QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Prévention de l'échec scolaire
chez les enfants dits intellectuellement précoces

511. - 25 novembre 1996. - M. Alain Gournac attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la nécessité de mettre en place une politique de prévention de l'échec scolaire chez les enfants dits intellectuellement précoces. Il n'est pas encore suffisamment su que ces enfants sont aujourd'hui en situation d'échec pour la simple raison que dès leur plus jeune âge leur goût de l'étude n'a pas été stimulé par un rythme d'apprentissage adapté à leurs potentialités et qu'ils se sont ennuyés à l'école. Or, ces enfants, loin de n'être pas faits pour l'école, sont trop faits pour l'école : ce sont en effet des enfants extrêmement vifs, curieux de tout, imaginatifs, animés d'une soif d'apprendre telle qu'ils deviennent très facilement la proie de l'ennui lorsqu'ils doivent suivre un rythme trop lent pour eux. Bénéficiant d'immenses facilités, ils ne sont pas entraînés à l'effort personnel et n'acquièrent pas les méthodes de travail nécessaires pour réussir dans les études supérieures. Or, ces méthodes doivent s'acquérir le plus tôt possible, dès les premières années, pour permettre à ces enfants intellectuellement précoces de donner toute leur mesure. Ils représentent de 2,5 à 5 % d'une classe d'âge et appartiennent à tous les milieux, car la précocité n'est pas un phénomène social ; ce qui l'est, c'est l'aide que reçoivent ceux qui ont la chance d'appartenir à des familles culturellement favorisées, parce que ces familles sauront souvent persuader les enseignants qu'une solution plus adaptée est à trouver pour leur enfant. Il faut savoir que 33 % de ces enfants sont en situation d'échec en fin de 3e et que 17 % font des études médiocres. C'est un gâchis, qui, comme tous les gâchis n'est pas acceptable. C'est pourquoi il lui demande ce qu'il envisage de mettre en oeuvre pour apporter une solution à ce problème, car il n'est pas dans le rôle de la République ni d'abandonner aux seuls établissements privés sous contrats le soin de le régler ni de laisser des écoles sans contrat, et donc sans contrôle, se créer et faire croire aux parents qu'elles ont la solution.