SEANCE DU 22 MAI 2001


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Service public de l'eau

1088. - 18 mai 2001. - M. Pierre Hérisson attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'inquiétude des fournisseurs d'eau potable quant aux conséquences sur la gestion et le fonctionnement de leurs services engendrés, d'une part, par l'article 93 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 sur la solidarité et le renouvellement urbains, qui rend obligatoire à la demande du propriétaire l'individualisation des contrats de fourniture d'eau potable à l'intérieur des immeubles collectifs d'habitation et des ensembles immobiliers de logements, et, d'autre part, par le projet de loi sur l'eau, qui complétera ces dispositions par l'individualisation des compteurs d'eau et la suppression de la partie fixe ou abonnement de la facture. En effet, dans un souci de bonne gestion de ce service public, de nombreux distributeurs ont opté pour la pose de compteurs généraux dans les immeubles collectifs, laissant aux propriétaires le soin d'organiser la gestion des compteurs divisionnaires. Cette possibilité reconnue par le Conseil d'Etat est désormais remise en cause par le Gouvernement. La suppression de la partie fixe de la facture d'eau, pourtant largement justifiée par les coûts fixes d'exploitation des installations et les dépenses de facturation, de relevé et d'entretien des compteurs, privera les services gestionnaires de recettes indispensables à leur équilibre budgétaire. Enfin, ces textes ne précisent pas qui devra assumer l'entretien des canalisations à l'intérieur des immeubles, ni les moyens financiers qui seront mobilisés pour compenser les impayés qui ne manqueront pas de naître en raison de la politique du « droit à l'eau » fortement recommandée par le Conseil économique et social. Si le fondement même de ces mesures est incontestable puisqu'elles permettent un égal accès du citoyen au service public d'eau potable, il n'en reste pas moins qu'elles auront des répercussions directes sur le prix du mètre cube d'eau facturé à l'usager, qui devra être majoré. Toutes ces nouvelles charges mettront en difficulté les services publics concernés. Aussi, il lui demande de lui faire part des mesures de compensation budgétaire que le Gouvernement envisage afin que le prix du mètre cube d'eau reste à un prix abordable pour le consommateur.

Implantation du troisième aéroport de la région parisienne

1089. - 21 mai 2001. - M. Martial Taugourdeau tient à appeler l'attention de M. le Premier ministre sur la difficulté de compréhension des échéanciers retenus par le Gouvernement pour l'annonce de la localisation de la troisième plate-forme aéroportuaire du bassin parisien. Dans le calendrier arrêté pour la procédure d'approbation des schémas de services collectifs, et celui de la procédure du débat public préalable aux choix du site du troisième aéroport du Bassin parisien, il semble que les schémas de services seraient adoptés avant que le choix du site ne soit lui-même fixé. Or, il est clair qu'un nouvel aéroport, quelle qu'en soit la localisation, nécessitera de nouvelles dessertes terrestres de qualité qui devront donc apparaître dans le schéma relatif au transport. De plus, il note que parmi les critères arrêté par le Gouvernement pour le choix de cette localisation, ce critère sera déterminant. Il lui serait reconnaissant de bien vouloir lui préciser, en fonction de l'ordre dans lequel seront rendues officielles les décisions, tant sur les schémas de services collectifs, que sur le choix du site du troisième aéroport du Bassin parisien, comment pourront être intégrées dans la première, les conséquences de la seconde.

Problèmes des convoyeurs de fonds
et mise en circulation de l'euro

1090. - 21 mai 2001. - Mme Hélène Luc attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les nouveaux problèmes soulevés par les convoyeurs de fonds, en liaison avec l'entrée en circulation de la nouvelle monnaie européenne. En effet, ce sont les convoyeurs de fonds et le personnel de caisse des centres forts qui vont devoir répartir l'euro. Dans ses dernières annonces concernant notamment le plan destiné à assurer la sécurité de l'acheminement de l'euro, le Premier ministre a évoqué « la mobilisation exceptionnelle de la police, de la gendarmerie et des forces armées ». Les syndicats de la profession demandent que des moyens supplémentaires soient affectés. Tout en étant consciente des efforts faits par le Gouvernement afin de résorber un certain nombre de points noirs dans l'exercice de cette profession, elle l'interpelle sur les dispositions supplémentaires qu'il compte prendre pour que l'ensemble de cette profession et leur famille soient rassurés sur les conditions des transferts de fonds en euro.

Pénurie d'infirmières et d'aides soignantes

1091. - 22 mai 2001. - M. Jean Boyer appelle l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur les difficultés que rencontrent en Isère beaucoup de personnes handicapées dépendantes désireuses de demeurer à leur domicile, en raison de la pénurie d'infirmières et d'aides soignantes que connaît ce département. Les départements de l'Isère et la Haute-Savoie sont particulièrement touchés par cette pénurie du fait de la proximité de la Suisse, Etat également confronté à un manque de personnel infirmier et proposant aux professionnels français des rémunérations sensiblement plus attractives. Cette pénurie tient notamment à la réduction du nombre de places mises au concours dans les instituts de formation en soins infirmiers, au blocage mis à l'installation des infirmières en libéral et à une nomenclature des actes de soins restrictive vis-à-vis des grands handicapés. Quellles mesures le Gouvernement entend mettre en oeuvre pour remédier à cette situation ?