Séance du 2 février 1999






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Conditions de versement des primes à l'élevage

438. - 29 janvier 1999. - M. Jean-Pierre Demerliat attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les retards de versements des compensations pour les secteurs bovin et ovin. En effet, des retards importants dans le versement des primes à la vache allaitante pénalisent lourdement quelque 700 agriculteurs du département de la Haute-Vienne, qui ont déjà manifesté leur colère et se sentent les oubliés d'une agriculture dont pourtant ils assurent la promotion. De même, la prime compensatrice ovine n'est pas versée aux éleveurs ovins dans des délais normaux alors même que la baisse des cours fragilise leurs exploitations. Il serait donc souhaitable que le ministère prenne toutes les dispositions utiles pour éviter ce genre de dysfonctionnement dont pâtissent les éleveurs, notamment les éleveurs du bassin allaitant.

Déviation de la RN 17 à La Chapelle-en-Serval

439. - 29 janvier 1999. - M. Alain Vasselle attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur les légitimes préoccupations exprimées par l'ensemble des membres du conseil municipal de La Chapelle-en-Serval, commune située dans l'Oise, concernant la déviation de la RN 17. Un projet de déviation par l'est a été dégagé suite à de multiples démarches initiées par la commune de La Chapelle-en-Serval en raison du trafic routier qui a augmenté de plus de 50 % entre 1992 et 1998. En 1994, il avait été prévu la mise en place d'une enquête publique préalable à la déclaration d'utilité publique, mais actuellement il semblerait qu'elle n'ait pas été réalisée malgré sa commande par la direction départementale de l'équipement au bureau d'études IRIS en septembre 1997. Les élus municipaux de la commune de La Chapelle-en-Serval, soucieux d'améliorer sensiblement la circulation dans l'intérêt de leurs administrés, ont tenté de la faciliter par des aménagements à l'intérieur de la ville dans l'attente de la réalisation de la déviation, tout en rappelant régulièrement aux pouvoirs publics la priorité de ce dossier. Le conseil général de l'Oise a retenu pour 1999 la réalisation de la déviation de la RN 17 parmi les quatre priorités routières du département. Il serait souhaitable que le prochain contrat de plan Etat-région puisse également prendre en considération les légitimes préoccupations des habitants de la commune de La Chapelle-en-Serval relayées par les élus communaux. Le dernier exemple malheureux de l'absence de déviation s'est traduit par le décès tragique de l'épouse du maire de la commune concernée, victime d'un accident de la circulation le mardi 5 janvier 1999 sur la RN 17, rue de Paris. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer la position ministérielle face à ces légitimes inquiétudes exprimées par les élus communaux de La Chapelle-en-Serval et de lui préciser les intentions ministérielles face à cette situation de plus en plus insupportable pour les habitants de cette commune et les usagers de la route.

Marchés publics d'assurances

440. - 2 février 1999. - M. Jean-Jacques Robert attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la circulaire du 27 juillet 1998 relative à la passation des marchés publics de services d'assurances, qui commente les décrets n° 98-111, n° 98-112 et n° 98-113 du 27 février 1998 modifiant le code des marchés publics en transposant la directive 92/50 du Conseil des Communautés européennes portant coordination des procédures de passation des marchés publics de services. Cette circulaire invite les collectivités locales à donner la préférence à certains opérateurs du marché de l'assurance au détriment des autres acteurs. Les agents généraux d'assurance se sont, de fait, trouvés immédiatement exclus d'un certain nombre de dossiers relevant des marchés publics d'assurances. Cet abus de position dominante, entériné par la circulaire, le conduit à lui demander - puisque la concertation engagée a abouti à un relevé de conclusions rectifiant la circulaire - s'il ne serait pas souhaitable que ce premier pas soit concrétisé par une nouvelle circulaire, abrogeant celle du 27 juillet 1998, plutôt que de conserver un texte « bancal » au mépris des règles de concurrence régissant ces marchés.

