Séance du 20 mai 1999







M. le président. « Art. 46. _ Le code du service national est ainsi modifié :
« I. _ Il est inséré dans le livre Ier un article L. 121-2-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 121-2-1 . _ Les Français qui ont accompli un volontariat dans les armées restent disponibles dans la réserve militaire, dans la limite de cinq ans à compter de la fin de leur volontariat. »
« II. _ Le deuxième et le troisième alinéas de l'article L. 114-12 du livre Ier sont abrogés.
« Il est inséré dans le livre Ier, après le chapitre IV du titre Ier, un chapitre V ainsi rédigé :

« Chapitre V

« La préparation militaire

« Art. L. 115-1 . _ La préparation militaire et la préparation militaire supérieure sont accessibles aux Français libérés des obligations du service national âgés de moins de vingt-six ans et ayant l'aptitude reconnue par le service de santé des armées pour suivre le cycle de formation correspondant.
« Cette préparation militaire consiste en une formation militaire dont la durée est fixée par l'autorité militaire en fonction des besoins de chaque force armée, arme et spécialité.
« Art. L. 115-2 . _ Tout Français victime de dommages subis pendant une période d'instruction ou à l'occasion d'une période d'instruction accomplie au titre d'un cycle de formation de la préparation militaire, et, en cas de décès, ses ayants droit, obtiennent de l'État, lorsque la responsabilité de ce dernier est engagée, la réparation intégrale du dommage subi, suivant les règles du droit commun. »
Par amendement n° 25, M. Vinçon, au nom de la commission, propose d'insérer, après le premier alinéa de cet article, un paragraphe ainsi rédigé :
« I.-A - Au troisième alinéa de l'article L. 121-1 du livre Ier, la première phrase est complétée in fine par les mots : "qui peut être fractionnée, si la nature de l'activité concernée le permet". »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Serge Vinçon, rapporteur. Cet amendement, dans le cadre des modifications du code du service national prévues à l'article 46, vise à rendre fractionnable le volontariat militaire.
Nous avions déjà défendu une telle proposition lors de la discussion du projet de loi portant réforme du service national, mais l'Assemblée nationale ne nous avait pas suivis.
Pourquoi reprendre aujourd'hui cette proposition d'un volontariat fractionné ?
D'une part, il nous semble que l'expérience a donné raison au Sénat : les armées sont convaincues de la nécessité d'ouvrir la possibilité d'un fractionnement - lorsque, du moins, le caractère de l'activité s'y prête - afin de susciter la candidature de jeunes Français dont les qualifications se révèlent très utiles pour la défense nationale.
D'autre part, et peut-être surtout, l'intérêt du fractionnement s'éclaire mieux aujourd'hui à la lumière de la mise en place d'une réserve principalement fondée sur le volontariat. En effet, j'ai déjà souligné combien il était nécessaire de préserver une certaine « culture militaire » pour susciter des candidatures pour les engagements dans la réserve opérationnelle. Or le fractionnement, en favorisant le volontariat militaire, donnerait ainsi aux jeunes Français la possibilité de connaître les armées et le souci, il faut l'espérer, de prolonger cette première expérience en souscrivant, après le volontariat, un engagement dans la réserve opérationnelle.
Le volontariat militaire fractionné peut ainsi préparer au volontariat dans la réserve : il confère le statut de militaire, il assure l'immersion dans le monde de la défense, il permet de concilier une activité militaire et un parcours professionnel, toutes caractéristiques qui se retrouvent dans la réserve opérationnelle.
Même si le volontariat ne débouche pas nécessairement sur un engagement dans la réserve, du moins sensibilise-t-il les jeunes Français et, parmi eux, les futurs cadres du pays, aux préoccupations de défense. Ainsi, il favorise la constitution d'un réseau extrêmement utile à l'organisation de la réserve, dont le succès réside, pour une part importante, dans la position qu'adopteront les chefs d'entreprise vis-à-vis du nouveau système.
Parce qu'il favorise le volontariat, première ouverture vers la réserve, le fractionnement représente l'un des moyens de nourrir le lien armée-nation.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Masseret, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement est favorable à cet amendement.
Comme M. le rapporteur l'a indiqué, nous retrouvons là un débat qui avait déjà eu lieu lors de la séance du 7 octobre 1997. M. Alain Richard avait alors indiqué que le Gouvernement acceptait le fractionnement. Néanmoins, ce dispositif n'avait pas été finalement retenu dans la loi portant réforme du service national.
Aujourd'hui, nous abordons cette question sous un angle nouveau, qui n'avait pas été envisagé à l'époque, celui du recrutement des réservistes. Cohérent avec lui-même, le Gouvernement renouvelle son acquiescement, d'autant que celui-ci trouve maintenant de nouveaux motifs. En effet, le fractionnement peut notamment faciliter le recrutement dans les réserves de diplômés des grandes écoles.
M. le président. Monsieur le rapporteur, vous le voyez, le Gouvernement couronne votre travail ! (Sourires.)
M. Serge Vinçon, rapporteur. Et nous en sommes très satisfaits, monsieur le président ! (Nouveaux sourires.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 25, accepté par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 46, ainsi modifié.

(L'article 46 est adopté.)

Article 47