La santé environnementale est ancrée dans notre quotidien et suscite des préoccupations croissantes. Pour 7 Français sur 10, l’environnement a un impact sur la santé. La crise sanitaire a accéléré cette prise de conscience, révélant l’impact de la dégradation des écosystèmes sur la santé humaine et nos vulnérabilités face à l’émergence des zoonoses.

La marginalisation de la santé environnementale dans un système de santé centré sur le curatif n’est plus en phase avec ces attentes et avec la réalité des défis de réduction des inégalités de santé.

Dans un rapport présenté à la commission des affaires sociales du Sénat, M. Bernard Jomier (SER – Paris) et Mme Florence Lassarade (Les Républicains – Gironde), rapporteurs, proposent d’adapter la réponse politique à ces enjeux transversaux par un pilotage opérationnel et proactif, une action au plus près des territoires et un approfondissement des connaissances pour agir plus efficacement.

Face à une gestion en silos et un insuffisant portage politique, un délégué interministériel à la santé globale devrait porter la thématique "une seule santé" ("One Health") reliant santé humaine, animale et végétale. La commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement pourrait être transformée en un défenseur des droits en santé environnementale pouvant mettre en demeure l’administration.

Alors que les principaux leviers d’actions se situent au niveau territorial, les rapporteurs proposent d’outiller les élus locaux, de déployer des observatoires régionaux en santé environnementale et de réaffirmer la responsabilité des collectivités territoriales en ce domaine. Ils appellent également à généraliser des bonnes pratiques telles que les démarches d’ évaluation d’impact sur la santé, selon le concept d’urbanisme favorable à la santé, afin de promouvoir une approche de proximité concrète, positive et intégrée de la santé environnementale.

Enfin, le développement continu des connaissances sur ces sujets appelle un effort de recherche renforcé et coordonné : la France devrait quadrupler les moyens qu’elle y consent pour se situer, par habitant, au même niveau que les États‑Unis. Les rapporteurs proposent de créer un institut hospitalo-universitaire (IHU) spécialisé , de développer des registres de morbi-mortalité pour étudier l’impact des facteurs environnementaux et de diffuser ces connaissances pour agir sur les comportements, à travers un site pour le grand public.

Le rapport est disponible à l’adresse suivante :

http://www.senat.fr/notice-rapport/2020/r20-479-notice.html

La commission des affaires sociales est présidée par Mme Catherine Deroche
(Les Républicains – Maine-et-Loire).

Juliette ELIE
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