18 janvier 2022

A l’occasion d’une visite en France, M. Tashi Phuntsok, Représentant de Sa Sainteté le Dalaï Lama, a été reçu par le groupe d’information internationale sur le Tibet présidé Mme Jacqueline Eustache-Brinio. En présence de M. Namgyal Samdup, Représentant du Bureau du Tibet à Paris, il a pu s’entretenir avec Mmes Annick Billon, Else Joseph, et MM. Bernard Fournier, André Gattolin, Loïc Hervé et Olivier Rietmann, sénateurs membres du groupe.

Dans son discours de bienvenue, Mme Eustache-Brinio a évoqué la reconstitution du groupe à l’occasion des élections sénatoriales, avant de rappeler les activités passées et les projets du groupe, révélateurs d’une vigilance renouvelée malgré deux années de pandémie.

M. Tashi Phuntsok, après avoir remercié les participants, a indiqué que depuis de nombreuses années, les responsables français ont été attentifs à la préservation de l’identité tibétaine. Il a ensuite précisé qu’habituellement, 2 à 3 000 Tibétains s’exilaient chaque année et pouvaient à cette occasion fournir des informations sur leurs conditions de vie au Tibet. En 2021, il y a eu 7 exilés et alors que les journalistes, diplomates et touristes chinois ont accès à l’ensemble de l’Union européenne, les observateurs internationaux n’ont pas la possibilité de constater les faits sur place... La République populaire de Chine n’a donc aucune pression pour modifier ses agissements car les éléments invoqués ne sont pas vérifiables.

M. Tashi Phuntsok a ensuite proposé que la Présidence française de l’Union européenne soit une occasion pour la France d’être leader dans un mouvement européen sur trois points : faire  appliquer le droit international dans le cadre d’une réciprocité des déplacements entre la Chine et l’Europe, affirmer que la succession du Dalaï Lama doit être reconnue par la seule tradition bouddhiste tibétaine, inciter à reprendre les négociations entre l’administration centrale tibétaine (gouvernement en exil) et les autorités chinoises afin de garantir une vraie autonomie dans le cadre de la voie du milieu proposée par le Dalaï Lama.

Un échange entre les parlementaires et M. Tashi Phuntsok a ensuite eu lieu. Mme Annick Billon a précisé que la pandémie avait probablement accentué les difficultés d’accès au Tibet. M. Olivier Rietmann a ajouté que même si la Chine est contestée, elle est peu inquiétée car elle reste un partenaire important pour l’Europe. En conclusion, Mme Eustache-Brinio a rappelé  que la République populaire de Chine a autant besoin de l’Europe que l’Europe a besoin d’elle. Ainsi, dans le cadre d’une réciprocité réelle, l’Union européenne doit se présenter comme un interlocuteur unique, représentant des pays unis.

Jacqueline Eustache-Brinio, entourée à gauche de Loïc Hervé, Olivier Rietmann, André Gattolin et Tashi Phuntsok, à droite d'Annick Billon, Bernard Fournier et Namgyal  Sandhup (Bureau du Tibet).