Après s’être réunis en visioconférence, les présidents de l’Association Italie-France du Parlement italien et les présidents des groupes interparlementaires d’amitié France-Italie des assemblées françaises ont décidé d’adopter la Déclaration conjointe ci-dessous :

"L'Europe est confrontée à des défis décisifs pour son avenir. D'abord, la Covid-19, qui a provoqué la crise la plus grave que l'Europe et le monde aient connue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Des centaines de milliers de personnes ont perdu la vie et autant sont exposées à l'infection. Une grave récession menace l'économie mondiale et les nations.

Des millions de personnes risquent leur emploi et s'interrogent avec inquiétude sur leur avenir.

De la politique, les citoyens attendent des réponses concrètes et efficaces et ceux qui ont des responsabilités gouvernementales ont le devoir d'agir. La nature mondiale et systémique de l'épidémie nécessite des réponses coordonnées qu'aucune nation ne peut donner seule. La crise liée au Covid-19 démontre également la nécessité d'une Europe intégrée capable de politiques communes.

Une action partagée est indispensable pour coordonner les investissements en faveur de la prévention de la pandémie, mais aussi pour soutenir la recherche et la production des vaccins et médicaments nécessaires pour éradiquer l'épidémie.

Un effort conjoint extraordinaire est nécessaire pour contrer la récession et stimuler l'investissement et le développement. Les mesures prises par l'Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque européenne d’investissement (BEI) montrent que l'Europe est capable de promouvoir et d'orienter la sortie de la crise. Le Recovery Fund peut être le volant pour entamer une nouvelle phase du développement économique du continent. Il doit être rapidement adopté dans les dimensions et les méthodes proposées par la Commission européenne, en évitant la réduction des effectifs ou la définition de paramètres comptables rigides.

Une nouvelle phase de la vie de l'Union européenne impose un saut qualitatif dans les politiques mises en œuvre, ainsi que l’a proposé la présidente de la Commission européenne : Green economy, digitalisation, formation, recherche, infrastructures, doivent être les piliers d'un développement durable et de qualité. Tout comme le renforcement de la politique sociale européenne est nécessaire pour lutter contre la pauvreté ancienne et nouvelle, réduire les inégalités qui traversent notre société, promouvoir l'égalité des genres et soutenir la création d' emplois dignes et sûrs.

Nous avons besoin d'une Union européenne qui, dans tous les domaines, renforce les politiques d'intégration, en adoptant les réformes institutionnelles et procédurales nécessaires pour accroître l'efficacité et la rapidité des décisions.

Aux portes de l'Europe, des événements se produisent qui affectent directement la vie de notre continent. Du golfe Persique à Gibraltar, une succession de guerres, de conflits ethniques et religieux, d'instabilités politiques secouent le Moyen-Orient et la Méditerranée. Un scénario qui incite l'Union européenne à parler d'une seule voix et à agir « d'une seule main ». Aucun pays européen ne pourra à lui seul contribuer à des solutions de paix, de stabilité et de dialogue qui exigent une Europe unie tant pour écouter que pour décider.

Les choix néo-isolationnistes du président Trump doivent inciter l'Union européenne à assumer une plus grande responsabilité dans la revitalisation du multilatéralisme, dans la réforme des institutions internationales, dans les politiques de défense et de sécurité, dans la gestion des flux migratoires, dans la protection des marchés ouverts et l'égalité des chances commerciales, dans la lutte contre le dérèglement climatique, dans l'affirmation des droits de l'Homme et dans la gouvernance de la mondialisation.

Compte tenu de leur rôle de fondateurs de l'Union européenne, leur projection méditerranéenne, leur potentiel économique, le profil multiculturel et multireligieux de leurs sociétés, leur qualité de membres du G7 et du G20, ainsi que de l'extraordinaire patrimoine artistique, culturel et paysager qu'elles représentent, la France et l'Italie ont de vastes intérêts communs et peuvent contribuer ensemble à un saut qualitatif dans l'action de l'Union européenne.

Comme l'a souligné la rencontre à Amboise entre les présidents Macron et Mattarella, la France et l'Italie sont des nations complémentaires, liées par des liens historiques, culturels, économiques et politiques. Paris et Rome peuvent faire bénéficier leurs citoyens d'une action commune et contribuer à une nouvelle phase de croissance, de travail et de prospérité pour l'ensemble de l'Europe.

En tant que présidents des Association et groupes interparlementaire d'amitié France-Italie, nous nous sentons la responsabilité de contribuer à une compréhension toujours plus étroite entre nos deux pays, de renforcer la coopération interparlementaire et de promouvoir des initiatives conjointes. Cette Déclaration en est l’illustration. 

Pour consulter la liste des membres du groupe d’amitié France-Italie :

http://www.senat.fr/groupe-interparlementaire-amitie/ami_621.html

L'activité du Sénat se déroule dans le strict respect des conditions sanitaires dictées par la nécessité d'enrayer la pandémie du COVID-19.

Mme Marie-Pascale BOUTRY, secrétaire exécutive
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