La salle des Conférences

Avec une surface de près de 650 m2 (57 m de long, 10,60 m de large, 11 m de hauteur) égale à celle de la galerie d'Apollon du Louvre, la salle des Conférences occupe un espace dont la fonction a évolué au fil de l'histoire. C'est tout d'abord en son centre que débouchait l'escalier de Salomon de Brosse. C'est là encore qu'a pris place pendant la première moitié du XIXe siècle l'hémicycle du Sénat conservateur.

En 1852, Napoléon III demande à Alphonse de Gisors (1796-1861) de réaliser une galerie du Trône pour le Sénat impérial. L'architecte réunit alors d'un seul tenant l'ancienne salle des Séances et les deux salons attenants.

Le décor actuel réalisé entre 1852 et 1854 est l'un des plus riches du Second Empire comporte de nombreuses œuvres : coupole de Jean Alaux (1786-1864) et culs-de-four d'Henri Lehmann (1814-1882).

On y a récemment replacé le trône de Napoléon Ier en bois doré réalisé par François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (1770-1841) en 1804.

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La richesse du plafond

Apothéose de Napoléon Ier
1854
Jean Alaux

Dans la coupole, une peinture de Jean Alaux (1786-1864) - qui a composé le décor de la salle des États généraux à Versailles - est chargée de représenter, selon le programme officiel, l'apothéose de Napoléon Ier - drapé dans son manteau impérial rouge et les bras étendus dans un geste de paix - ainsi que "l'Avenir ouvert" par le règne de Napoléon III.

Cul-de-four (extrémité ouest)
1854
Henri Lehmann

Élève de Ingres; Henri Lehmann illustre, dans un grande fresque, l'histoire de France.

Ici, Lehmann interprète dans une grande fresque historique, la mémoire de l'ancienne France : la France sous le règne des Mérovingiens et des Carolingiens renaît à la foi et à l'indépendance, ou l'histoire de France des origines à Charlemagne.

Cul-de-four (extrémité est)
1854
Henri Lehmann

Dans le cul-de-four est, Lehmann peint L'Épopée française de la première croisade à Louis XIV ou La France sous les Capétiens, les Valois et les Bourbons combat pour sa religion et son unité.

Fauteuil du trône de Napoléon Ier
1804-1805
Jacob Desmalter


La genèse de ce siège d'apparat en bois doré garni de velours brodé est assez curieuse. En germinal an XII, il est prévu de commander pour le Premier consul, c'est-à-dire Bonaparte, un fauteuil correspondant à ce modèle. Exécuté d'après un dessin de l'architecte Chalgrin et inspiré d'un siège romain en marbre conservé au Louvre, ce siège devait être en acajou avec ornements de bronze doré. Le changement de régime et l'apparition de la dignité impériale imposent la confection d'un fauteuil en bois doré.


Jacob Desmalter réalise alors un fauteuil dont le dessin correspond à l'ancien projet (seul le dossier est modifié) mais dont le matériau répond aux exigences de la nouvelle étiquette. Le fauteuil garni de velours rouge est placé dans la salle des Séances du Sénat conservateur, au milieu de la rotonde où se tient l'Empereur. La broderie rehaussant actuellement le velours a été remplacée au cours du XIXe siècle.

La France peinte
1854
Adolphe Brune

Élève du baron Antoine-Jean Gros (1771-1835), Adolphe Brune (1802-1875) interprète l'histoire contemporaine du Second Empire, dans deux compositions illustrant la France guerrière et la France pacifique.

Adolphe Brune peint également les médaillons intermédiaires, où des anges porteurs de divers attributs exaltent la France chrétienne, la France guerrière, la Chevalerie et les grandes découvertes