PERSPECTIVES MACROÉCONOMIQUES A MOYEN TERME (2001-2006)

 Dans un rapport publié cette semaine sur les perspectives économiques de la France pour la période 2001 à 2006, la délégation du Sénat pour la planification, présidée par M. Joël BOURDIN (RI, Eure), dessine, à partir d'une projection macroéconomique réalisée avec le concours de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) un panorama des perspectives de l'économie française et livre son évaluation de la capacité des politiques économiques en cours à préparer la France à gagner la bataille du plein-emploi et de la prospérité.

Envisageant d'abord le contexte économique international, le rapport de la délégation s'interroge sur les conditions de dénouement du ralentissement économique actuel et souligne combien, en dépit de ses progrès, l'Europe demeure vulnérable et dépendante par rapport à l'économie américaine. Elle voit dans cette situation la conséquence d'un écart manifeste de dynamisme économique entre les deux régions et d'une absence de gouvernement satisfaisant de l'Europe. Elle met en évidence les dangers de cette situation pour l'Europe, mais aussi pour le reste du monde, et conclut que seule une politique vigoureuse et ordonnée, offrant à l'Europe des perspectives meilleures de croissance, permettrait de les écarter.

 Puis, le rapport présente les résultats d'un scénario de retour au plein-emploi pour la période 2001-2006. Malgré des hypothèses très favorables, le plein-emploi n'est pas atteint à l'horizon 2006. 

Après avoir mis en évidence l'incapacité de l'Etat à soutenir durablement la croissance, le rapport conclut à la nécessité d'une modération salariale continue et met en exergue l'importance qui s'attache à une diversification des sources de revenu des ménages. Il insiste, en outre, sur les enjeux d'une réduction du taux de chômage d'équilibre par rapport à son niveau actuel, afin que la dynamique de l'emploi ne bute pas sur des tensions inflationnistes. De ce point de vue, il souligne que la politique économique conduite par le gouvernement éloigne la France de cet objectif dont une variante explicite le caractère décisif.

 Enfin, le rapport décrit les résultats de ce scénario pour les finances publiques. Sous des hypothèses pourtant très favorables, l'équilibre n'est atteint ni en 2004, ni en 2005. Et, à supposer que quelques variables clefs (la croissance effective, les dépenses publiques) évoluent moins positivement que dans le scénario, le très léger excédent constaté en 2006 se transformerait en un déficit persistant.