État civil :
Né le 15 novembre 1784
Décédé le 24 juin 1860
Profession :
Prince français
IInd Empire

Ancien sénateur du Second Empire

Elu le 26 janvier 1852
Fin de mandat le 24 juin 1860

Chambre des Pairs des Cent-jours du 2 juin 1815 au 22 juin 1815
Président du Sénat du 28 janvier 1852 au 7 novembre 1852

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))
avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Pair de France

BONAPARTE (JÉROME, COMTE DE MONTFORT), pair des Cent-jours et sénateur du second Empire, né à Ajaccio (Corse), le 15 novembre 1784, mort à la Villegenis, le 24 juin 1860, était le plus jeune frère de l'empereur. Elevé au collège de Juilly, il entra dans la marine après le coup d'Etat de brumaire, et accompagna, avec le grade de lieutenant, son beau-frère le général Leclerc, à Saint-Domingue, d'où il revint bientôt porteur de dépêches importantes. Commandant de la frégate l'Epervier, il partit pour la Martinique, fut chargé, en 1802, d'établir une croisière devant île de Tabago, puis se retira à New York, où il épousa (1803) la fille d'un riche commerçant de Baltimore, Mlle Paterson. Ce mariage gêna bientôt les vues politiques de l'empereur, qui autorisa Jérôme à rentrer en France, mais sans sa femme; dans une lettre du 2 mai 1805. Talleyrand annonçait à l'empereur que Jérôme venait d'arriver à Madrid avec un secrétaire seulement, et que Mme Paterson était partie pour Amsterdam. Quelques jours après, Jérôme rejoignait son frère en Piémont, et se réconciliait avec lui, en consentant à divorcer pour cause de minorité, et bien qu'ayant un enfant de son mariage. Nommé capitaine de frégate, il se présenta en août suivant devant Alger à la tête d'une escadre de six vaisseaux, obtint du dey la délivrance des esclaves d'origine française et génoise, et fut récompensé du succès de sa mission par le grade de capitaine de vaisseau; eu 1806. il commandait à la Martinique une escadre de huit vaisseaux de ligne, et rentré en France, fut promu contre-amiral. Il servit dans l'armée de terre pendant la campagne de 1807, s'empara de la Silésie à la tête d'un corps de Wurtembergeois et de Bavarois, fut nommé général de division, le 14 mars 1807, marié, le 12 août, à la princesse Frédérique-Catherine, fille du roi de Wurtemberg, et, six jours après, fut créé roi de Westphalie, et reconnu aussitôt par les puissances. Il montra plus d'ardeur pour les plaisirs que pour les affaires, et se soumit d'ailleurs aveuglément aux exigences de la politique napoléonienne. En 1812, à la tête d'un corps d'armée allemand, il prit part aux combats d'Ostrowa et de Mohilew ; mais surpris à Smolensk, il fut renvoyé à Cassel, qu'il dut abandonner à la suite des troupes françaises (1813). En mars 1814, Jérôme accompagna à Blois l'impératrice Marie-Louise, puis rejoignit la reine Catherine à la cour de Stutgard, pour se rendre de là en Italie ou il comptait résider. Ayant appris à Trieste le retour de l'île d'Elbe, il put s'embarquer en secret et gagner Paris. Napoléon