SEANCE DU 17 OCTOBRE 2001


M. le président. Je suis saisi de deux amendements présentés par M. Domeizel.
L'amendement n° 82 est ainsi libellé :
« Après l'article 13 bis A, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« La première phrase de l'article L. 412-49-1 du code des communes est complétée in fine par les mots : "et les communes de moins de 3 500 habitants". »
L'amendement n° 83 est ainsi libellé :
« Après l'article 13 bis A, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« La première phrase du premier alinéa de l'article L. 2212-9 du code général des collectivités territoriales est ainsi rédigée :
« Les maires de communes limitrophes, ou appartenant à une même agglomération ou de communes touristiques relevant d'un syndicat les regroupant, peuvent être autorisés à utiliser en commun, sur le territoire d'une ou plusieurs communes, tout ou partie des moyens et des effectifs de leurs services de police municipale. »
La parole est à M. Domeizel.
M. Claude Domeizel. Les deux amendements que je dépose sont dérisoires si on les rapporte au débat de cet après-midi. Je les défendrai conjointement car ils sont complémentaires.
Ils traitent de la police municipale dans les communes rurales. La plupart du temps, le maire a besoin d'une police municipale pour quelques interventions ponctuelles très mineures. Il en a surtout besoin lorsque la période touristique - été ou hiver - apporte un afflux important de population.
Pour les communes touristiques, l'article L. 412-49-1 du code des communes permet au préfet de donner agrément à des agents titulaires de la commune habituellement affectés à des emplois autres que ceux de la police municipale non titulaires. Le maire peut, comme avant la législation de 1994, donner un képi et une tenue à un agent qui n'a pas la qualité de policier municipal.
Les autres communes non touristiques n'ont pas d'autre solution que de recruter un agent à temps complet pour des emplois ponctuels.
C'est la raison pour laquelle l'amendement n° 82 vise à étendre aux communes de moins de 3 500 habitants le dispositif applicable aux communes touristiques.
L'amendement n° 83 tend à réécrire l'article L. 2212-9 du code général des collectivités territoriales. Aujourd'hui, des communes limitrophes ou appartenant à une même agglomération ont la possibilité de coopérer en matière de police municipale s'il se produit des manifestations importantes.
Je propose que cette possibilité soit étendue aux communes touristiques, limitrophes ou pas, mais complémentaire du point de vue de la saison touristique. Dans mon département, certaines communes ont besoin de policiers municipaux l'été parce que la population y est quelquefois multipliée par dix. Elles n'en ont pas besoin l'hiver, contrairement aux communes qui accueillent des skieurs.
M. Jean-Jacques Hyest. Vous proposez donc la transhumance des policiers municipaux.
M. le président. Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 82 et 83 ?
M. Jean-Pierre Schosteck, rapporteur. La commission a estimé que les arguments avancés méritaient bien sûr d'être pris en considération, mais elle pense que ces mesures auraient davantage leur place dans le projet de loi sur la démocratie de proximité qui doit venir prochainement en discussion.
J'invite donc M. Domeizel à retirer ses amendements.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur les deux amendements ?
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. On se souvient que l'article L. 412-49-1 a été maintenu dans le code des communes. Il prévoit l'agrément d'agents supplétifs de police municipale non armés et ne disposant pas de compétences de police judiciaire. Nous en avions discuté lors du débat sur le projet de loi relatif aux polices municipales.
Alors que le Gouvernement avait souhaité l'abrogation de cette disposition pour des raisons de cohérence, la commission mixte paritaire avait décidé de la conserver.
L'amendement n° 82 tend à en étendre le champ d'application aux communes non touristiques de moins de 3 500 habitants. Je partage l'avis du rapporteur et je ne crois pas que ce projet de loi soit le cadre adapté pour réexaminer cette question.
Il me paraîtrait plus judicieux d'en débattre dans le cadre du projet de loi relatif à la démocratie de proximité adopté en première lecture par l'Assemblée nationale le 25 juin dernier. Au bénéfice d'un examen plus approfondi sans doute pourrions-nous aboutir à un résultat qui vous conviendrait, monsieur le sénateur.
Dans l'état actuel des choses, cependant, le retrait des amendements n°s 82 et 83 s'imposerait, étant entendu que le problème que vous posez est réel.
M. le président. Les amendements sont-ils maintenus, monsieur Domeizel ?
M. Claude Domeizel. Compte tenu de la position de la commission et de la réponse que m'a fournie le ministre, je retire mes deux amendements. Mais vous pouvez compter sur moi pour y revenir lors de l'examen du projet de loi relatif à la démocratie de proximité !
M. le président. Les amendements n°s 82 et 83 sont retirés.

Article additionnel avant l'article 14 bis A