Plus de deux ans après l’adoption de la loi "Transition énergétique", le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, RTE, et le Gouvernement admettent que l’objectif de réduction du nucléaire à 50 % à l’horizon 2025 n’est pas atteignable, comme le Sénat l’avait affirmé, en vain, lors de l’examen de la loi.

Dans son bilan électrique 2016, RTE, présidé par François Brottes, souligne la "difficulté" à atteindre l’objectif en 2025 tout en respectant l’objectif de baisse de nos émissions de CO2.

"L’atteinte de l’objectif des 50 % de nucléaire dans la production d’électricité en 2025 conduit systématiquement à une augmentation des émissions de CO2 du système électrique français" car le maintien de notre sécurité d’approvisionnement imposerait de recourir davantage aux moyens de production thermique (charbon et gaz).

Dans la foulée, le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a confirmé qu’un tel objectif sera "difficile" à atteindre, "sauf à relancer la production d’électricité à base d’énergies fossiles".

Ces analyses confirment a posteriori la justesse de la position défendue par le Sénat en 2015 consistant à adhérer au principe d’une diversification du mix électrique, mais sans fixer une date-couperet qu’il savait impossible à tenir et en tenant compte de la montée en puissance des énergies renouvelables.

Cette affirmation du Sénat avait été vigoureusement contestée par le Gouvernement de l’époque, ainsi que par François Brottes, alors président de la commission spéciale constituée sur le texte à l’Assemblée nationale.

La commission des affaires économiques est présidée par Mme Sophie Primas (Les Républicains – Yvelines).

Le rapport de la commission sur la loi "Transition énergétique" est toujours consultable à l’adresse suivante : https://www.senat.fr/rap/l14-263-1/l14-263-1.html

Mathilde DUBOURG
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