le nomma à la Chambre des pairs (2 Juin 1815), et l'emmena avec lui en Belgique ; sa conduite à Waterloo fut héroïque, il y fut blessé, et fut des derniers à quitter le champ de bataille. Après la seconde abdication, il revint encore près de son beau-père, qui lui donna le château d'Elvangers et le titre de prince de Montfort (juillet 1816); il résida tantôt près de Vienne, tantôt à Trieste, mais resta, pendant la Restauration, en dehors de la politique. La princesse Catherine mourut en 1836 : le comte de Montfort dut vivre d'une pension que lui fit sa fille, la princesse Mathilde, mariée au comte Demidoff, pension qui dura jusqu'au divorce, consenti mutuellement entre le comte et la princesse, en 1845. Le prince Jérôme songea alors à profiter personnellement des dispositions bienveillantes de Louis-Philippe pour les membres de la famille Bonaparte, et écrivit de Bruxelles au gouvernement français (1847), pour demander l'autorisation de rentrer en France, autorisation qui lui fut accordée pour trois mois, le 22 décembre. Il alla remercier Louis-Philippe, et fut très bien reçu aux Tuileries; le lendemain de la révolution de Février 1848, c'est-à-dire moins de deux mois après, on trouva sur le bureau du roi deux ordonnances qui n'attendaient que la signature royale : l'une accordait au prince Jérôme une pension de cent mille francs, l'autre le nommait pair de France. La révolution de 1848 fit cesser l'exil de sa famille. Le prince Jérôme écrivit, dès le 26 février, la lettre suivante aux membres du gouvernement provisoire : « La nation vient de déchirer les traités de 1815. Le vieux soldat de Waterloo, le dernier frère de Napoléon, rentre dès ce moment au sein de la grande famille. Le temps des dynasties est passé pour la France! La loi de proscription qui me frappait est tombée avec le dernier des Bourbons. Je demande que le gouvernement de la République prenne un arrêté qui déclare que ma proscription était une injure à la France et a disparu avec tout ce qui nous a été imposé par l'étranger. » Il favorisa, autant qu'il le put, l'élection de son neveu, le prince Louis-Napoléon, à la présidence de la République, après avoir songé un instant à se présenter lui-même comme frère incontesté de Napoléon. Du moins il fut promu gouverneur des Invalides (27 décembre 1848), et maréchal de France (1er janvier 1850). Mais le coup d'Etat de 1851 le surprit, et il hésita sur le parti qu'il avait à prendre, craignant surtout les remontrances habituelles de son fils, très lié alors avec le parti montagnard. Il se décida pourtant à aller à l'Elysée ; Napoléon III lui donna la présidence du Sénat, le titre de premier prince du sang, ainsi que les avantages pécuniaires et honorifiques attachés à cette dignité. Le prince Jérôme a présidé plusieurs fois le conseil des ministres pendant l'absence de l'empereur; mort des suites d'une bronchite pulmonaire, en son château de la Villegenis, il fut inhumé aux Invalides. L'évêque de Troyes, Mgr Coeur, a prononcé son oraison funèbre.

