État civil :
Né le 21 mars 1788
Décédé le 16 septembre 1862
Profession :
Maréchal de France
IInd Empire

Ancien sénateur du Second Empire

Elu le 26 janvier 1852
Fin de mandat le 16 septembre 1862

Chambre des Pairs du 3 octobre 1837 au 24 février 1848

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

CASTELLANE (ESPRIT-VICTOR-ELISABETH-BONIFACE, COMTE DE), pair de

France et sénateur du Second Empire, né à Paris, le 21 mars 1788, mort à Paris, le 16 septembre 1862, était fils du marquis de Castellane-Novéjean (Voy. plus bas) et d'Adélaïde- Louise-Guyonne de Rohan-Chabot de Jarnac. Il entra au service le 2 décembre 1804, comme soldat au 5e léger et parcourut rapidement les grades inférieurs. Sous-lieutenant le 10 février 1806, il se fit remarquer, dès le début de sa carrière, par une turbulence et une excentricité d'allures qui devaient plus tard contribuer à le rendre célèbre et presque légendaire. Il fit partie de l'armée d'Italie. En décembre 1807, il alla rejoindre le général Mouton, depuis comte de Lobau, qui commandait un corps d'observation dans les Pyrénées, et auprès duquel il remplit les fonctions d'aide de camp. Ayant franchi avec lui la frontière d'Espagne (janvier 1808), il se signala aux batailles de Rio-Socco et de Burgos; puis il fut nommé lieutenant aide de camp, et prit part à la guerre d'Allemagne, elle lui valut le titre de chevalier de l'Empire, avec une dotation de 2.000 francs. Ce fut lui qui fut chargé de notifier aux rois de Westphalie et de Hollande la conclusion de la paix. Capitaine en 1810 et chevalier de la Légion d'honneur, il fit encore la campagne de Russie, devint chef de bataillon à Moscou le 3 octobre 1812, et assista aux combats de la Moskowa, de Witepsk, de Smolensk, de Krasnoé, de la Bérézina. Créé colonel-major au 1er régiment des gardes d'honneur le 1er juin 1813, il fit en cette qualité les guerres de 1813 et 1814. Après la chute de l'Empire, il se rallia à la Restauration, fut chargé, le 27 septembre 1815, de la formation des hussards du Bas-Rhin, reçut du roi la croix de Saint-Louis et le grade d'officier de la Légion d'honneur, et passa en 1822 au commandement des hussards de la garde. Le 14 janvier 1824, il prit rang dans le cadre des maréchaux de camp, et fut investi d'un commandement lors de l'expédition d'Espagne. Chargé d'occuper, à la tête de l'avant-garde de la division de Cadix, une étendue de pays qui embrassait un grand nombre de villes importantes : Puerto-Santa-Maria, Xérès, San-Lucar, Puerto-Réal, il passa pour avoir traité avec une douceur relative les habitants de ce pays; on dit même qu'il fut rappelé (1827), pour n'avoir pas voulu s'associer aux persécutions politiques dirigées par le roi Ferdinand, qui se plaignait de ses opinions « constitutionnelles ». Le général de Castellane refusa le commandement du département de la Nièvre, et fut chargé en 1829 de l'inspection de sept régiments; mais, ayant été nommé membre du Conseil général de l'Allier, il se vit frappé de destitution au commencement de juillet 1830, pour avoir appuyé de son vote un candidat de l'opposition. Cette disgrâce le désignait aux faveurs du gouvernement de Louis-Philippe. Aussi fut-il nommé (1831) commandant du département de la Haute-Saône, puis placé (avril 1832) à la tête de la 1re brigade d'infanterie de la 2e division de l'armée du Nord. Il assista au siège d'Anvers, et, au retour de cette campagne, fut promu lieutenant-général (9 janvier 1833).

- Le 3 octobre 1837, le général de Castellane fut élevé à la dignité de pair de France. Dans la Chambre haute, il prit part aux discussions relatives au projet de loi sur les fortifications de Paris, à un appel de 80,000 hommes sur la classe de 1841, à l'organisation du cadre de l'état- major général de l'armée navale, à la réduction du travail des enfants dans les manufactures. etc.; il soutint le gouvernement. Il parut quelque temps en Afrique, mais revint bientôt en France, parce qu'il était mécontent de la situation qu'on lui avait faite. Investi, en 1847, du commandement de la 14e division militaire, dont le siège était à Rouen, le général de Castellane apprit dans cette ville, le 24 février, la proclamation de la République. Il refusa d'abord de reconnaître le gouvernement provisoire, fit distribuer des cartouches à ses hommes, évacua les casernes, alla prendre position sur la hauteur du mont Riboudet, à trois kilomètres de Rouen, et s'y établit militairement. Exaspérée de cette attitude, la population ouvrière de la ville s'était soulevée; enfin, le 28, au soir, le général se décida à réintégrer son poste et à publier un ordre du jour ainsi conçu : « Le gouvernement provisoire de la République est un fait accompli; il a déclaré qu'il se conformerait au voeu de la nation, qui serait consultée sur la forme de gouvernement qui conviendrait le mieux à la France. Le lieutenant général a fait, en conséquence, mettre à l'ordre de la division celui du ministère de la guerre à l'armée. » Bientôt

une lettre du général Subervie, ministre de la guerre, annonça au général Castellane son remplacement dans la 14e division par le général Ordener. Le 17 avril 1848, il fut mis à la retraite. Mais il revint à l'activité en 1849, et reçut le commandement de la division de Bordeaux, puis celui des divisions de Nantes et de Rennes. S'étant fait, dans ces divers postes, un des agents les plus zélés de la politique de l'Élysée, il accompagna le prince-président à Angers, puis il se rendit (29 avril 1850) à Lyon, avec le commandement supérieur des 5e et 6e divisions. Son attitude au 2 décembre, fut des plus favorables aux projets de Louis-Napoléon; aussi se vit-il conférer quelques jours après le coup d'État, le titre de général en chef de l'armée de Lyon. Il fut nommé sénateur le 26 janvier 1852, et maréchal de France le 2 décembre de la même année. En 1859, son titre de commandant en chef se changea en celui de commandant du 4e corps d'armée. - Grand croix de la Légion d'honneur, depuis le 22 avril 1847. - Les boutades du maréchal de Castellane, les fantaisies parfois baroques dont fut émaillée son existence de militaire sont restée quasi proverbiales dans les casernes. On a souvent rappelé les déguisements bizarres dont il aimait à s'affubler pour éprouver la vigilance des sentinelles, l'attaque et le pillage d'une pâtisserie par une bande de gamins, embrigadés tout exprès et qu'il excitait du geste et de la voix, etc., etc.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Esprit-Victor-Élisabeth-Boniface CASTELLANE

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