SEANCE DU 20 DECEMBRE 2001


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Aménagement du temps de travail
dans le secteur des transports sanitaires

1232. - 20 décembre 2001. - M. François Zocchetto appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'accord de branche signé le 4 mai 2000 par les partenaires sociaux dans le secteur sanitaire pour les ambulanciers et sur le décret d'équivalence relatif à la durée du travail de ce même secteur publié au Journal officiel le 31 juillet 2001 avec effet dès le 2 août 2001. Ce décret d'application immédiate pour tous les les professionnels du transport sanitaire n'est pas favorable aux petites entreprises, notamment en milieu rural. L'astreinte des permanences de nuit et des jours fériés nécessite une complète réorganisation du personnel et entraîne un surcoût d'environ 40 %. D'autre part, si les gardes de nuit ne sont plus assurées par les ambulanciers, elles devront l'être par les services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) et provoqueront une charge supplémentaire pour les départements. Il souhaiterait connaître quelles mesures transistoires le Gouvernement compte prendre afin de donner des délais supplémentaires aux petites structures et quelle contrepartie financière il leur assurera.

Soutien à l'investissement outre-mer

1233. - 20 décembre 2001. - M. Rodolphe Désiré attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'insuffisance d'accumulation du capital dans les départements d'outre-mer. En effet, la « loi Paul » d'incitation fiscale à l'investissement n° 2000-1207 du 13 décembre 2000, qui a succédé au dispositif « loi Pons » de 1986, est censé favoriser l'investissement outre-mer dans un certain nombre de secteurs, notamment dans celui des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Ce faisant, il est déplorable qu'en 2001 de nombreux agréments n'aient pu être accordés. Certains opérateurs de télécommunications ayant investi massivement dans nos départements ces dernières années, à l'image d'Outremer Télécom, ont ainsi vu leur demande d'agrément destinée au développement de la téléphonie mobile refusée. Serait-ce parce que la totalité des agréments fiscaux a été attribuée à des investissements en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, la somme qui leur a été allouée étant de 2 milliards de francs ? En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer combien le Gouvernement avait affecté au dispositif de défiscalisation pour l'année 2001. Il aimerait également savoir quel ministère décide de l'attribution d'un agrément à un investissement, et selon quels critères. Car si l'examen des demandes d'agréments était laissé au soin du seul ministère des finances, nul doute que cela engendreraient un certain arbitraire, nuisible à la réalisation de projets porteurs de développement pour nos régions. Enfin, la parution des décrets d'application ayant été attendue pendant plus d'un an, il souhaiterait qu'on lui précise dans quelles conditions la « loi Paul » a été acceptée par la Commission européenne.

Lutte contre l'épidémie d'herpès

1234. - 20 décembre 2001. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la progression de l'herpès, qui touche aujourd'hui près de 10 millions de personnes en France, dont 2 millions atteintes de la forme congénitale de cette maladie. Elle lui fait observer que, sur une période de 10 ans, 50 % de cas supplémentaires ont été diagnostiqués, faisant ainsi de l'herpès un problème de santé publique. Elle lui fait remarquer que le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (section maladies transmissibles) a été récemment chargé de finaliser son rapport sur les maladies sexuellement transmissibles (MST), en établissant notamment des recommandations précises sur le dépistage, le diagnostic et les traitements de l'herpès. Elle lui demande de lui faire connaître la nature de ces orientations et les modalités de leur éventuelle intégration dans le cadre de la politique sur les MST.

Maintien des pharmacies en zones rurales

1235. - 20 décembre 2001. - M. Serge Franchis attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur les difficultés que rencontrent les pharmacies d'officine, en milieu rural, pour recruter du personnel qualifié, assistants et préparateurs. Pour pallier ces carences, les pharmaciens sont amenés à associer du personnel moins qualifié à la délivrance de médicaments. L'inspection de la pharmacie relève ces irrégularités et saisit le parquet. Il lui demande quelles solutions sont envisagées pour assurer le maintien de pharmacies d'office à la campagne, déjà fortement défavorisées par une démographie médicale en réduction constante et alarmante.

Crise de la filière agricole due à l'emploi d'insecticides systémiques

1236. - 20 décembre 2001. - M. Jacques Oudin attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la crise de la filière agricole due à l'emploi d'insecticides systémiques. L'utilisation du Gaucho et du Régent entraîne des phénomènes de disparitions massives d'abeilles. En réponse à M. Charles Descours le 5 avril dernier, il déclarait que « les nombreuses études n'ont pas permis de confirmer ou d'infirmer l'éventuelle responsabilité du produit incriminé ». Néanmoins, il apparaît clairement que ces phénomènes ne se produisent pas dans les zones de culture non traitées et qu'ils cessent dès la fin de la floraison des cultures traitées. De surcroît, les multiples contrôles effectués par les services vétérinaires départementaux (Deux-sèvres, Indre, Vendée) n'ont jamais permis d'expliquer ce phénomène autrement que par une intoxication due aux produits phytosanitaires insecticides. En permier lieu, compte tenu des conclusions de multiples rapports scientifiques français et étrangers qui attestent de l'extrême toxicité du Gaucho, même à très faible dose, vis-à-vis de l'entomofaune et de l'environnement, il lui demande s'il compte enfin interdire l'emploi d'imidaclopride sur toutes les cultures traitées par ce produit. En application du principe de précaution, il lui demande s'il compte également interdire l'usage du Régent lors du traitement des semenses de tournesol, et ceci sur tout le territoire français. L'ensemble de la filière agricole a rejeté le projet d'une éventuelle étude multifactorielle dont les conclusions ne pourraient être pertinentes qu'en l'absence totale de cultures traitées Gaucho ou Régent et qu'après disparition totale des effets dus à la persistance du produit dans le sol. Toutefois, comme l'a manifesté le Parlement européen de façon unanime, le 13 décembre dernier, en votant le rapport du député Dominique Souchet, les apiculteurs ne demandent pas la multiplication des études, ni la mise en place d'un quelconque institut technique, mais avant tout le retrait définitif et immédiat de toutes les formes d'imidacloprides sur toutes les cultures. Et au-delà du rôle esentiel joué par les abeilles dans le maintien de la biodiversité, c'est la sauvegarde de l'apiculture française qui est en jeu. Enfin, considérant l'urgence de la situation pour le monde apicole, il lui demande quelle aide financière il entend mettre en place en faveur des apiculteurs qui subissent chaque été depuis plusieurs années des pertes de cheptel et de récoltes graves.