avant 1889

BONAPARTE (JÉRÔME, COMTE DE MONTFORT), pair des Cent-jours et sénateur du Second Empire, né à Ajaccio (Corse), le 15 novembre 1784, mort à la Villegenis, le 24 juin 1860, était le plus jeune frère de l'empereur. Élevé au collège de Juilly, il entra dans la marine après le coup d'État de brumaire, et accompagna, avec le grade de lieutenant, son beau-frère le général Leclerc, à Saint-Domingue, d'où il revint bientôt porteur de dépêches importantes. Commandant de la frégate l'Épervier, il partit pour la Martinique, fut chargé, en 1802, d'établir une croisière devant île de Tabago, puis se retira à New York, où il épousa (1803) la fille d'un riche commerçant de Baltimore, Mlle Paterson. Ce mariage gêna bientôt les vues politiques de l'empereur, qui autorisa Jérôme à rentrer en France, mais sans sa femme; dans une lettre du 2 mai 1805. Talleyrand annonçait à l'empereur que Jérôme venait d'arriver à Madrid avec un secrétaire seulement, et que Mme Paterson était partie pour Amsterdam. Quelques jours après, Jérôme rejoignait son frère en Piémont, et se réconciliait avec lui, en consentant à divorcer pour cause de minorité, et bien qu'ayant un enfant de son mariage. Nommé capitaine de frégate, il se présenta en août suivant devant Alger à la tête d'une escadre de six vaisseaux, obtint du dey la délivrance des esclaves d'origine française et génoise, et fut récompensé du succès de sa mission par le grade de capitaine de vaisseau; eu 1806. Il commandait à la Martinique une escadre de huit vaisseaux de ligne, et rentré en France, fut promu contre-amiral. Il servit dans l'armée de terre pendant la campagne de 1807, s'empara de la Silésie à la tête d'un corps de Wurtembergeois et de Bavarois, fut nommé général de division, le 14 mars 1807, marié, le 12 août, à la princesse Frédérique-Catherine, fille du roi de Wurtemberg, et, six jours après, fut créé roi de Westphalie, et reconnu aussitôt par les puissances. Il montra plus d'ardeur pour les plaisirs que pour les affaires, et se soumit d'ailleurs aveuglément aux exigences de la politique napoléonienne. En 1812, à la tête d'un corps d'armée allemand, il prit part aux combats d'Ostrowa et de Mohilew ; mais surpris à Smolensk, il fut renvoyé à Cassel, qu'il dut abandonner à la suite des troupes françaises (1813). En mars 1814, Jérôme accompagna à Blois l'impératrice Marie-Louise, puis rejoignit la reine Catherine à la cour de Stutgard, pour se rendre de là en Italie ou il comptait résider. Ayant appris à Trieste le retour de l'île d'Elbe, il put s'embarquer en secret et gagner Paris. Napoléon le nomma à la Chambre des pairs (2 Juin 1815), et l'emmena avec lui en Belgique ; sa conduite à Waterloo fut héroïque, il y fut blessé, et fut des derniers à quitter le champ de bataille. Après la seconde abdication, il revint encore près de son beau-père, qui lui donna le château d'Elvangers et le titre de prince de Montfort (juillet 1816); il résida tantôt près de Vienne, tantôt à Trieste, mais resta, pendant la Restauration, en dehors de la politique. La princesse Catherine mourut en 1836 : le comte de Montfort dut vivre d'une pension que lui fit sa fille, la princesse Mathilde, mariée au comte Demidoff, pension qui dura jusqu'au divorce, consenti mutuellement entre le comte et la princesse, en 1845. Le prince Jérôme songea alors à profiter personnellement des dispositions bienveillantes de Louis-Philippe pour les membres de la famille Bonaparte, et écrivit de Bruxelles au gouvernement français (1847), pour demander l'autorisation de rentrer en France, autorisation qui lui fut accordée pour trois mois, le 22 décembre. Il alla remercier Louis-Philippe, et fut très bien reçu aux Tuileries; le lendemain de la révolution de Février 1848, c'est-à-dire moins de deux mois après, on trouva sur le bureau du roi deux ordonnances qui n'attendaient que la signature royale : l'une accordait au prince Jérôme une pension de cent mille francs, l'autre le nommait pair de France.

La révolution de 1848 fit cesser l'exil de sa famille. Le prince Jérôme écrivit, dès le 26 février, la lettre suivante aux membres du gouvernement provisoire : « La nation vient de déchirer les traités de 1815. Le vieux soldat de Waterloo, le dernier frère de Napoléon, rentre dès ce moment au sein de la grande famille. Le temps des dynasties est passé pour la France! La loi de proscription qui me frappait est tombée avec le dernier des Bourbons. Je demande que le gouvernement de la République prenne un arrêté qui déclare que ma proscription était une

injure à la France et a disparu avec tout ce qui nous a été imposé par l'étranger. » Il favorisa, autant qu'il le put, l'élection de son neveu, le prince Louis-Napoléon, à la présidence de la République, après avoir songé un instant à se présenter lui-même comme frère incontesté de Napoléon. Du moins il fut promu gouverneur des Invalides (27 décembre 1848), et maréchal de France (1er janvier 1850). Mais le coup d'État de 1851 le surprit, et il hésita sur le parti qu'il avait à prendre, craignant surtout les remontrances habituelles de son fils, très lié alors avec le parti montagnard. Il se décida pourtant à aller à l'Élysée ; Napoléon III lui donna la présidence du Sénat, le titre de premier prince du sang, ainsi que les avantages pécuniaires et honorifiques attachés à cette dignité. Le prince Jérôme a présidé plusieurs fois le conseil des ministres pendant l'absence de l'empereur; mort des suites d'une bronchite pulmonaire, en son château de la Villegenis, il fut inhumé aux Invalides. L'évêque de Troyes, Mgr Coeur, a prononcé son oraison funèbre.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jérôme BONAPARTE

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