ambitions de la Nouvelle-Zélande dans la région,  Mme Emma Nichols a mentionné la protection des zones maritimes, la lutte contre les menaces climatiques et les catastrophes naturelles concernant les Etats insulaires ainsi que la préservation de l’Antarctique.

Soulignant l’importance de la Nouvelle-Zélande dans la région et notamment la générosité de ce pays en matière de bourses pour les étudiants du Pacifique, M. Robert Laufoaulu  a interrogé M. Kember sur la politique étrangère américaine et l’idée d’une «  bascule » vers  l’Asie-Pacifique. Par ailleurs, il est revenu sur le déplacement du Premier ministre néo-zélandais à Fidji, pays devenu le « centre névralgique » de la région alors que pendant dix ans il a fait figure de « fer de lance » de la politique menée contre l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

En réponse, M. Kember a estimé que la politique américaine dans la région était étroitement liée aux résultats des élections présidentielles et a relevé qu’il n’y avait pas de base américaine en Nouvelle-Zélande. Concernant Fidji, il a admis que si le Président Frank Bainimarama avait fait des « remarques déplacées », la visite du Premier ministre John Key, la première depuis longtemps, marquait un bon départ et que le Forum du Pacifique restait l’instance la plus importante pour les échanges, même difficiles.

M. Pascal Deguilhem a évoqué la volonté hégémonique de la Chine qui rogne petit à petit de nouvelles zones économiques sur la mer  et s’est interrogé sur le caractère suffisant du niveau de réponse actuelle, estimant que la France et la Nouvelle-Zélande pourraient travailler davantage ensemble.

Mme Emma Nichols a insisté sur le fait que les relations extérieures de son pays s’appuyaient sur le droit international et que la Nouvelle-Zélande suivait attentivement le contentieux actuel en mer de Chine  avec les Philippines.

Répondant à M. Philippe Vittel, l’Ambassadeur a souligné les atouts de la candidature de Mme Helen Clark au poste de Secrétaire générale de l’ONU qui suscite toutefois de nombreuses candidatures de qualité.

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