N°200

SENAT

SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998

Rattaché pour ordre au procès-verbal de la séance du 18 décembre 1997.

Enregistré à la Présidence du Sénat le 24 décembre 1997.

PROPOSITION DE LOI

tendant à instituer une journée nationale de la Résistance,

PRÉSENTÉE

Par M. Edouard LE JEUNE,

Sénateur.

(Renvoyée à la commission des Lois constitutionnelles, de législation» du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)

Cérémonies publiques et fêtes légales. - Anciens combattants et victimes de guerre.

EXPOSÉ DES MOTIFS

MESDAMES, MESSIEURS,

Cinquante-deux ans après la fin de la guerre de 1939-1945, il apparaît de plus en plus nécessaire d'expliquer aux jeunes générations, avec la plus grande impartialité possible, la réalité des faits qui se sont déroulés durant cette période douloureuse de notre histoire.

En effet, à l'heure actuelle, nombreux sont ceux qui souhaitent la réécrire, à leur manière, en laissant entendre, soit que la France, ses administrations et sa population étaient collaborationnistes, soit au contraire, que l'ensemble du peuple français s'est dressé comme un seul homme pour résister à l'ennemi.

La réalité, nous le savons bien, est quelque peu différente : qu'il y ait eu des collaborateurs, nul ne le conteste, qu'il y ait eu des dénonciations, cela semble évident, mais fort heureusement et dans le même temps, nombreux furent nos compatriotes à se lancer au péril de leur vie, dans des actes héroïques de résistance.

Leur contribution à la Libération de notre pays a été essentielle et au demeurant reconnue par le Général de Gaulle notamment par la création des titres de Compagnon de la libération et de combattant volontaire de la Résistance.

Ajoutons, que du moins à partir d'une certaine date, toutes les sensibilités politiques de notre pays se sont retrouvées dans la Résistance.

Les jeunes générations n'ont souvent qu'une connaissance très partielle du rôle incommensurable joué par elle au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Certes, ces faits se sont déroulés voici plusieurs décennies, mais il nous semble que nous avons un devoir de mémoire à leur égard : un peuple qui n'a pas de mémoire n'a pas d'avenir.

Aussi serait-il tout à fait souhaitable de créer une Journée nationale de la Résistance, plus particulièrement destinée à l'attention des jeunes : celle-ci serait mise à profit dans nos écoles, nos collèges, nos lycées, afin de leur rappeler le sacrifice de leurs aînés, les conditions dans lesquelles il s'est déroulé, les raisons pour lesquelles l'Europe et le monde se sont retrouvés en guerre.

Ainsi, mieux informés, mieux éclairés, ils seront mieux armés pour se dresser, le cas échéant, contre telle ou telle visée extrémiste, qui pourrait replonger notre continent dans l'abîme.

Ce sont les raisons pour lesquelles nous vous prions, Mesdames, Messieurs, de bien vouloir adopter la présente proposition de loi.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

Il est créé une commission tripartite composée à parité de représentants des associations d'anciens résistants, des ministères des anciens combattants et de l'éducation nationale et des représentants de l'Assemblée nationale et du Sénat, chargée de faire des propositions visant à la mise en place d'une Journée nationale de la Résistance en direction de la jeunesse.

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