La délégation aux droits des femmes, présidée par Mme Chantal Jouanno (UDI-UC - Paris), s’inquiète que l’Arabie saoudite ait été élue pour siéger à la Commission de la condition de la femme de l’ONU.

Que la candidature de ce pays, où les femmes sont considérées comme des mineures à vie, ait pu être examinée pour siéger dans une instance dédiée aux droits des femmes constitue en soi un motif de préoccupation. Qu’il se soit trouvé suffisamment de pays pour valider cette candidature pour le moins paradoxale et élire l’Arabie saoudite est de nature à inspirer de fortes craintes sur l’efficacité et la crédibilité de cette commission, à l’avenir, pour améliorer la situation des femmes dans le monde, alors même que celles-ci sont les premières victimes des extrémismes qui s’expriment aujourd’hui sur tous les continents.

La délégation regrette donc très vivement la tribune ainsi offerte, et ce pour quatre ans, à un pays qui s’oppose systématiquement à toute avancée en matière d’égalité.

Soulagée que la France ne fasse pas partie des pays qui ont permis cette élection difficilement compréhensible, la délégation espère néanmoins que le prochain gouvernement fera en sorte que notre pays continue à promouvoir les droits des femmes dans toutes les instances internationales, au sein desquelles leur défense ne semble plus aller de soi. Elle rappelle plus particulièrement son attachement au respect des droits sexuels et reproductifs, condition essentielle de l’autonomie des femmes.

Comme elle l’a exprimé à plusieurs reprises dans ses travaux récents, la délégation souhaite que la diplomatie française reste très vigilante vis-à-vis de la menace insidieuse que constitue le relativisme culturel ou religieux à l’œuvre dans les organisations internationales contre l’égalité femmes-hommes.

Juliette Elie
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