Séance du 2 juin 1999






RAPPEL AU RÈGLEMENT

M. Henri de Raincourt. Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président. La parole est à M. de Raincourt.
M. Henri de Raincourt. Monsieur le président, madame le ministre, mes chers collègues, hier, un agent de la RATP a été victime d'une agression, et nous venons d'apprendre, par un communiqué de l'AFP, qu'il est décédé.
Colère et indignation sont naturellement les sentiments qui nous viennent en cet instant. Nous pensons plus particulièrement à la détresse dans laquelle la famille de cet agent doit se trouver, et le Sénat s'associe au deuil de cette famille injustement frappée.
Mais, passé le moment de l'émotion, il nous faut également regarder la réalité en face : ce n'est pas la première fois que des violences de cette nature se produisent contre des agents du service public. Je songe ici aux agressions dont ont été victimes des conducteurs d'autobus, des enseignants, des personnels d'établissements scolaires, des sapeurs-pompiers... Plus récemment, on a appris que la violence se propageait également dans certains hôpitaux.
Avec ce nouveau drame, c'est une fois encore l'autorité de l'Etat qui se trouve mise en cause, puisque l'on voit qu'il est difficile de garantir la sécurité dans un lieu public et que - on a pu s'en rendre compte aujourd'hui dans Paris - la continuité du service public ne peut plus, du même coup, être assurée.
A ce stade, il ne s'agit plus de la petite délinquance ou des incivilités dont on parle parfois, mais d'une forme de violence gratuite qui s'en prend délibérément, et de plus en plus souvent, à tout ce qui incarne le service public et, par conséquent, l'Etat. Or cette violence se répand d'autant plus aisément que ses auteurs ont probablement le sentiment d'agir en toute impunité !
Nous avons entendu les déclarations du ministre des transports et du ministre des relations avec le Parlement, rappelant que des moyens supplémentaires avaient été engagés avant ces drames ; mais, hélas ! nous devons constater que la lutte contre l'insécurité n'est pas seulement une question de moyens ! C'est d'une prise de conscience collective que notre pays a besoin, car l'autorité de l'Etat et la force de la loi sont en cause. Pour retrouver la confiance, nos concitoyens veulent sentir que les forces de sécurité et de justice reçoivent des consignes de fermeté et qu'elles sont soutenues par le Gouvernement dans leur action.
La sécurité est une liberté essentielle. C'est pourquoi, en cette triste occasion, madame le ministre, je vous prie de bien vouloir vous faire l'interprète de notre émotion collective auprès du Gouvernement en lui demandant de ne jamais relâcher son action afin que la sécurité de nos concitoyens puisse être assurée, et de ne pas hésiter à faire appel à la représentation nationale pour l'appuyer dans cette tâche essentielle. (Applaudissements sur les travées des Républicains et Indépendants, du RPR et de l'Union centriste.)
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à Mme le ministre.
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, vous comprendrez que, face à ce décès causé par une violence inacceptable, je m'en tienne à dire mon émotion et à présenter, au nom du Gouvernement, mes condoléances à la femme, aux trois enfants et à toute la famille de cet agent de la RATP, tout en m'associant sincèrement à leur peine.

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