Séance du 21 mars 2000






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Devenir de la Maison des métallurgistes

761. - 17 mars 2000. - Mme Nicole Borvo attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur le devenir de la Maison des métallurgistes (Paris 11e). Ce lieu avec son architecture si particulière, son portail d'entrée, sa cour intérieure, sa structure métallique résonne de toutes les luttes ouvrières qui, depuis 1936, date de l'achat du bâtiment, ont marqué l'histoire de Paris et de notre pays. Il est évident que sa destruction ne manquerait pas d'avoir des conséquences sur tout le quartier. Il serait au contraire souhaitable que la mairie de Paris s'engage à acquérir la Maison des métallurgistes et que dans le contrat de ville signé avec l'Etat, les crédits nécessaires aux travaux de remise en état, en vue d'y installer un équipement de proximité, soient débloqués. Car il est essentiel que ce bâtiment soit sauvé et trouve sa vocation et qu'à cette fin un projet partenarial dynamique se mette en place. Quelles sont les mesures qu'elle compte prendre pour atteindre de tels objectifs ? Ne faudrait-il pas classer ce bâtiment pour éviter sa destruction et favoriser sa renaissance ?

Projet de création d'une communauté d'agglomération
à Sophia-Antipolis

762. - 17 mars 2000. - M. Charles Ginésy attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le projet de création d'une communauté d'agglomération englobant le parc d'activités de haute technologie de Sophia-Antipolis, et ses conséquences sur le devenir d'un syndicat mixte préexistant, qui assure le développement et l'aménagement de cette zone depuis sa création en 1968. En effet, il est envisagé la création d'une communauté d'agglomération dont le périmètre engloberait la quasi-totalité de celui d'un syndicat mixte associant le département, la chambre de commerce et d'industrie et les communes, dont l'objet concerne la gestion de cette zone d'activités tertiaires de haut niveau. Il résulte des dispositions combinées du paragraphe II de l'article L. 5216-7 du code général des collectivités territoriales et du chapitre IV de l'article L. 5216-5, qu'un syndicat mixte préexistant verrait les communes qui le constituent en être exclues dès la publication de l'arrêté portant création de la communauté d'agglomération, pour les compétences obligatoires et optionnelles, sans bien même que le comité syndical n'ait à se prononcer. Dès lors, le syndicat perdrait l'objet pour lequel il a été constitué ainsi que ses partenaires, et serait de fait dissous. Pour maintenir le partenariat actuel entre les communes et le département, il faudrait que la communauté d'agglomération puisse déléguer les compétences obligatoires et optionnelles à une autre structure de coopération mixte, ce qui semble exclu par la loi. En effet, pour une commune, cela reviendrait à déléguer deux fois des compétences à des structures intercommunales successives. Tout ceci paraît impossible en droit et difficilement justifiable en opportunité. Il lui demande de lui confirmer son interprétation et dans le cas contraire de lui indiquer les dispositions qui permettraient aux partenaires actuels de maintenir la structure existante, tant au niveau de son périmètre que de son objet.

Situation scolaire dans le département de l'Aude

763. - 20 mars 2000. - M. Roland Courteau appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation scolaire dans le département de l'Aude. Il lui indique qu'il est amené régulièrement à s'entretenir avec des élus, des représentants du corps enseignant et non enseignant, et des parents d'élèves, sur le manque de postes d'enseignants, de personnels administratifs, techniciens, ouvriers et de service (ATOS), de personnels d'encadrement et de personnels du secteur médico-social. C'est ainsi qu'il est souhaité qu'il soit mis fin, dans les meilleurs délais, par l'octroi de moyens conséquents, à des situations pour le moins anormales, telles que : les classes surchargées lorsque les professeurs absents ne sont pas remplacés ; les cours de sciences, de technologie ou de langue dispensés en classe entière et non en groupes de seize à dix-sept élèves ; les horaires réduits à minima dans l'enseignement artistique ; l'impossibilité d'offrir aux élèves en difficulté un soutien scolaire et psychologique suffisant ; les difficultés, pour les agents de service, en nombre insuffisant et souvent non remplacés, pour assurer les travaux d'entretien et d'hygiène. Il est à noter, en outre, que la situation du secteur médico-social est également préoccupante dans le département de l'Aude (manque de médecins scolaires, d'infirmiers, d'assistantes sociales...). Les dysfonctionnements sont difficilement compris, car ils remettent en cause la qualité de l'enseignement et de l'accueil des enfants qui est une condition de réussite pour tous les élèves. C'est pourquoi, il lui demande quelles sont les dispositions qu'il entend mettre en oeuvre, pour répondre aux attentes des élèves, des familles et des personnels de l'éducation nationale, pour améliorer le système scolaire et apporter des solutions adaptées aux problèmes actuels.

Situation de l'hôpital de Montfermeil-Le Raincy

764. - 21 mars 2000. - M. Christian Demuynck souhaite attirer l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation actuelle de l'hôpital intercommunal de Montfermeil-Le Raincy. Cet établissement suractif, qui sert dix communes et 270 000 habitants, dispose des équipements les plus modernes et d'un personnel soignant performant et dévoué. Bien qu'il constitue un élément fondamental de la santé publique dans l'est parisien, cet hôpital risque de voir certains de ses services fermer à brève échéance et ce en raison d'une aberrante logique comptable qui prévaut depuis quelques années. Cette situation ne peut que s'aggraver et créer une intolérable inégalité des citoyens devant la santé, si le Gouvernement n'utilise pas, en faveur de cet établissement, les récentes marges de manoeuvres budgétaires. Il entend connaître et, avec lui, l'ensemble des Séquano-Dyonisiens, quelles mesures le Gouvernement envisage d'engager à court, moyen et long terme, en vue d'assurer le fonctionnement pérenne de cet hôpital indispensable.

Conditions de travail des agents
de la fonction publique territoriale

765. - 21 mars 2000. - M. Gérard Cornu appelle l'attention de M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la décentralisation sur le cas d'un agent titulaire à temps complet employé par le service des eaux d'une petite commune rurale. Entrepreneur de travaux agricoles par ailleurs, il effectue en cette qualité des réparations sur le réseau d'eau. Or, il semblerait que cette situation ne soit pas acceptable au regard de la loi et qu'en vertu de l'article 25 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 posant le principe selon lequel « les fonctionnaires consacrent l'intégralité de leur activité professionnelle aux tâches qui leur sont confiées », la commune soit dans l'obligation de la régulariser. Cet agent n'effectuant que huit heures hebdomadaires ne pourrait raisonnablement vivre de ce seul emploi et la conjugaison de ses deux activités au sein du réseau d'eau communal est gage d'efficacité et de réduction des coûts pour la commune. N'y aurait-il pas lieu pour les cas de cette espèce de prévoir un assouplissement de la règle en vigueur instaurant un seuil de tolérance dès lors que l'activité à temps partiel confiée à l'agent ne suffirait pas à assurer sa subsistance ?