État civil :
Né le 11 septembre 1811
Décédé le 25 novembre 1894
Profession :
Professeur
IInd Empire

Ancien sénateur du Second Empire

Elu le 15 juillet 1869
Fin de mandat le 4 septembre 1870

Ministre de l'Instruction publique du 23 juin 1863 au 12 juillet 1869

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

DURUY (JEAN-VICTOR), ministre et sénateur du Second Empire, né à Paris le 11 septembre 1811, termina, à l'École normale supérieure, des études commencées au collège Rollin. Agrégé d'histoire, il fut successivement professeur au collège de Reims (1830), puis, à Paris, au collège Henri IV et au lycée Saint-Louis. Il s'était fait avantageusement connaître par un certain nombre d'ouvrages d'éducation, tels que : Géographie politique de la République romaine et de l'Empire (1838); Géographie historique du moyen âge (1839); Géographie historique de la France (1840); Atlas de géographie universelle (1841); Histoire des Romains et des peuples soumis à leur domination (1840-1853); Histoire romaine jusqu'à l'invasion des Barbares (1848); Histoire grecque (1851), etc., et il avait conquis le grade de docteur ès lettres et reçu la croix de la Légion d'honneur, lorsque Napoléon III, qui préparait une Histoire de Jules César, ayant pris goût aux ouvrages de M. Duruy, voulut avoir une entrevue avec l'historien (décembre 1859) et résolut bientôt de le prendre pour collaborateur. Inspecteur de l'Académie de Paris en 1861, inspecteur-général de l'enseignement secondaire (1862) et professeur d'histoire à l'École polytechnique, M. Duruy se vit enfin appelé par la faveur impériale aux fonctions de ministre de l'instruction publique en remplacement de M. Rouland (décret du 23 juin 1863). Ce choix suivit de près les élections du Corps législatif; les collègues de M. Duruy étaient : M. Billault, ministre d'Etat ; M. Boudet (Intérieur); M. Béhic (Agriculture), etc. L'administration de M. Duruy ne satisfit pas toujours le parti libéral; d'un autre côté, certaines réformes dont il prit l'initiative lui valurent l'animosité du parti catholique, en dépit des concessions qu'il lui fit parfois, par exemple en retirant à M. Renan sa chaire d'hébreu au Collège de France. En 1867, à propos d'un débat assez vif qui s'engagea au Sénat sur l'instruction primaire, quelques membres s'élevèrent contre la prétention émise par l'Etat de ne pas conserver intacts les privilèges qu'avaient les congréganistes dispensés du service militaire, et le ministre eut à défendre son oeuvre. La même année, le Corps législatif vota une loi qui, sans astreindre encore chaque commune à posséder une école pour les filles, rendit cependant obligatoire un plus grand nombre de ces écoles et améliora le traitement des institutrices. La même loi éleva aussi les émoluments des instituteurs et étendit les limites de la gratuité. Cette loi, défendue par M. Duruy (10 avril), ne fut pas votée sans avoir été vivement critiquée par les catholiques de l'Assemblée. Le ministre voulut aller jusqu'à proclamer officiellement le principe de l'instruction primaire obligatoire; mais il fut désavoué. Il proposa et obtint une loi introduisant dans les lycées un enseignement secondaire spécial qui, à vrai dire, ne rencontra qu'un médiocre succès. Il s'efforça aussi d'établir pour les jeunes filles un enseignement secondaire qui était alors chose nouvelle chez nous; il se heurta à l'opposition de l'évêque d'Orléans, Mgr Dupanloup, qui revendiqua hautement le droit d'élever les jeunes filles « sur les genoux de l'Église ». Le ministre institua du moins pour les jeunes filles des cours d'instruction secondaire faits à Paris et en province par les professeurs de l'Université. Il eut à plusieurs reprises l'occasion de défendre ses projets, vivement attaqués, surtout au Sénat, à propos de pétitions qui demandaient, par exemple, la liberté de l'enseignement secondaire. On doit encore à M. Duruy, pendant son passage au ministère : le rétablissement de l'agrégation de philosophie, l'introduction de l'enseignement de l'histoire contemporaine dans les lycées, la suppression du système de bifurcation des études, inventé par M. Fortoul, la création de l'École des Hautes Etudes, l'augmentation du budget de l'instruction publique, etc. Il quitta son portefeuille le 17 juillet 1869 et eut pour successeur M. Bourbeau. Quelques jours après (21 juillet) il fut nommé sénateur. Écrivain extrêmement laborieux, M. Duruy a publié, outre les ouvrages cités plus haut, un grand nombre de travaux remarquables (Histoire de la Grèce ancienne, Histoire des temps modernes, Introduction générale à l'Histoire de France, Histoire des Grecs, Histoire des Romains, etc.), qui lui ont ouvert les portes de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (1873), des Sciences Morales (1879), puis celles de 1'Académie française (14 décembre 1884). Depuis 1870, il

s'est tenu à l'écart de la politique. Chevalier de la Légion d'honneur (1845), officier (12 août 1863), commandeur (13 août 1864), grand-officier (4 août 1867).1

1 Léonce de Brotonne, Les sénateurs du Consulat et de l'Empire. Tableau historique des Pairs de France (1789, 1814-1848). Les sénateurs du Second Empire. Paris, E. Charavay, 1895, p. 321 : décédé à Paris le 25 novembre 1894.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean-Victor DURUY

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