La cellule de veille et de contrôle de la commission des affaires économiques du Sénat a remis au secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne un plan de trente propositions pour une relance du tourisme dès cet été (PDF - 737 Ko), fruit de dizaines d’auditions et d’innombrables courriers envoyés aux sénateurs par les entreprises de proximité sur les territoires. Pour les sénateurs, le tourisme fait partie de notre paysage national, de notre art de vivre, de notre patrimoine commun. Il représente entre 7 à 8 % du PIB. Nous le devons aux plus de deux millions de Français et aux 300 000 entreprises qui font vivre ce secteur d’activité. L’État doit être à leurs côtés. Sans réaction de solidarité massive, ce sont des emplois, des compétences et des savoir‑faire par milliers que nous pourrions perdre.

La priorité doit aller au rétablissement de la confiance des professionnels et des touristes pour assurer la reprise du tourisme. "Certes, cette saison touristique ne ressemblera pas aux autres. Mais elle est possible, à condition de se dérouler dans des conditions sanitaires irréprochables, et nous pouvons faire confiance aux professionnels et au couple maire‑préfet pour s’en assurer. Cela suppose néanmoins un discours clair et une communication massive sur le calendrier et les modalités de reprise. Or, actuellement, c’est le flou qui règne", estime Viviane Artigalas.

Les sénateurs estiment que les mesures de soutien à la trésorerie sont bienvenues mais insuffisantes en l’état. Pour Évelyne Renaud-Garabedian, "ce sont les petites structures qui courent les plus grands risques. Il y a encore de nombreux ajustements à effectuer pour un soutien véritablement adapté aux besoins des professionnels du tourisme, comme l’allongement des reports d’échéance bancaire, ou l’élargissement des critères d’éligibilité au prêt garanti par l’État et au fonds de solidarité. Ces mesures de trésorerie devront accompagner la reprise, sans quoi les professionnels risqueraient de se retrouver face à un mur dans quelques mois ! Les assureurs devraient également renforcer leur mobilisation".

Pour Guylène Pantel, "les mesures de soutien doivent concerner l’ensemble des acteurs de la filière touristique – je pense notamment aux gîtes ruraux, qui ne doivent pas être oubliés. Je m’inquiète également pour la situation de l’emploi des saisonniers, c’est tout un savoir‑faire qui risque d’être perdu si l’État ne prend pas les mesures nécessaires".

Les sénateurs plaident pour un plan de relance du tourisme dès cet été. "La relance du tourisme passera par le soutien de l’État à la demande et à l’offre. À la demande, car ce serait une double peine pour les plus démunis que de ne pas pouvoir prendre la route cet été. Et à l’offre, car c’est aussi par l’investissement que notre industrie du tourisme survivra à la crise sans précédent que nous vivons. Nous souhaitons aussi que ce plan de relance soit conçu dans le cadre d’un Conseil national du tourisme, dont la feuille de route devrait être mise en œuvre par un ministre du tourisme de plein exercice !" plaide Michel Raison.

La présidente de la commission des affaires économiques, Sophie Primas, estime que "c’est le rôle du Sénat de se faire la courroie de transmission entre le local et le national et d’être force de propositions. Je me félicite à cet égard de l’accueil favorable du ministre. C’est une invitation à la co‑construction pendant la crise, mais également à réfléchir dès maintenant aux chantiers nécessaires au maintien de notre rang dans le monde du tourisme".

La commission des affaires économiques est présidée par Sophie Primas (Les Républicains - Yvelines).

Les pilotes de la cellule de veille, de contrôle et d’anticipation dédiée au tourisme sont Michel Raison (Les Républicains - Haute-Saône), Évelyne Renaud‑Garabedian (Les Républicains -ratt. - Français établis hors de France), Viviane Artigalas (Socialiste et républicain - Hautes‑Pyrénées) et  Guylène Pantel (RDSE - Lozère).

L’activité du Sénat se déroule dans le strict respect des conditions sanitaires dictées par la nécessité d’enrayer la pandémie du Covid 19.

Philippe Péjo
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