Conditions de travail et santé publique

441. - 2 février 1999. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la sous-évaluation du nombre, de la gravité, des conséquences des accidents du travail et maladies professionnelles. Elle lui demande de lui faire connaître le bilan établi, faisant apparaître l'impact réel et majeur des conditions de travail dans le domaine de la santé publique, et si elle n'estime pas nécessaire de faire prendre en charge l'ensemble de ces maux par la branche accidents du travail et maladies professionnelles, obligeant les employeurs à prendre des mesures efficaces d'investissement en sécurité et ergonomie. Par ailleurs, elle lui demande si elle n'estime pas nécessaire de faire jouer un rôle plus important et plus indépendant par l'Institut national de recherche et de sécurité dans ce domaine pour le droit à des conditions de travail moins traumatisantes et moins dangereuses, et définir une nouvelle politique de la santé et du travail.

Statut de l'IEDOM

442. - 2 février 1999. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le projet de filialisation de l'Institut d'emission des départements d'outre-mer (IEDOM). Elle lui fait remarquer que cette mesure, appliquée de façon spécifique à une partie du territoire nationale, heurte le principe d'égalité républicaine car privatisant des activités de la Banque centrale en complète contradiction avec la nationalisation des activités de la Banque de France. Elle lui fait remarquer également le caractère discriminatoire du fonctionnement d'agences n'étant pas considérées comme succursales Banque de France, mais sociétés de droit privé avec toutes les conséquences sur les responsabilités, les droits, les garanties, les conditions de travail, le maintien et la promotion de l'emploi des personnels. Elle lui demande de lui faire connaître son avis sur les dangers de voir réapparaître la situation vieille de cinquante ans où l'émission de la monnaie était confiée à une société privée dite « Banque coloniale ». Elle lui demande quelles mesures il envisage pour abandonner un tel projet et lui substituer une intégration de l'IEDOM et une reconnaissance de succursale de la Banque de France, mesures respectant les principes d'égalité et d'harmonisation du dispositif monétaire existant dans les DOM (Réunion, Guyane, Martinique, Guadeloupe) et les collectivités territoriales (Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte) avec celui en vigueur dans l'ensemble du territoire national.

Transports scolaires et loi sur l'aménagement
et la réduction du temps de travail

443. - 2 février 1999. - Mme Janine Bardou attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'inquiétude croissante ressentie par les entreprises de transports routiers publics de voyageurs, à la suite de l'application de la loi sur l'aménagement et la réduction du temps de travail. En effet, dans le cadre des ramassages scolaires, l'ensemble de ces entreprises utilise des salariés à temps partiel qui effectuent un service le matin et un second en fin de journée. Or, la loi n'autorise plus, à compter du 1er janvier 1999, qu'une coupure journalière d'une durée maximale de 2 heures pour le personnel à temps partiel. Il va sans dire que les conséquences de cette décision sont immédiates pour ces entreprises. Or le recours à un second chauffeur est difficilement applicable, pour plusieurs raisons : d'une part, cet argument ne plaide pas en faveur de la sécurité des enfants transportés et du suivi des difficultés ponctuelles pouvant survenir ; d'autre part, dans la situation actuelle de l'emploi, il est certain que les entreprises auront des difficultés à trouver ce type de personnel. Aussi, se faisant l'écho des préoccupations des entreprises de transports routiers publics de voyageurs, elle lui demande ce qu'elle compte faire pour pallier ces difficultés.

Double imposition des propriétaires bailleurs

444. - 2 février 1999. - Mme Patrick Lassourd attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la double imposition, imposée par l'article 12 de la loi n° 98-1267 de finances rectificative pour 1998 du 30 décembre 1998, aux propriétaires bailleurs. Cet article, qui modifie les modalités de recouvrement des impôts imputables aux bailleurs, en instaurant l'année civile comme période de référence, entraîne en effet pour ceux-ci un double paiement. Ils se voient contraints, pour la période allant du 1er janvier au 30 septembre 1998, de payer la nouvelle contribution et la contribution additionnelle, alors que, pour cette même période, le droit de bail et la taxe additionnelle ont déjà été acquittés. Une telle mesure viole le principe d'égalité devant les charges publiques. Malgré la récente décision du Conseil constitutionnel (n° 98-406 DC du 29 décembre 1998) rejetant le recours déposé par la majorité sénatoriale, et une hypothétique « récupération » soumise à des conditions très restrictives, il lui demande quelles mesures il entend mettre en oeuvre pour remédier à cette injustice.