Le Président du Sénat, Gérard Larcher, dénonce le passage en force de la réforme du collège.

La parution précipitée et sans concertation au Journal officiel des textes relatif à l’organisation des enseignements dans les classes de collège alors même que les modalités de la réforme soulèvent de nombreuses protestations et critiques de tous bords est un acte d’autoritarisme qui marque une nouvelle fois le refus de tout dialogue de la part du gouvernement.

Faut-il, pour rompre l’ennui des élèves et résoudre l’échec scolaire qui concerne un nombre croissant d’enfants, supprimer les dispositifs qui permettent de valoriser le mérite et l’effort au sein des collèges ?

D’un trait, on détruit ce qui faisait l’excellence de l’école française.
D’un trait, on officialise le nivellement des élèves et de leur formation vers le bas.

Les récentes études montrent que le sort des élèves est aujourd’hui scellé très tôt, dès la fin de l’école primaire. Il revient à l’école primaire de faire entrer pleinement tous les enfants dans la maîtrise de la langue française et des principaux outils mathématiques. Sans cette maîtrise, toutes les "belles ambitions égalitaristes" de la ministre de l’Éducation nationale pour le collège seront vaines ! Et bercées d’illusions !

Une seule priorité : stabiliser le socle de connaissances à la fin de l’école primaire qui assure à tous les acquis fondamentaux indispensables à l’entrée au collège.

L’évaluation exhaustive des nouveaux rythmes scolaires promise par le Premier ministre pour juin prochain permettra-t-elle de mesurer les bénéfices pédagogiques de cette réforme génératrice d’inégalités sociales et territoriales ? C’est au primaire que l’avenir des enfants se joue.

C’est pourquoi Gérard Larcher demande, comme beaucoup, l’abrogation des décret et arrêté parus au Journal Officiel de mercredi 20 mai et l’ouverture d’une vraie concertation pour que "l’excellence pour tous" ne soit pas qu’une posture idéologique et un slogan galvaudé.

Nathalie Bahier
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