SEANCE DU 12 DECEMBRE 2001


M. le président. « Art. 45 bis . - I. - Les employeurs de main-d'oeuvre agricole installés en Corse au moment de la promulgation de la présente loi peuvent, lorsqu'ils sont redevables de cotisations patronales dues au régime de base obligatoire de sécurité sociale des salariés agricoles pour des périodes antérieures au 1er janvier 1999, bénéficier d'une aide de l'Etat, dans la limite de 50 % du montant desdites cotisations dues.
« II. - Le bénéfice de l'aide prévue au I est subordonné pour chaque demandeur aux conditions cumulatives suivantes :
« - apporter la preuve, par un audit extérieur, de la viabilité de l'exploitation ;
« - être à jour de ses cotisations sociales afférentes aux périodes d'activité postérieures au 31 décembre 1998 ;
« - s'être acquitté auprès de la caisse de mutualité sociale agricole de Corse :
« - soit d'au moins 50 % de la dette relative aux cotisations patronales de sécurité sociale, antérieures au 1er janvier 1999 ;
« - soit, pour ces mêmes cotisations, des échéances correspondant au moins aux huit premières années du plan, dans le cas où la caisse a accordé l'étalement de la dette sur une période qui ne peut excéder quinze ans ;
« - être à jour de la part salariale des cotisations de sécurité sociale visées par l'aide, ou s'engager à son paiement intégral par la conclusion d'un échéancier signé pour une durée maximale de deux ans entre l'exploitant et la caisse ;
« - autoriser l'Etat à se subroger dans le paiement des cotisations sociales auprès de la caisse de mutualité sociale agricole de Corse.
« III. - La demande d'aide prévue au I doit être présentée à l'autorité administrative de l'Etat dans un délai d'un an à compter de la publication de la présente loi.
« IV. - Pour l'application des I, II et III, la conclusion d'un échéancier de paiement de la dette avec la caisse de mutualité sociale agricole entraîne la suspension des poursuites.
« V. - L'aide accordée au titre du dispositif relatif au désendettement des personnes rapatriées, réinstallées dans une profession non salariée, vient en déduction du montant de l'aide prévue au I.
« VI. - Les dispositions du présent article ne s'appliquent pas lorsque le débiteur relève des procédures instituées par le livre VI du code de commerce et par les dispositifs de redressement et de liquidation de la loi n° 88-1202 du 30 décembre 1988 relative à l'adaptation de l'exploitation agricole à son environnement économique et social. »
L'amendement n° 98, présenté par M. Paul Girod, au nom de la commission spéciale, est ainsi libellé :
« Supprimer l'article 45 bis . »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Paul Girod, rapporteur. Nous abordons là un sujet douloureux, celui des agriculteurs - en nombre limité, compte tenu des conditions d'entrée dans le système - qui sont surendettés auprès de la Mutualité sociale agricole. Certains d'entre eux nous disent d'ailleurs que les modes de calcul des cotisations et des pénalités dans l'île sont dérogatoires au statut général sur le continent, mais d'autres le contestent. Il est difficile d'y voir clair !
Toujours est-il que le Conseil constitutionnel a déjà censuré un article presque identique. Les cas concernés ne sont pas excessivement nombreux et relèvent surtout du traitement du surendettement.
Il ne nous semble pas bon de soumettre au Conseil constitutionnel un article qu'il censurera certainement. C'est la raison pour laquelle nous en demandons la suppression.
Nous exprimons néanmoins notre compréhension à l'égard des agriculteurs qui, actuellement, connaissent en Corse une situation difficile - en partie parce qu'on les y a amenés par des moyens variés, mais ce n'est pas le débat de ce soir.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. Je ne vais pas répéter ce que j'ai eu l'occasion d'exposer assez longuement lors de la première lecture. Je ne suis pas favorable à la suppression du dispositif d'aide au désendettement des agriculteurs corses.
M. Paul Girod, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. Paul Girod, rapporteur. Ce n'est pas une aide au désendettement, puisque celle-ci relève d'un autre dispositif ! Il s'agit d'une remise de dette sur la Mutualité sociale agricole.
Le désendettement est une chose, la MSA en est une autre, et si la question peut être traitée dans le cadre de celui-là, il me semble que, sur le plan constitutionnel, elle ne peut pas faire l'objet d'une mesure dérogatoire aux règles qui régissent celle-ci.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 98, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 45 bis est supprimé.

TITRE IV

PROGRAMME EXCEPTIONNEL
D'INVESTISSEMENTS

Article 46